Iran. Un universitaire de renom a été condamné à mort à l'issue d'un procès manifestement inique.10/23/2017 ![]() Les autorités iraniennes doivent de toute urgence annuler la condamnation à mort prononcée contre Ahmadreza Djalali, ressortissant iranien installé en Suède, spécialiste de la médecine d'urgence, a déclaré Amnistie internationale le 23 octobre 2017. Médecin et professeur d'université, Ahmadreza Djalali a étudié et enseigné en Suède, en Italie et en Belgique. Depuis son arrestation en avril 2015, plusieurs responsables européens ont demandé sa libération. Zeynab Taheri, l'une des avocates d'Ahmadreza Djalali, a déclaré à Amnistie internationale que son client a été condamné à mort pour « corruption sur terre » (ifsad fil Arz), ainsi qu'à une amende de 200 000 euros. Selon le jugement du tribunal, qui a été montré à l'un des avocats, Ahmadreza Djalali a travaillé avec le gouvernement israélien, qui l'a par la suite aidé à obtenir son permis de séjour en Suède. « Ahmadreza Djalali a été condamné à mort à l'issue d'un procès manifestement inique qui atteste une nouvelle fois de la persistance des autorités iraniennes dans le recours à la peine de mort, mais aussi de leur mépris flagrant envers l'état de droit, a déclaré Philip Luther, directeur de la recherche et du travail de plaidoyer pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à Amnistie internationale. « Aucun élément de preuve n'a été présenté pour démontrer qu'il est autre chose qu'un universitaire exerçant pacifiquement son métier. « S'il a été reconnu coupable et condamné pour avoir exercé pacifiquement ses droits à la liberté d'expression, d'association et de réunion, notamment dans le cadre de son travail universitaire, les autorités doivent le libérer immédiatement et sans condition et abandonner toutes les charges retenues contre lui. » Ahmadreza Djalali a été arrêté par des agents du ministère du Renseignement en avril 2016 et détenu sans pouvoir consulter un avocat pendant sept mois, dont trois passés à l'isolement. Après cette période, chacun des avocats qu'il a choisis a été refusé par le tribunal. Dans un enregistrement publié sur YouTube le 22 octobre, Ahmadreza Djalali a déclaré avoir été contraint à deux reprises, pendant qu'il était détenu à l'isolement, de faire des « aveux » devant une caméra et de lire des déclarations préécrites par les agents chargés de l'interroger. Il assure avoir subi une pression intense, les agents l’ayant notamment soumis à une torture psychologique et menacé d’exécution, et ayant menacé d’arrêter ses enfants, dans le but de le faire « avouer » qu'il était un espion au service d'un « gouvernement hostile ». Dans cet enregistrement, il affirme que ses croyances universitaires ont été utilisées pour le déclarer coupable et le condamner à mort. Il nie les accusations portées à son encontre et affirme qu'elles ont été forgées de toutes pièces par les agents du ministère du Renseignement. « Alors que les autorités iraniennes renforcent activement leurs relations avec des États de l'Union européenne, il est absurde qu'elles citent les liens universitaires d'Ahmadreza Djalali avec un pays européen comme faisant partie des " preuves " retenues contre lui », a déclaré Philip Luther. L'épouse d'Ahmadreza Djalali, Vida Mehrannia, qui vit en Suède avec leurs deux enfants, a déclaré à Amnistie internationale que sa santé physique et mentale s'est fortement dégradée depuis son placement en détention. Elle a ajouté : « Nous demandons sa libération car il n'a commis aucun crime. » Amnistie internationale s’oppose à la peine de mort en toutes circonstances, quelles que soient la nature du crime commis, les caractéristiques de son auteur et la méthode d’exécution utilisée par l’État. La peine de mort est une violation du droit à la vie et constitue le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit.
3 Commentaires
Solange Lessard
10/27/2017 08:21:11
Libérez Monsieur Djalali! Au nom de la justice et de l'humanité!
Répondre
Éric Roubeaud
10/30/2017 23:20:13
L'Iran aurait certainement tout à gagner en supprimant la peine de mort et en respectant l'état de droit. La sensibilité des populations au respect des droits humains progresse dans le monde. L'Iran choisira-t'il de rester au ban de l'humanité en ce qui concerne le droit et la justice avec le risque de se retrouver infréquentable pour longtemps? Liberez Ahmadreza Djalali !
Répondre
Julie Véronneau
10/31/2017 09:17:11
Libérez M. Djalali. Cet homme n'a commis aucun crime. La société a besoin de son expertise. Que justice lui soit rendue!
Répondre
Laisser un réponse. |
Centre de presseLe centre de presse du Secrétariat international met à la disposition des professionnels et du grand public des nouvelles de dernière minute, des commentaires de spécialistes et des informations importantes sur la situation dans le monde relative à la peine de mort. Archives
Mars 2023
Catégories
Tous
|