Amnistie internationale Abolition de la Peine de mort
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Centre de presse

Arabie saoudite. Il faut empêcher l'exécution d'une militante.

8/22/2018

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L’Arabie saoudite requiert la peine de mort contre cinq personnes qui font l’objet d’un procès devant le tribunal antiterroriste du pays, dont Israa al Ghomgham, qui serait la première femme à être condamnée à mort pour avoir participé à des manifestations.
​

« Israa al Ghomgham et quatre autres personnes encourent le châtiment le plus cruel qui soit en raison de leur simple participation à des manifestations antigouvernementales. Nous demandons instamment aux autorités saoudiennes de renoncer immédiatement à procéder à ces exécutions, a déclaré Samah Hadid, directrice des campagnes à Amnistie internationale pour le Moyen-Orient.

« Condamner Israa al Ghomgham à mort laisserait entendre que d’autres militants pourraient également être menacés en raison de leurs manifestations pacifiques et de leur militantisme en faveur des droits humains. Les charges pesant sur Israa al Ghomgham, qui sont principalement liées à sa participation pacifique à des manifestations, sont absurdes et clairement motivées par des considérations politiques visant à museler les critiques dans la province de l’Est de l’Arabie saoudite.

«  L’Arabie saoudite compte parmi les pays du globe qui exécutent le plus grand nombre de personnes et le monde ne peut pas continuer à ignorer le bilan lamentable du pays en matière de droits humains. Nous demandons à la communauté internationale de faire pression sur les autorités saoudiennes pour qu’elles cessent de recourir à la peine de mort, qui continue d’être prononcée en violation du droit international relatif aux droits humains et des normes en la matière, souvent à l’issue de procès iniques motivés par des considérations politiques. »

Israa al Ghomgham et d’autres personnes sont actuellement détenues à la prison d’al Mabahith, à Dammam, dans la province de l’Est du pays.

COMPLÉMENT D’INFORMATION

Israa al Ghomgham, 29 ans, a été arrêtée avec son mari Moussa al Hashem en décembre 2015 en raison de leur participation à des manifestations antigouvernementales à Qatif, dans la région de l’Est, au lendemain du Printemps arabe.

Le ministère public saoudien a requis la décapitation à l’encontre d’Israa al Ghomgham et de quatre autres défenseurs des droits humains.

D’après des pièces judiciaires qu’Amnistie internationale a pu se procurer, Israa al Ghomgham fait l’objet des chefs d’accusation suivants :
• violation du Décret royal 44/A de février 2014, pour avoir « participé à des manifestations à Qatif et avoir évoqué ces manifestations sur les réseaux sociaux » ;
• « soutien moral à des émeutiers en participant aux obsèques de manifestants tués pendant des affrontements avec les forces de sécurité » ;
• « falsification de documents par l’utilisation de la photo de passeport d’une autre femme sur son compte Facebook » ;
• « violation de l’article 6 de la Loi relative à la lutte contre la cybercriminalité », pour avoir, entre autres, encouragé des manifestations et publié des photos et vidéos de manifestations sur Facebook.

Selon les informations disponibles à Amnistie internationale, le Décret royal 44/A de février 2014, l’un des décrets de suivi de la loi antiterroriste, a été invoqué pour la première fois lors du procès de défenseurs des droits humains en février 2018.

À la connaissance d’Amnistie internationale, au moins 33 autres hommes chiites sont actuellement sous le coup d’une sentence de mort. Tous ont été accusés d’activités considérées comme des menaces à la sécurité nationale et condamnés à mort par le Tribunal pénal spécial, une juridiction antiterroriste tristement célèbre.

Parmi ces condamnés à mort figurent quatre Saoudiens qui ont été déclarés coupables d’infractions commises alors qu’ils étaient adolescents.

Amnistie internationale s’oppose à la peine de mort en toutes circonstances, quelles que soient la nature du crime commis, les caractéristiques de son auteur et la méthode d’exécution utilisée par l’État. La peine de mort est une violation du droit à la vie et constitue le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit.

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Action urgente. Arabie saoudite. Douze hommes risquent d'être exécutés sous peu.

2/15/2018

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Douze hommes saoudiens risquent d'être exécutés à tout moment, la Cour suprême ayant confirmé leur condamnation à mort. Ils sont accusés d’espionnage au profit de l’Iran et ont été condamnés à mort à l’issue d’un procès collectif contraire aux normes d’équité les plus élémentaires.

Salem al Amri, Muhammad Attieh, Abbas al Hassan, Muhammad al Aashur, Taleb al Harbi, Hussein al Hamidi, Hussain al Abbud, Taher al Harbi, Ali al Aashur, Yussuf al Harbi, Ali al Mahna et Abdullah al Khamiss ont vu leur condamnation à mort confirmée par la Cour suprême de Riyadh. En raison de l'opacité du système judiciaire saoudien, leurs familles n'ont pas été informées de cette décision. Selon elles, ce n'est qu'en se rendant au Tribunal pénal spécial le 12 décembre pour demander des nouvelles qu'elles ont appris la confirmation de la condamnation, survenue semble-t-il plusieurs semaines auparavant. Les sentences de mort sont maintenant définitives, ce qui signifie que les 12 hommes pourraient être exécutés dès que le roi aura ratifié leurs condamnations – une procédure tenue secrète qui peut intervenir à tout moment.

Ces 12 Saoudiens faisaient partie d'un groupe de 15 hommes qui avaient été condamnés à mort le 6 décembre 2016 à l'issue du procès collectif inéquitable de 32 personnes arrêtées à divers endroits du pays en 2013 et 2014. La peine des trois autres hommes condamnés à mort n'a pas encore été confirmée par la Cour suprême, qui a renvoyé leurs dossiers au Tribunal pénal spécial assortis de commentaires supplémentaires. Leurs familles n'ont pas été informées du contenu de ces commentaires. Quinze autres des accusés avaient été condamnés à des peines d'emprisonnement allant de six mois à 25 ans et deux avaient été acquittés. Ces hommes étaient poursuivis pour une série de chefs d’inculpation, notamment pour « haute trahison » et pour plusieurs autres accusations portant sur des faits non reconnus comme des infractions pénales par le droit international, tels que le « soutien à des manifestations » et la « diffusion de la religion chiite ». Certains ont indiqué au tribunal qu’ils avaient été menacés d’être placés à l’isolement et empêchés de communiquer avec leurs proches s’ils ne signaient pas une déclaration d’« aveux ».

DANS LES APPELS QUE VOUS FEREZ PARVENIR LE PLUS VITE POSSIBLE AUX DESTINATAIRES MENTIONNÉS CI-APRÈS, en arabe, en anglais ou dans votre propre langue :
• demandez instamment aux autorités saoudiennes d'empêcher l'exécution des 12 hommes et d’annuler leur déclaration de culpabilité, compte tenu des sérieux doutes qui pèsent sur l'équité de leur procès, et de les rejuger dans le respect des normes internationales d'équité, sans recourir à la peine de mort ;
• appelez-les à ordonner l'ouverture, dans les meilleurs délais, d’une enquête digne de ce nom, impartiale et indépendante sur les allégations de mauvais traitements ;
• priez-les d’instaurer sans délai un moratoire officiel sur les exécutions, en vue de l’abolition de la peine capitale en Arabie saoudite.

ENVOYEZ VOS APPELS AVANT LE 29 MARS 2018 À :

Roi et Premier Ministre

His Majesty King Salman bin Abdul Aziz Al Saud
The Custodian of the two Holy Mosques
Office of His Majesty the King
Royal Court, Riyadh
Arabie saoudite
Télécopieur : (via le ministère de l’Intérieur) +966 11 403 3125 (merci de vous montrer persévérant-e)
Twitter : @KingSalman
Formule d’appel : Your Majesty, / Sire, (Votre Majesté, dans le corps du texte)

Ministre de l’Intérieur

His Royal Highness Prince Abdul Aziz bin Saud bin Naif
Ministry of the Interior, P.O. Box 2933, Airport Road, Riyadh 11134
Arabie saoudite
Télécopieur :  +966 11 403 3125
Twitter : @MOISaudiArabia
Formule d’appel : Your Highness, / Monseigneur, (puis Votre Altesse, dans le corps du texte)

Copies à :

Commission des droits humains

Bandar Mohammed Abdullah Al Aiban
P.O. Box 58889, Riyadh 11515
King Fahd Road
Building No.3, Riyadh
Arabie saoudite
Télécopieur : +966 11 418 510

Veuillez également adresser des copies aux représentants diplomatiques de l'Arabie saoudite dans votre pays. 

Ambassadeur d'Arabie Saoudite au Canada
Naif Bin Bandir Alsudairy
Ambassade d'Arabie Saoudite au Canada
201 Sussex Drive
Ottawa, ON K1N 1K6
Télécopieur : (613) 237-0567
Courriel : caemb@mofa.gov.sa

Vérifiez auprès de votre section s’il faut encore intervenir après la date indiquée ci-dessus. Merci.


COMPLEMENT D'INFORMATION

Les 15 hommes condamnés à mort le 6 décembre 2016 – Salem al Amri, Muhammad Attieh, Abbas al Hassan, Muhammad al Aashur, Taleb al Harbi, Hussein al Hamidi, Hussain al Abbud, Taher al Harbi, Ali al Aashur, Yussuf al Harbi, Ali al Mahna, Ahmad al Nasser, Abdullah al Khamiss, Hussain al Ibrahim et Abbas al Ibad – avaient vu leur peine confirmée par la cour d'appel du Tribunal pénal spécial, une juridiction antiterroriste, dans le courant de l'année 2017. Cette fois encore, leurs proches n'avaient appris la confirmation des condamnations à mort que lorsque certains d'entre eux avaient contacté le Tribunal pénal spécial pour avoir des nouvelles le 23 juillet. Un responsable du tribunal leur avait alors annoncé que les dossiers avaient été transmis à la Cour suprême le 20 juillet. La condamnation à mort de 12 de ces hommes a été confirmée par la Cour suprême, mais pas celle des trois autres, dont les dossiers ont été renvoyés au Tribunal pénal spécial assortis de commentaires supplémentaires.

Selon l'avocat qui a défendu la plupart des prévenus, les 32 hommes jugés avaient été arrêtés sans mandat et détenus au secret pendant près de trois mois, durant lesquels ils avaient été interrogés à plusieurs reprises sans la présence d'un avocat.

En pratique, le rôle de la Cour suprême est de s'assurer que les juridictions inférieures ont bien respecté les procédures, et non de réexaminer les affaires sur le fond, sauf en cas de mauvaise application de la réglementation par les juges des juridictions inférieures. L'expérience montre que, généralement, ces étapes se déroulent sans que les accusés, leurs familles ni leurs avocats n'en soient correctement informés. Les autorités saoudiennes n'avertissent généralement pas les membres de la famille de l’exécution imminente de leur proche, et ne les informent pas directement de l’exécution une fois qu'elle a eu lieu.

Depuis 2013, Amnistie internationale a constaté une augmentation du nombre de sentences capitales prononcées contre des dissidents politiques en Arabie saoudite, notamment contre des membres de la minorité musulmane chiite. À la connaissance de l'organisation, au moins 18 autres hommes chiites sont actuellement sous le coup d'une condamnation à mort. Tous ont été accusés d'activités considérées comme des menaces à la sécurité nationale et condamnés à mort par le Tribunal pénal spécial. Quatorze d'entre eux risquent d'être exécutés à tout moment, la Cour suprême ayant confirmé leur condamnation à mort en juillet 2017. Ils ont été reconnus coupables d'une série d’infractions, parmi lesquelles la participation à des manifestations violentes dans la province de l’Est en 2012, et ont été condamnés à mort par le Tribunal pénal spécial à l’issue d’un procès collectif inéquitable, qui reposait sur des « aveux » arrachés sous la torture.

Parmi les autres personnes toujours incarcérées dans le quartier des condamnés à mort dans l’attente de leur exécution figurent aussi quatre Saoudiens qui ont été arrêtés pour des infractions commises alors qu'ils avaient moins de 18 ans : Ali al Nimr, Abdullah al Zaher, Dawood al Marhoon et Abdulkareem al Hawaj. Ces hommes ont dit avoir subi des tortures destinées à les faire « avouer ». L'un d'eux est le neveu du cheikh Nimr al Nimr. Voir les actions urgentes d'Amnistie internationale : Arabie saoudite. Peine de mort pour un militant mineur (3 juin 2014, https://www.amnesty.org/fr/documents/mde23/014/2014/fr/) et Arabie saoudite. Des mineurs délinquants risquent d’être exécutés (15 octobre 2015, https://www.amnesty.org/fr/documents/mde23/2671/2015/fr/).

La peine de mort est un châtiment cruel, inhumain et dégradant. Amnistie internationale y est opposée en toutes circonstances, indépendamment des questions relatives à la culpabilité ou à l’innocence et quels que soient l’accusé, le crime commis et la méthode d’exécution. Avec plus de 2 000 exécutions recensées entre 1985 et 2016, l'Arabie saoudite est l'un des pays au monde qui exécute le plus.

Noms : Salem al Amri, Muhammad Attieh, Abbas al Hassan, Muhammad al Aashur, Taleb al Harbi, Hussein al Hamidi, Hussain al Abbud, Taher al Harbi, Ali al Aashur, Yussuf al Harbi, Ali al Mahna, Abdullah al Khamiss.
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Arabie saoudite. Ce qui barre la route aux réformes en Arabie saoudite, ce sont les violations systématiques des droits humains.

1/30/2018

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Lors du Forum économique mondial à Davos cette semaine, le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al Jubeir a annoncé des projets ambitieux en vue d’une « transformation de fond » du pays.

« Le monde n'a pas l'habitude de voir l'Arabie saoudite avancer rapidement et avec audace », a-t-il déclaré devant les dirigeants du monde réunis.

C’est le dernier volet de la récente campagne de relations publiques lancée par l'Arabie saoudite : le prince héritier Mohammed ben Salmane a déjà promis de moderniser le pays et de lever l'interdiction faite aux femmes de prendre le volant. Cependant, les changements restent pour l'instant superficiels et de graves violations des droits humains, à l’intérieur comme à l’extérieur des frontières, barrent le chemin à une transformation de fond en Arabie saoudite.

Si les femmes au volant et les cinémas récemment légalisés font les gros titres, ils ne représentent qu'une infime partie de la refonte dont le pays a besoin. Les violations des droits humains ne sont pas sporadiques. Elles sont systématiques et l'Arabie saoudite doit initier une mutation structurelle si elle est déterminée à faire avancer le pays.

Voici quelques mesures majeures qu’elle doit prendre pour être à la hauteur de ses ambitions :

Cesser de réprimer les militants, les journalistes, les universitaires et les dissidents

La répression visant les militants, les journalistes, les universitaires et les dissidents s'est intensifiée ces derniers mois, depuis que Mohammed ben Salmane est devenu prince héritier.

Il y a quelques jours, Mohammad al Otaibi et Abdullah al Attawi sont devenus les premiers défenseurs des droits humains à être condamnés sous la houlette du prince héritier Mohammed ben Salmane par le tribunal antiterroriste à 14 et sept années d'emprisonnement respectivement, pour avoir créé une organisation de défense des droits humains et pour tout un éventail de chefs d’accusation, notamment pour avoir « propagé le désordre et provoqué l’opinion publique », « publié des déclarations portant préjudice à la réputation du Royaume et de ses institutions judiciaires et chargées de la sécurité » et « participé à la création d’une organisation et annoncé la création de cette dernière avant d’en avoir obtenu l’autorisation ».

Les autorités continuent de juger des défenseurs des droits humains devant le tribunal antiterroriste sur la base d’accusations liées à leur militantisme pacifique.

Aucune de ces accusations ne devrait être considérée comme un crime, pas plus que les défenseurs ne devraient être considérés comme des « terroristes ». Les lourdes peines prononcées laissent à penser que la liberté d'expression est exclue de l’évolution  promise.

Mettre fin à la discrimination systématique à l’encontre des femmes

Les femmes et les jeunes filles sont en butte à une discrimination bien ancrée en Arabie saoudite et dépendent légalement des hommes en ce qui concerne le mariage, le divorce, la garde des enfants et l'héritage.  Sous le régime de tutelle, une femme ne peut pas prendre ses propres décisions, mais un homme de la famille peut tout décider à sa place.

Comment l'Arabie saoudite pourrait-elle prétendre à la réforme de manière crédible tant qu'elle ne résout pas cette inégalité des plus choquantes ?

Cesser de persécuter la minorité chiite

La liberté de religion demeure une utopie en Arabie saoudite, ce qu'illustre tout particulièrement la persécution de la minorité musulmane chiite, qui subit depuis des années une discrimination sociale et économique.

Les militants de la communauté minoritaire chiite sont pris pour cibles, arrêtés, voire condamnés à mort à l'issue de procès iniques pour avoir participé à des manifestations antigouvernementales et exprimé des opinions dissidentes. En 2017, quatre chiites ont été exécutés pour des infractions liées à leur participation à des manifestations antigouvernementales. En 2016, 14 chiites ont été déclarés coupables de crimes en lien avec les manifestations et condamnés à mort à l'issue d'un procès collectif inique.

Stop à la peine de mort. Stop à la torture.

L'Arabie saoudite compte parmi les pays du globe qui exécutent le plus grand nombre de prisonniers. Il est fréquent qu’elle condamne à mort et exécute des prisonniers à l'issue de procès contraires aux règles d’équité les plus élémentaires.

En juillet 2016, Abdulkareem al Hawaj, 21 ans, a été condamné à mort pour plusieurs infractions liées à sa participation présumée, alors qu’il avait 16 ans, à des manifestations antigouvernementales. Il a affirmé avoir été torturé lors de ses interrogatoires dans le but de lui faire signer des « aveux », mais le juge n'a pas ouvert d'enquête sur ses allégations et a semble-t-il fondé sa décision sur ces « aveux ». Sa condamnation a été confirmée en juillet 2017 et il risque d'être exécuté de manière imminente.

Le droit international prohibe l'utilisation de preuves obtenues sous la torture et l'usage de la peine de mort contre des personnes reconnues coupables d'infractions commises alors qu'elles étaient mineures. Cependant, l’injustice dont est victime Abdulkareem al Hawaj n'est que trop répandue.

Il a été démontré à maintes reprises que la peine de mort n'a pas d'effet dissuasif sur la criminalité et l'Arabie saoudite continue de condamner à mort des personnes pour des crimes qui n’étaient accompagnés d’aucune violence, à l'issue de procès manifestement iniques. Ces affaires illustrent le fait que les autorités saoudiennes se servent de la peine de mort comme d’une arme politique contre la minorité chiite pour écraser la dissidence.

Un exemple pour la région ? N'oublions pas le Yémen.

L'Arabie saoudite vient de lancer une campagne massive destinée à valoriser ses dons au Yémen. Tandis que d'un côté elle donne des fonds, de l'autre elle bombarde allègrement hôpitaux, écoles et habitations civiles. La coalition menée par l'Arabie saoudite au Yémen se livre à des violations du droit international humanitaire, y compris à des crimes de guerre.

Amnistie internationale a recensé des attaques menées sans discrimination et d'autres graves violations imputables à la coalition, qui ont fait des victimes parmi les civils, dont des enfants. Pourtant, des pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni et la France continuent de conclure des ventes d’armes lucratives avec les Saoudiens et d'autres membres de la coalition.

En outre, les restrictions imposées à l'aide humanitaire et à l'importation de produits essentiels empêchent ou retardent l'entrée de denrées alimentaires, de médicaments et autres produits vitaux, mettant la vie de millions de Yéménites en péril. L'impact dévastateur de ces restrictions n’est en rien diminué par les coups de pub mettant en avant l'assistance humanitaire que fournit l'Arabie saoudite.


Vous voulez des réformes ? Tournez-vous vers la société civile saoudienne.

Les dirigeants saoudiens ont annoncé que le progrès était leur objectif numéro un. Pour l'instant, bon nombre des meilleurs catalyseurs du progrès sont en exil, en prison ou vivent reclus dans le silence parmi la population.

Les défenseurs des droits humains, les universitaires, les journalistes et les citoyens et habitants engagés ne sont pas des ennemis, ce sont les moteurs d'un changement positif. Leurs contestations, leurs écrits et leur mobilisation pour des réformes sociales et politiques servent le progrès en Arabie saoudite.

Le ministre des Affaires étrangères Adel al Jubeir a déclaré à Davos que « les gens reprochent à l'Arabie saoudite d’avancer trop lentement, maintenant elle va trop vite ». Il est vital que personne ne soit laissé sur la touche – les femmes, les minorités, les dissidents. L'Arabie saoudite doit désormais prendre en compte les critiques quant à son bilan en termes de droits humains et montrer qu'elle est prête à prendre des mesures audacieuses en faveur du changement.

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Arabie saoudite. Premières condamnations de défenseurs des droits humains sous la houlette du prince héritier « réformiste » Mohammad Bin Salman.

1/25/2018

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En réaction à la condamnation par le Tribunal pénal spécial à Riyadh le 25 janvier de deux éminents militants des droits humains, Mohammad al Otaibi et Abdullah al Attawi, à 14 et sept ans de prison respectivement, Samah Hadid, directrice des campagnes au Moyen-Orient à Amnistie internationale, a déclaré :

« La lourde condamnation de Mohammad al Otaibi et Abdullah al Attawi, qui n'auraient jamais dû faire l'objet de poursuites, confirme nos craintes concernant le nouveau dirigeant saoudien, Mohamed Bin Salman, déterminé à faire taire la société civile et les défenseurs des droits humains dans le royaume.

« La répression visant les membres de la communauté de défense des droits humains se poursuit sans faiblir, tous ses principaux représentants ou presque se trouvant désormais derrière les barreaux. Ces actions, sous la houlette du prince héritier Mohamed Bin Salman, vont à l'encontre de ses ambitions récemment affichées de moderniser le royaume.

« Si le prince héritier Mohammad Bin Salman a réellement l'intention d'amener des réformes en Arabie saoudite, il doit assurer la libération immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers d'opinion, notamment les défenseurs des droits humains détenus uniquement pour avoir exercé sans violence leurs droits fondamentaux. »

Complément d’information
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Mohammad al Otaibi et Abdullah al Attawi ont comparu devant le Tribunal pénal spécial en octobre 2016. Ils ont été accusés, entre autres chefs d'accusation, d’avoir « participé à la création d’une organisation et annoncé la création de cette dernière avant d’en avoir obtenu l’autorisation », d’avoir « divisé l’unité nationale, propagé le désordre et provoqué l’opinion publique par la préparation, la rédaction et la publication de déclarations portant préjudice à la réputation du Royaume et de ses institutions judiciaires et chargées de la sécurité », et d’avoir « publié des informations concernant leurs interrogatoires bien qu'ils se soient engagés par écrit à ne pas le faire ».

Le 25 mai 2017, Mohammad al Otaibi a été placé en détention en Arabie saoudite, après qu'il a été expulsé depuis le Qatar, alors qu'il était en route pour la Norvège, qui lui avait accordé le statut de réfugié.

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Monde. Numéro 6 : Réflexions abolitionnistes - Moyen-Orient et Afrique du Nord.

12/20/2017

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Le 11 décembre 1977, Amnistie internationale et les participants à la Conférence internationale sur l'abolition de la peine de mort ont adopté la Déclaration de Stockholm – le premier manifeste international abolitionniste − qui appelle tous les gouvernements à abolir immédiatement et totalement la peine de mort.

À l'époque, seuls 16 pays avaient aboli la peine capitale. Quarante ans plus tard, ils sont 105 à l'avoir fait. N'attendons pas encore 40 ans pour que ce châtiment disparaisse complètement de la surface du globe.

MOYEN-ORIENT ET AFRIQUE DU NORD

Faire campagne contre la peine de mort au Moyen-Orient et en Afrique du Nord peut paraître un dur combat. Au cours des 40 années de campagne d’Amnistie internationale, les avancées à long terme ont été rares et précieuses. Dans les statistiques annuelles d’Amnistie internationale sur la peine de mort dans le monde, la région domine régulièrement les dix premières places.

Les médias internationaux relaient parfois de manière spectaculaire certaines exécutions publiques pour sorcellerie ou adultère, ou des exécutions qui divisent l’opinion comme celle de Saddam Hussein en 2006 et, plus récemment, celle du dignitaire chiite Nimr al Nimr en 2016. Le travail de campagne d’Amnistie internationale dans la région porte principalement sur les exécutions de mineurs délinquants ou sur les procès iniques, souvent caractérisés par le recours à la torture.

Il peut ainsi sembler difficile d’entrevoir une évolution vers l’abolition. La situation est toutefois plus diversifiée et plus complexe qu’on peut le penser au premier regard. La grande majorité des exécutions ont lieu dans quatre pays – Iran, Arabie saoudite, Irak et Égypte – qui en quelque sorte font figure d’exception dans la région. Le Maroc, la Tunisie et l’Algérie sont quant à eux considérés abolitionnistes en pratique. Israël est un pays abolitionniste pour les infractions de droit commun. En Oman, au Qatar et au Liban, les exécutions sont devenues relativement rares et exceptionnelles. Il n’y a pas une volonté forte et généralisée de recourir à la peine de mort dans la région.
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Malheureusement, d’autres États qui n’avaient pas connu d’exécutions depuis un moment – le Koweït, le Bahreïn et la Jordanie – les ont reprises ces dernières années. Il en est de même en Irak, où, après plusieurs années de pause dans les exécutions, le gouvernement y a eu massivement recours pour tenter de montrer, sans succès, qu’il protège la population contre l’insécurité. Ailleurs, en Égypte, on a vu apparaître sous le régime du président Abdel Fattah al Sissi des condamnations à mort en masse d’opposants politiques à l’issue de procès iniques devant des tribunaux civils et militaires.

En Iran, les infractions politiques ou liées à la sécurité ne sont qu’un élément du tableau. Depuis 1988, l’Iran a mis à mort 10 000 personnes pour des infractions à la législation sur les stupéfiants et on estime que 5 000 personnes condamnées pour des affaires de drogue attendent dans les couloirs de la mort. Dernièrement, on avait pu espérer une réforme sérieuse des exécutions en matière de stupéfiants mais la nouvelle législation a déçu. Les responsables gouvernementaux ont néanmoins finalement admis que, dans ce pays qui conduit le plus d’exécutions dans la région, le recours à la peine de mort depuis des décennies n’a pas remédié aux fléaux de la drogue. Il s’agit d’un rappel salutaire à ceux et celles qui luttent pour l’abolition que, même si les progrès peuvent parfois apparaître incertains, ce n’est qu’en continuant à nous faire entendre que nous aiderons à créer les conditions qui permettront une approche différente.

GROS PLAN – FAIRE CAMPAGNE CONTRE LA PEINE DE MORT EN IRAN

Roya Boroumand est directrice générale du Centre Abdorrahman Boroumand pour les droits humains en Iran1, une organisation caritative non gouvernementale qui se consacre à la promotion des droits humains et de la démocratie en Iran.

En Iran, des condamnations à mort continuent à être prononcées et appliquées à un taux alarmant. Selon vous, y a-t-il eu des progrès vers la réduction du recours à la peine de mort ou de son champ d’application en Iran ?
Le nombre d’exécutions dans le pays demeure alarmant. Mais si on regarde le recours à la peine de mort et son champ d’application dans la décennie qui a suivi la révolution de 1979, on constate des progrès. Les efforts de la société civile iranienne, qui a émergé à la fin des années 1990 et au début des années 2000, et ceux de la communauté internationale ont permis des changements en droit et en pratique. Plusieurs facteurs ont eu un impact sur l’attitude des autorités iraniennes et des législateurs : la collecte de données sur les droits humains et le travail de plaidoyer pendant de longues années, les progrès en matière de communication, qui ont permis la circulation de l’information et la sensibilisation de l’opinion publique, la mise en place d’un mandat au titre des procédures spéciales des Nations unies en Iran, ainsi que les inquiétudes continues exprimées par la communauté internationale quant à l’augmentation du nombre d’exécutions, notamment dans le cadre de la politique iranienne de lutte contre les stupéfiants.

Des progrès ont été accomplis concernant le recours à la peine de mort contre les prisonniers/ères politiques. Même si des dissident-e-s, notamment ceux et celles issu-e-s de minorités religieuses ou ethniques, sont toujours condamné-e-s à mort et exécuté-e-s, ce nombre est beaucoup plus faible que dans les années 1980. Aujourd’hui, les dirigeants iraniens s’inquiètent davantage du coût politique associé à l’exécution de prisonniers/ères politiques. Cela fait presque 10 ans qu’aucune exécution par lapidation n’a été signalée et le nombre d’exécutions enregistrées en 2016 et 2017 est moins élevé que les années précédentes. Par ailleurs, la législation iranienne draconienne contre les stupéfiants a été modifiée en 2017. Les législateurs ont subi des pressions pour réduire le champ d’application de la réforme mais la version finale permettra malgré tout de sauver des vies. Plus important encore, la réforme proposée a ouvert la voie à un débat national sur la politique iranienne de contrôle des stupéfiants. Le travail accompli par les familles des condamné-e-s à mort et les sacrifices des militant-e-s et des avocat-e-s qui, pour attirer l’attention sur des cas individuels et sur les atteintes systématiques à la légalité, risquent la prison, le retrait de leur licence professionnelle ou l’exil, ont été un facteur majeur de ce changement.
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Constatez-vous des changements dans l’attitude de la population iranienne vis-à-vis de la peine de mort depuis que le Centre Abdorrahman Boroumand pour les droits humains en Iran a commencé son travail de lutte contre cette peine ? Si oui, à quoi selon vous sont dus ces changements ?
Lorsque nous avons démarré notre recherche en 2001, aucun groupe de défense des droits humains ne travaillait spécifiquement sur la peine de mort dans le pays. À l’époque, nous trouvions principalement nos informations sur les exécutions dans des journaux officiels ou semi-officiels et parfois dans des blogs locaux. Le militantisme naissait à peine et s’il est vrai que les exécutions extrajudiciaires de dissident-e-s dans les années 1990 ont donné lieu à des protestations, les militant-e-s essayaient d’attirer l’attention sur des cas spécifiques de condamné-e-s à mort et sur l’exécution des mineurs délinquants. Ils/elles combattaient aussi la lapidation, mais il n’existait pas d’efforts concertés pour rassembler des informations sur des cas individuels et lutter contre la peine de mort en tant que telle. Aujourd’hui, une grande part des informations sur la peine de mort que nous collectons provient de la société civile iranienne. C’est le signe d’un changement important des attitudes.

Au milieu des années 2000, lorsque la société civile est devenue plus forte et s’est exprimée plus vigoureusement, les autorités s’en sont pris aux individus et aux groupes et ont réduit l’espace accordé au militantisme. Le nombre d’exécutions a également fortement augmenté, passant d’à peine plus de 100 cas signalés en 2004 à plus de 1 000 en 2015. Cette nouvelle vague d’exécutions ciblait en particulier les infractions à la législation contre les stupéfiants. Les militant-e-s poursuivi-e-s en justice ont fait l’expérience d’un système judiciaire inique, violent, qui ne répond pas aux normes minimales et qui conduit des êtres humains à la potence. Détenu-e-s avec des prisonniers/ères de droit commun, leur attention s’est portée sur le cas des condamné-e-s à mort. Le flux d’informations, la persistance des groupes de défense des droits humains qui ont aidé à collecter des éléments sur chaque cas, le courage des militant-e-s et des individus qui ont continué à faire passer des informations depuis l’Iran et la pression de la communauté internationale sont autant de facteurs qui ont poussé des responsables du pays (actuellement ou anciennement en poste) à, par exemple, questionner ouvertement l’efficacité des politiques iraniennes contre les stupéfiants. Leurs arguments revenaient toujours sur le fait que les addictions et le trafic de drogue augmentaient malgré le nombre élevé d’exécutions et que celles-ci posaient de nombreuses difficultés à l’Iran au niveau international.
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Aujourd’hui, la peine de mort est l’un des sujets les plus débattus sur les réseaux sociaux. La presse, le Parlement et la télévision discutent de l’exécution des mineurs délinquants, ainsi que de l’inefficacité des incarcérations et des exécutions en masse de ceux et celles qui enfreignent la législation sur les stupéfiants, qui sont souvent des toxicomanes. Même s’il est impossible de connaître l’ampleur du glissement vers l’abolition tant que des militant-e-s sont emprisonné-e-s en raison même de leur lutte contre la peine de mort, nous constatons que de plus en plus de personnes réfléchissent à cette question et en parlent ; certains groupes, officiels ou clandestins, travaillent dans la lumière ou secrètement pour sauver des vies.

Les pays du monde qui ont encore recours à la peine de mort sont de plus en plus isolés et minoritaires. Selon vous et selon le Centre Abdorrahman Boroumand pour les droits humains en Iran, quelles sont les prochaines étapes pour aller vers l’abolition de la peine de mort en Iran ?
Nous sommes loin du temps où une personne pouvait être arrêtée, jugée dans les jours qui suivaient sans avocat-e et sans droit d’appel, puis exécutée à l’aurore le lendemain de son procès. Mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour avoir un système judiciaire transparent et pour que les lois et pratiques iraniennes respectent les engagements internationaux du pays en matière de droits humains. Pour mettre en oeuvre des réformes et améliorer le système pénal judiciaire en Iran, où la peine de mort continue à être prononcée en violation des normes minimum d’équité, il est essentiel que toutes les personnes qui croient en la dignité et aux droits humains de tous les êtres travaillent de manière concertée et persistante. Les personnes accusées d’infractions de droit commun sont les plus vulnérables face aux violences policières et aux poursuites injustes car elles connaissent mal leurs droits et n’ont que peu de visibilité, voire aucune, à l’intérieur ou à l’extérieur du pays. Depuis 2000, mon organisation a enregistré plus de 8 200 exécutions et nous découvrons chaque année un nombre considérable d’exécutions dont personne n’a parlé.

Pour aller vers l’abolition, les groupes de défense des droits humains doivent continuer à rassembler des informations sur les exécutions, exiger des changements et donner les outils nécessaires à la société civile iranienne pour réfléchir et agir. Nous devons sensibiliser l’élite éduquée iranienne et les militant-e-s politiques influent-e-s à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, qui trop souvent se concentrent sur les problèmes politiques du moment, aux dangers d’un système judiciaire opaque et violent, qui tue coupables et innocents. Nous devons attirer leur attention sur l’impact à long terme des exécutions sur les familles les plus vulnérables et les encourager à porter leur attention sur les lois et pratiques néfastes. Les dignitaires religieux qui savent que des violations sont commises au nom de l’islam doivent les dénoncer et exiger des réformes. La communauté internationale doit continuer à élever la voix pour que les autorités iraniennes rendent des comptes et doit exhorter ces dernières à la transparence et aux réformes. L’emprisonnement des militant-e-s et des avocat-e-s pour avoir fait leur travail ne doit pas devenir la norme. Il faut attirer l’attention sur le système judiciaire et les violations de la légalité, dans le cas des prisonniers/ères politiques mais aussi pour tous ceux et toutes celles qui ont affaire avec la justice, afin d’amener les autorités iraniennes à envisager des changements. Aucun pays n’a envie d’être perçu par le reste du monde comme affichant du mépris pour la vie de ses ressortissants. Les avancées vers l’abolition sont inévitables mais il n’y aura pas de miracle. Le changement est possible si les abolitionnistes unissent leurs efforts et persistent.

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ARABIE SAOUDITE : ARRÊTÉS ADOLESCENTS ET CONDAMNÉS À MORT
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En Arabie saoudite, quatre jeunes hommes, Ali al Nimr, Abdullah al Zaher, Dawoud al Marhoun et Abdulkareem Al Hawaj, attendent dans le couloir de la mort. Ils ont été condamnés pour des infractions liées à la sécurité après avoir participé à des manifestations antigouvernementales, alors qu’ils étaient âgés de moins de 18 ans. Au regard du droit international, ils n'auraient pas dû être condamnés à mort.

Les quatre jeunes hommes, membres de la minorité chiite du pays, ont été condamnés à mort par le Tribunal pénal spécial, la juridiction antiterroriste tristement célèbre d’Arabie saoudite. L’Arabie saoudite fait partie des pays qui comptabilisent le plus d’exécutions dans le monde et a toujours recouru à la peine de mort comme arme politique pour réduire l’opposition au silence, en particulier les membres de la communauté chiite minoritaire.

Dans ces quatre affaires, le Tribunal semble avoir fondé sa décision sur des « aveux » qui, selon les accusés, leur ont été arrachés sous la torture et d'autres mauvais traitements – allégations à propos desquelles le tribunal n'a ordonné aucune enquête. Les jeunes hommes ont épuisé toutes leurs voies de recours et risquent d'être exécutés dès que le roi aura ratifié leurs condamnations, ce qui peut arriver à tout moment.

Amnistie internationale a mené campagne pour maintenir l’attention sur ces cas, afin de faire pression sur les autorités saoudiennes pour qu’elles ne procèdent pas aux exécutions. S’il est impossible de savoir quand celles-ci pourraient avoir lieu, il semble, par expérience, que les autorités saoudiennes sont extrêmement conscientes de l’attention internationale portée aux cas des condamné-e-s à mort.

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Arabie saoudite. Cinq mesures pour entreprendre de vraies réformes en matière de droits humains dans le pays.

10/27/2017

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Cette semaine, le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed bin Salman Al Saud s’est publiquement engagé à « moderniser » l’Arabie saoudite, ce qui semble indiquer que des réformes clés pourraient être prévues dans le royaume.
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Depuis que le prince héritier a été officiellement désigné comme héritier du trône en juin 2017, il a lancé une habile campagne de communication destinée à redorer l’image du pays sur la scène mondiale.

Il y a quelques semaines, les autorités ont annoncé que les femmes allaient enfin avoir le droit de conduire dans le pays. Bien qu’il s’agisse indéniablement d’une avancée positive pour les femmes saoudiennes, témoignant du travail des militantes et militants des droits des femmes qui ont fait campagne pendant de nombreuses années pour obtenir ce droit, cette mesure aurait dû être prise il y a fort longtemps, et elle ne compense pas le fait que les femmes sont victimes de discriminations généralisées dans tous les autres aspects de leur vie.

Des commentateurs ont salué les promesses de réformes du prince héritier et les ont présentées comme un signe de changements à venir en Arabie saoudite. Mais il est important de ne pas perdre de vue la situation globale : l’Arabie saoudite reste l’un des pays commettant le plus de violations des droits humains au monde. Depuis la nomination du prince héritier, aucune amélioration de la situation n’a été constatée, et le bilan déjà déplorable du pays en matière de droits humains s’est même encore détérioré.

Voici cinq mesures clés que les autorités saoudiennes doivent prendre de toute urgence pour prouver qu’elles sont réellement déterminées à mener des réformes :

1) Mettre fin au recours à la peine de mort

L’Arabie saoudite reste l’un des pays du monde qui exécute le plus de prisonniers. Depuis le début de l’année 2017, au moins 110 personnes ont été exécutées, dont 70 depuis le mois de juillet. Des condamnations à mort sont souvent prononcées à l’issue de procès iniques, parfois après que les accusés ont été victimes d’actes de torture et d’autres mauvais traitements destinés à les forcer à « avouer ». La peine de mort est également utilisée comme arme politique pour étouffer la dissidence et prendre pour cible des membres de la minorité chiite. Quatre mineurs délinquants sont également dans le quartier des condamnés à mort pour des infractions commises alors qu’ils avaient moins de 18 ans.

2) Mettre fin à la répression de la liberté d’expression

Les défenseurs des droits humains continuent de faire l’objet d’attaques répétées et d’actes de harcèlement et de persécutions visant à réprimer leur militantisme pacifique. Presque tous les principaux militants indépendants du pays sont actuellement emprisonnés simplement pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression. Ces derniers mois, les autorités ont également procédé à une vague d’arrestations et ont arrêté au moins 20 dignitaires religieux, auteurs, journalistes, universitaires et militants. 

3) Cesser de persécuter la minorité chiite

Des membres de la communauté chiite d’Arabie saoudite subissent depuis longtemps des discriminations et sont arrêtés, emprisonnés et harcelés dans le but de les réduire au silence. Les autorités ont particulièrement pris pour cible les militants dans la province de l’Est, à majorité chiite, qu’elles accusent d’avoir participé à des manifestations, de les avoir soutenues ou d’avoir critiqué le gouvernement. Récemment, la peine de mort a été utilisée comme outil politique pour sanctionner des membres de la communauté chiite ayant osé protester contre leur traitement, et pour réprimer la dissidence. Au moins 34 hommes chiites sont actuellement dans le quartier des condamnés à mort après avoir été condamnés pour des accusations liées à la sécurité nationale.

4) Mettre fin aux discriminations systématiques contre les femmes

En dépit de l’annonce récente que les femmes seront enfin autorisées à conduire, elles sont toujours victimes d’une discrimination généralisée dans le pays en raison du système de tutelle répressif, qui impose à chaque femme un tuteur qui prend des décisions à sa place. L’Arabie saoudite doit de toute urgence modifier ses lois traitant les femmes comme des citoyens de seconde zone par rapport aux hommes, particulièrement en ce qui concerne les affaires familiales comme le mariage, le divorce, la garde des enfants et l’héritage.

5) Cesser de tuer des civils dans le cadre du conflit au Yémen

D’après les recherches d’Amnistie internationale, l’Arabie saoudite, qui dirige la coalition militaire au Yémen, et d’autres parties au conflit ont commis de graves violations du droit international relatif aux droits humains et du droit international humanitaire en menant des attaques manifestement illégales, dont certaines doivent faire l’objet d’enquêtes pour crimes de guerre.

La coalition menée par l’Arabie saoudite a tué et blessé des milliers de civils pendant le conflit au Yémen ces dernières années, dont de nombreux enfants. D’après le rapport du secrétaire général des Nations unies sur le sort des enfants en temps de conflit armé, 683 enfants ont été tués ou blessés en 2016 par la coalition menée par l’Arabie saoudite. La coalition menée par l’Arabie saoudite a également utilisé des armes à fragmentation, des armes explosives meurtrières non discriminantes par nature et largement interdites au titre du droit international en raison des terribles blessures qu’elles peuvent infliger aux civils.

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Arabie saoudite. L'inflation des exécutions se poursuit avec une 100e mise à mort.

10/2/2017

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Les autorités saoudiennes ont encore exécuté un homme le 2 octobre, ce qui porte à 100 le nombre total de condamnés qui ont été mis à mort depuis le début de l’année 2017, avec 60 exécutions recensées au cours des trois derniers mois seulement

« Depuis juillet 2017, le gouvernement saoudien multiplie les exécutions, avec une moyenne de cinq mises à mort par semaine. L’Arabie saoudite continue donc de compter parmi les pays du globe qui exécutent le plus grand nombre de condamnés, a déclaré Lynn Maalouf, directrice du travail de recherche pour Amnistie internationale au Moyen-Orient.

« Si les autorités saoudiennes ont réellement l’intention de procéder à des réformes, elles doivent immédiatement mettre en place un moratoire officiel sur les exécutions à titre de première étape en vue de l’abolition totale de la peine de mort. »

Quarante p.cent des personnes exécutées depuis le début de l’année ont été condamnées à mort pour des infractions liées aux stupéfiants, qui n’entrent pas dans la catégorie des « crimes les plus graves ». Le recours à la peine capitale pour de telles infractions constitue une violation du droit international relatif aux droits humains.

DES PROCÈS INÉQUITABLES​

En Arabie saoudite, un grand nombre des personnes condamnées à mort et exécutées ont été déclarées coupables à l’issue d’une procédure entachée de graves irrégularités, qui est loin de respecter les normes internationales en matière d’équité des procès. Elles sont souvent déclarées coupables uniquement sur la base d’« aveux » obtenus au moyen de la torture et d’autres mauvais traitements, privées d’un avocat et jugées lors d’un procès secret, et ne sont pas tenues informées de l’état d’avancement de la procédure judiciaire dans leur affaire.

Par exemple, le 13 septembre, Said al Saiari a été exécuté dans la ville de Najran, dans le sud-ouest de l’Arabie saoudite. Il a été déclaré coupable du meurtre d’un autre Saoudien par le tribunal qui avait pourtant conclu qu’il n’y avait pas suffisamment d’éléments de preuve pour établir sa culpabilité dans cette affaire.

« Said al Saiari a été mis à mort malgré un manque de preuves à son encontre. Cela montre à quel point il est simple pour les autorités saoudiennes de recourir à ce châtiment inhumain et irréversible », a déclaré Lynn Maalouf.

LA PEINE DE MORT INSTRUMENTALISÉE

« Les autorités saoudiennes utilisent la peine de mort pour étouffer la dissidence et mater les minorités, ce qui témoigne de leur indifférence à l’égard de la vie humaine.

Elles devraient immédiatement annuler ces peines et veiller à ce que tous les procès respectent les normes relatives à l’équité des procès et à ce que la peine de mort ne soit pas utilisée », a déclaré Lynn Maalouf.

Au moins 33 membres de la communauté chiite d’Arabie saoudite sont actuellement sous le coup d’une sentence capitale. Toutes ces personnes ont été accusées d’activités considérées comme dangereuses pour la sécurité nationale. Parmi elles se trouvent Ali al Nimr, Abdullah al Zaher et Dawood al Marhoon, qui ont été arrêtés pour des infractions qu’ils auraient commises alors qu’ils avaient moins de 18 ans, et qui ont affirmé qu’on les avait torturés dans le but de leur extorquer des « aveux ». Le mois dernier, la famille d’un autre jeune homme, Abdulkareem al Hawaj, a été informée par des représentants de l’appareil judiciaire que la Cour suprême avait confirmé la peine de mort prononcée contre lui pour des infractions liées à sa participation à des manifestations contre le gouvernement. Abdulkareem al Hawaj n’était âgé que de 16 ans quand il a participé à ces manifestations ; il a épuisé toutes les voies de recours dont il disposait et sera exécuté dès que le roi aura ratifié sa condamnation à mort. Les condamnés risquent tous d’être exécutés de façon imminente.

Le 11 juillet, Yussuf Ali al Mushaikhass a été exécuté en même temps que trois autres hommes chiites à Qatif, dans la province de l’Est, pour des infractions à la législation antiterroriste liées à leur participation à des manifestations contre le gouvernement entre 2011 et 2012. Ali al Mushaikass a été condamné à l’issue d’un procès manifestement inique, reposant en grande partie sur des « aveux » arrachés sous la torture.

Les proches des 14 hommes chiites accusés d’infractions liés à des manifestations et dont la peine de mort a été confirmée par la Cour suprême le 24 juillet vivent dans la crainte de recevoir à tout moment la nouvelle de leur exécution.

COMPLÉMENT D’INFORMATION

L’Arabie saoudite a recours à la peine capitale pour un large éventail d’infractions qui ne font pas partie des « crimes les plus graves » définis par le droit international relatif aux droits humains, qui se limitent aux homicides avec préméditation.

L’Arabie saoudite est l’un des pays du monde qui recourent le plus aux exécutions ; plus de 2 000 personnes y ont été exécutées entre 1985 et 2016.

Amnistie internationale s’oppose en toutes circonstances et sans aucune exception à la peine de mort, quelles que soient la nature et les circonstances du crime commis, la culpabilité ou l’innocence ou toute autre situation du condamné, ou la méthode utilisée pour procéder à l’exécution.

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Suivi d'Action urgente - Arabie saoudite. Un homme condamné à l'issue d'un procès inique a été exécuté, Said Mabkhout al Saiari.

9/30/2017

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L’Arabie saoudite a exécuté Said Mabkhout al Saiari le 13 septembre. Il avait été condamné à mort en décembre 2013 pour l’homicide d’un homme, bien que le tribunal ait conclu qu’il n’y avait pas suffisamment d’éléments à charge pour le condamner.

Said Mabkhout al Saiari
a été exécuté le 13 septembre dans la ville de Najran, dans le sud-ouest de l’Arabie saoudite. Said al Saiari avait été condamné à mort le 25 décembre 2013 par le tribunal général de Najran pour l’homicide d’un autre Saoudien lors d’une bagarre entre des membres de deux tribus, qui avait éclaté le 2 juillet 2009.

Said al Saiari a toujours clamé son innocence et, selon le jugement de 86 pages, le tribunal général de Najran l’avait condamné à mort même s’il estimait qu’il n’y avait pas suffisamment d’éléments à charge. Le tribunal s’était fié aux 50 déclarations sous serment du père de la victime, qui était persuadé que l’accusé était responsable de l’homicide de son fils. Ces déclarations ont été jugées recevables à titre de preuve, bien que le père de la victime n’ait pas été présent sur la scène du crime.

La condamnation à mort de Said al Saiari avait été confirmée par la Cour suprême le 20 mars 2016, puis le 5 avril 2016, et l’affaire avait été transmise au roi pour qu’il ratifie la condamnation. À la mi-novembre 2016, le ministère de l’Intérieur avait transmis le dossier au gouvernorat de la province de Najran en vue de l’exécution de la peine. Les proches de Said al Saiari avaient réussi à faire pression sur les autorités pour qu’elles repoussent l’exécution de six mois, mais ils ont été informés en juin 2017 que Said al Saiari pourrait être exécuté à tout moment après le 2 juillet.
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Merci à toutes les personnes qui ont envoyé des appels. Aucune action complémentaire n’est requise de la part des membres.
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Action urgente - Arabie saoudite. Un mineur délinquant risque une exécution imminente, Abdulkareem al Hawaj.

9/18/2017

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​Les parents d'Abdulkareem al Hawaj, un jeune Saoudien chiite condamné à mort pour des infractions commises quand il avait 16 ans, ont appris que la Cour suprême avait confirmé la peine de leur fils le 11 septembre. Il a épuisé toutes les voies de recours à sa disposition et risque d’être exécuté très prochainement.

Le 11 septembre, un fonctionnaire du tribunal a informé la famille d’Abdulkareem al Hawaj, condamné à la peine capitale le 27 juillet 2016 par le Tribunal pénal spécial siégeant à Riyadh, que la Cour suprême avait confirmé sa condamnation à mort pour des infractions liées à sa participation à des manifestations antigouvernementales. Le 12 juillet 2017, les autorités l'avaient transféré de la prison de la Direction générale des enquêtes, à Dammam, à la prison d'Al Hair, à Riyadh, pour qu’il assiste à une audience devant la cour d'appel du Tribunal pénal spécial. Cette fois-ci, les autorités pénitentiaires n'ont pas emmené Abdulkareem al Hawaj au tribunal pour qu’il comparaisse et la cour a informé son avocat qu'il n'y aurait plus d'audiences. Abdulkareem al Hawaj a épuisé toutes ses voies de recours et risque d'être exécuté dès que le roi aura ratifié sa condamnation, ce qui peut arriver à tout moment.

Abdulkareem al Hawaj a été déclaré coupable de plusieurs infractions, notamment de « jet de deux cocktails Molotov », de « participation à des émeutes pendant lesquelles un véhicule blindé a été touché » et d’utilisation des réseaux sociaux pour partager des photos et des séquences vidéo de manifestations organisées dans la province de l’Est et à Bahreïn. Selon les documents de procédure, ces actes ont été commis en août 2012, alors qu’il était âgé de 16 ans. Le tribunal semble avoir fondé sa décision uniquement sur les « aveux » que le jeune homme affirme avoir été contraint à prononcer alors qu’il était détenu au secret et torturé.

Abdulkareem al Hawaj n’a pas pu consulter d’avocat pendant sa détention provisoire et ses interrogatoires ; il dit avoir été maintenu au secret et à l’isolement pendant ses cinq premiers mois de détention dans la prison de la Direction générale des enquêtes à Al Qatif. Il a ajouté qu’il avait été torturé pendant les interrogatoires menés par des agents de la Direction générale des enquêtes (notamment que des gardiens de prison lui avaient donné des claques, des coups de pied et des coups de bâton et qu'on avait menacé sa famille de mort), afin qu’il rédige et signe des « aveux ». Selon les documents de procédure, il a été détenu sans inculpation pendant plus de deux ans. Il nie tout participation aux faits qui lui sont reprochés.

DANS LES APPELS QUE VOUS FEREZ PARVENIR LE PLUS VITE POSSIBLE AUX DESTINATAIRES MENTIONNÉS CI-APRÈS, en anglais, en arabe, ou dans votre propre langue :
- exhortez le roi Salman bin Abdulaziz al Saoud à empêcher l'exécution d’Abdulkareem al Hawaj et à commuer sa peine, ainsi que celle de toutes les autres personnes sous le coup d’une condamnation à mort ;
- engagez les autorités à diligenter une enquête indépendante sur ses allégations de torture et de mauvais traitements ;
- rappelez-leur que l’Arabie saoudite est partie à la Convention relative aux droits de l'enfant, qui prohibe l’application de la peine de mort pour des crimes commis par des personnes âgées de moins de 18 ans au moment des faits.

ENVOYEZ VOS APPELS AVANT LE 30 OCTOBRE 2017 À :

Roi d’Arabie saoudite et Premier ministre

Salman bin Abdul Aziz Al Saud
The Custodian of the two Holy Mosques
Office of His Majesty the King
Royal Court, Riyadh
Arabie saoudite
Télécopieur (via le ministère de l’Intérieur) : +966 11 403 3125 (merci de vous montrer persévérant-e)
Twitter : @KingSalman
Formule d’appel : Your Majesty, / Sire, (Votre Majesté, dans le corps du texte)

Ministre de l’Intérieur
Mohammed bin Naif bin Abdul Aziz Al Saud
Minister of Interior
Ministry of the Interior
P.O. Box 2933, Airport Road
Riyadh 11134
Arabie saoudite
Télécopieur : +966 11 403 3125
Twitter : @M_Naif_Alsaud
Formule d’appel : Your Excellency, / Monsieur le Ministre,

Copies à :

Ministre de la Justice

His Excellency Dr Walid bin Mohammed bin Saleh Al-Samaani
Ministry of Justice
University Street
PO Box 7775, Riyadh 11137
Arabie saoudite
Télécopieur : +966 11 401 1741 / 402 031
Formule d’appel : Your Excellency, / Monsieur le Ministre,

Veuillez également adresser des copies aux représentants diplomatiques de l’Arabie saoudite dans votre pays. 

​Ambassadeur d'Arabie Saoudite au Canada
Naif Bin Bandir Alsudairy
Ambassade d'Arabie Saoudite au Canada
201 Sussex Drive
Ottawa, ON K1N 1K6
Télécopieur : (613) 237-0567
Courriel : caemb@mofa.gov.sa

Vérifiez auprès de votre section s’il faut encore intervenir après la date indiquée ci-dessus. Merci. Ceci est la deuxième mise à jour de l’AU 209/16. Pour plus d'informations : www.amnesty.org/fr/documents/mde23/6744/2017/fr/.


COMPLÉMENT D’INFORMATION

Selon les informations reçues par Amnistie internationale, Abdulkareem al Hawaj a été arrêté en Arabie saoudite le 16 janvier
2014 au point de contrôle d’Al Awamiyyah, un village situé dans la région d’Al Qatif (province de l’Est). Ses proches l’ont
cherché dans les postes de police et les prisons d’Al Qatif, mais des responsables leur ont répondu qu’il ne s’y trouvait pas. Ils
n’ont su où il était détenu que lorsqu’un responsable de la prison de la Direction générale des enquêtes de Dammam leur a
téléphoné, cinq mois environ après son arrestation, pour leur indiquer qu’il était incarcéré dans cet établissement et qu’il était
désormais possible de lui rendre visite.

L'Arabie saoudite compte parmi les pays du globe qui exécutent le plus grand nombre de prisonniers. Depuis le début de
l’année, au moins 90 personnes y ont été exécutées, dont 45 ces deux derniers mois. De plus, l’Arabie saoudite condamne à
mort et exécute des personnes qui avaient moins de 18 ans au moment des faits qui leur sont reprochés, ce qui est contraire
aux obligations qui incombent à cet État en vertu du droit international coutumier et de la Convention relative aux droits de
l'enfant.

Depuis 2013, Amnistie internationale a constaté une augmentation du nombre de peines capitales prononcées contre des
dissidents politiques en Arabie saoudite, y compris contre des membres de la minorité musulmane chiite. Le 2 janvier 2016, le
cheikh Nimr al Nimr, dignitaire religieux chiite de premier plan, a été exécuté avec 46 autres détenus. Le 11 juillet 2017, Yussuf
Ali al Mushaikhass, père de deux enfants, a été exécuté en même temps que trois autres hommes chiites, pour des infractions
à la législation antiterroriste liées à leur participation à des manifestations antigouvernementales dans la province de l'Est. Sa
famille n'a pas été informée à l'avance de son exécution et ne l'a apprise qu'après coup, par une déclaration du gouvernement
lue à la télévision (voir les Informations complémentaires sur l’AU 270/16,
https://www.amnesty.org/fr/documents/mde23/6748/2017/fr/).

Parmi les personnes condamnées à mort à la suite des manifestations figuraient aussi Ali al Nimr (neveu du cheikh Nimr
al Nimr), qui avait 17 ans au moment de son arrestation, ainsi qu’Abdullah al Zaher et Dawood al Marhoon, âgés
respectivement de 16 et 17 ans lorsqu’ils ont été arrêtés. Le 1er juin 2016, 14 hommes ont été condamnés à mort, à l'issue du
procès collectif d'une iniquité flagrante de 24 Saoudiens chiites. Ils ont été déclarés coupables d'actes violents liés à leur
participation présumée à des manifestations antigouvernementales organisées dans la province de l'Est, à majorité chiite, en
2011 et 2012. Selon les documents de procédure, les 14 hommes ont été maintenus en détention provisoire prolongée et ont
affirmé qu’on les avait soumis à des actes de torture et à d'autres mauvais traitements pendant leurs interrogatoires dans le but
de leur extorquer des « aveux ». Cependant, le juge n’a ordonné aucune enquête sur leurs allégations. Le Tribunal pénal
spécial semble avoir largement fondé sa décision sur ces « aveux » (Voir l’Action complémentaire sur l’AU 180/17,
https://www.amnesty.org/fr/documents/mde23/6783/2017/fr/).

Les autorités bafouent régulièrement les normes internationales d’équité des procès, ainsi que les Garanties des Nations unies
pour la protection des droits des personnes passibles de la peine de mort. Bien souvent, les affaires où l’accusé encourt la
peine capitale sont examinées en secret, dans le cadre de procédures iniques et fréquemment sommaires, sans que l’intéressé
puisse bénéficier des services d’un avocat au cours des différentes phases de sa détention et de son procès. Il peut être
déclaré coupable sur la seule base d’« aveux » obtenus sous la torture ou au moyen d’autres formes de mauvais traitements.
En vertu du droit international relatif aux droits humains, le recours à la peine de mort est autorisé uniquement pour les « crimes les plus graves », formule qui, selon l’interprétation d’experts de l’ONU, renvoie uniquement aux « homicides volontaires ».
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La peine capitale est le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit. Amnistie internationale y est opposée en toutes
circonstances, indépendamment des questions relatives à la culpabilité ou à l’innocence et quels que soient l’accusé, le crime
commis et la méthode d’exécution.
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Arabie saoudite. Une vague d'arrestations cible les derniers vestiges de la liberté d'expression.

9/15/2017

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Au cours de la semaine dernière, les autorités saoudiennes ont intensifié leur répression contre la liberté d'expression et arrêté plus de 20 dignitaires religieux, écrivains, journalistes, universitaires et militants, a déclaré Amnistie internationale.

« C’est la première fois au cours de ces dernières années qu’autant de personnalités saoudiennes sont ciblées en si peu de temps, a déclaré Samah Hadid, directrice des campagnes pour le Moyen-Orient à Amnistie internationale.

« Il est clair que les autorités, désormais dirigées par le prince héritier Mohamad Bin Salman, adressent un message glaçant : la liberté d'expression ne sera pas tolérée, vous êtes dans notre collimateur. »

Parmi les personnes arrêtées figurent des dignitaires religieux musulmans comme Salman al Awda, personnalité influente qui compte plus de 14 millions d’abonnés sur les réseaux sociaux, et qui a été interpellé le 9 septembre. Il est connu pour ses appels à la réforme et prône un plus grand respect des droits humains au sein de la charia islamique.

Abdullah al Maliki, universitaire et écrivain connu pour son engagement en faveur de réformes et des droits humains, aurait été arrêté le 12 septembre. Essam al Zamel, entrepreneur connu pour ses articles soulignant la nécessité de réformes économiques, a lui aussi été arrêté le même jour.

Les autorités n'ont donné aucune information sur le lieu où se trouvent les personnes ciblées dans le cadre de cette répression. On ignore le nombre de personnes interpellées, des informations sur de nouvelles arrestations étant postées sur les réseaux sociaux.

« Amnistie internationale est très préoccupée par le sort des personnes arrêtées. Le gouvernement saoudien doit révéler immédiatement où elles se trouvent, garantir leur protection contre la torture et les mauvais traitements, et leur permettre de consulter leurs avocats et de communiquer avec leurs familles, a déclaré Samah Hadid.

« Les autorités doivent sans délai dévoiler les charges pesant sur les détenus et, s'ils sont détenus pour avoir exercé pacifiquement leur droit à la liberté d'expression, les libérer immédiatement. »

Si les raisons exactes de ces arrestations demeurent floues, la sécurité de l'État, organe dépendant du roi récemment mis sur pied pour consolider le renseignement antiterroriste et national, a publié une déclaration le 11 septembre, affirmant qu’elle avait repéré « les activités de renseignement d'un groupe de personnes œuvrant au profit de parties étrangères contre la sécurité du Royaume, ses intérêts, ses choix, ses potentialités et sa paix sociale, afin de susciter la sédition et de porter atteinte à l'unité nationale ».

« Certaines personnes arrêtées sont des personnalités connues pour leur militantisme pacifique. Si elles sont finalement accusées d'" incitation à la discorde " et d'" atteinte à l'unité nationale ", infractions considérées comme des crimes terroristes en Arabie saoudite, les perspectives pour la liberté d'expression dans le pays seront bien sombres », a déclaré Samah Hadid.

Depuis que le prince Mohamad Bin Salman est devenu prince héritier le 21 juin, la situation des droits humains dans le pays s'est nettement détériorée.

Les autorités continuent de traduire des défenseurs des droits humains en justice pour des accusations liées à leurs activités pacifiques devant le Tribunal pénal spécial à Riyadh, tribunal de triste réputation mis en place pour connaître des affaires de sécurité et de terrorisme au titre de la loi antiterroriste de 2014. On recense également une hausse inquiétante des exécutions et la confirmation des condamnations à mort de dissidents politiques.

« La majorité des défenseurs saoudiens des droits humains se trouvent déjà en prison en train de purger leurs peines ou sont jugés dans le cadre de procès manifestement iniques. Ceux qui restent craignent de voir leur nom figurer sur une " liste noire " et d'être arrêtés sous peu », a déclaré Samah Hadid.

Complément d'information

Depuis 2013, les autorités saoudiennes ciblent les militants de la société civile et les défenseurs des droits humains. Les militants indépendants les plus connus et autres détracteurs ont été réduits au silence, poursuivis en justice et condamnés à de lourdes peines de prison ou contraints de fuir le pays.

Des défenseurs des droits humains sont poursuivis pour des accusations formulées en termes vagues et généraux au titre de la loi antiterroriste de 2014 en lien avec leurs activités pacifiques et condamnés à des peines d’emprisonnement allant jusqu’à 15 ans à l'issue de procès iniques devant le Tribunal pénal spécial, tribunal de triste réputation constitué pour connaître des infractions liées à la sécurité et au terrorisme.

En juillet 2017, Abdulaziz al Shubaily, dernier membre fondateur de l’Association saoudienne des droits civils et politiques (ACPRA) à être condamné, a été informé par le Tribunal pénal spécial que sa condamnation à une peine de huit ans d’emprisonnement, assortie d'une interdiction de voyager consécutive de la même durée et d'une interdiction d'écrire sur les réseaux sociaux, avait été confirmée. Il risque aujourd'hui d’être incarcéré à tout moment.

Le 21 août, les défenseurs des droits humains Issa al Nukheifi et Essam Koshak ont comparu devant le Tribunal pénal spécial. Ils ont été inculpés de plusieurs infractions liées à leur militantisme en faveur des droits fondamentaux et de leurs publications sur les réseaux sociaux.

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