Action urgente - Bélarus. Deux jeunes frères se trouvent dans le quartier des condamnés à mort.4/9/2020 ![]() Les frères Stanislau et Illia Kostseu, âgés de 19 et 21 ans, ont été condamnés à mort le 10 janvier pour le meurtre de leur voisine. Lorsque le tribunal régional de Moguilev, dans l'est du Bélarus, a lu le jugement, les personnes qui se trouvaient dans la galerie réservée au public ont applaudi cette décision. La Cour suprême examinera leur dossier sous peu et, si elle confirme la sentence, les deux frères pourraient être exécutés à tout moment. La peine de mort est le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit et leur condamnation à mort doit être commuée. PASSEZ À L’ACTION : ENVOYEZ UN APPEL EN UTILISANT VOS PROPRES MOTS OU EN VOUS INSPIRANT DU MODÈLE DE LETTRE CI-DESSOUS Gennady Bronislavovich Davydko Président de la Commission des droits humains Président du groupe parlementaire sur l'abolition de la peine de mort Chamber of Representatives of the National Assembly Sovetskaya street, 11 Minsk 220010, République du Bélarus Télécopieur : +375 17 222 3705 Courriel : , , Monsieur Davydko, Le 10 janvier, le tribunal régional de Moguilev a condamné à mort les frères Stanislau et Illia Kostseu, pour le meurtre commis en avril 2019 de leur voisine, qui avait été autrefois leur enseignante. Selon certaines informations, elle s'était plainte aux autorités de ce que leur sœur Hanna Kostseu ne s'occupait pas correctement de ses quatre enfants, ce qui risquait d’entraîner leur placement en famille d'accueil ou en foyer. Stanislau et Illia Kostseu n'avaient que 18 et 20 ans au moment de leur arrestation. Je ne cherche absolument pas à excuser le crime commis ni à minimiser les souffrances causées. Toutefois, aucun État ne devrait recourir à la peine de mort, quel que soit le crime commis. Il s’agit du châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit – y compris pour les familles des personnes condamnées – et il n'a pas sa place dans un système de justice pénale à l’heure actuelle. Leur sœur Hanna Kostseu en fait désormais l'expérience : la peine de mort au Bélarus est un châtiment pour les condamnés, mais aussi pour leurs familles, qui ne sont pas averties de la date ni du lieu de l'exécution. « Recevoir une lettre de leur part un jour, puis peu après un document indiquant que l'exécution a eu lieu est la chose la plus cruelle qui soit », a déclaré publiquement Hanna Kostseu. Après le meurtre, la famille Kostseu a régulièrement été la cible de menaces et d'actes de harcèlement et les enfants d'Hanna Kotseu ont été harcelés à l'école. Finalement, la famille a dû quitter sa ville natale de Cherykaw. Malgré les pressions croissantes exercées aux niveaux national et international, le Bélarus demeure le seul pays d'Europe et d'Asie centrale qui continue d'appliquer la peine de mort. Outre Stanislau et Illia Kostseu, trois autres prisonniers se trouveraient dans le quartier des condamnés à mort. Je vous prie instamment, en votre qualité de député dirigeant le groupe parlementaire sur les droits humains et sur la peine de mort, de prendre toutes les mesures possibles afin de garantir que les condamnations à mort prononcées contre Stanislau et Illia Kostseu, ainsi que celles visant d'autres condamnés au Bélarus, soient immédiatement commuées et qu'un moratoire sur les condamnations à mort soit instauré, à titre de première étape vers l'abolition totale de ce châtiment. Veuillez agréer, Monsieur, l'expression de ma haute considération, COMPLÉMENT D’INFORMATION La condamnation à mort de ces deux frères a choqué de nombreuses personnes au Bélarus et au sein de la communauté internationale. Ces dernières années, le Bélarus s'est dit à plusieurs reprises déterminé à mettre fin aux exécutions à son propre rythme, a fait part de sa volonté d'ouvrir le dialogue sur le sujet et a continué de courtiser la communauté internationale sur cette question. Malgré cela, il persiste à condamner à mort et exécuter des prisonniers : en 2019, trois condamnations à mort ont été prononcées et au moins trois hommes ont été exécutés. Actuellement, cinq hommes se trouvent dans le quartier des condamnés à mort. Dans cette affaire, les deux frères ont assassiné leur voisine après qu'elle a fait un signalement aux services sociaux et accusé leur sœur de ne pas s'occuper correctement de ses enfants. Du fait de cette plainte, les enfants risquaient d'être placés. Lorsqu'ils l'ont découvert, les deux frères se sont saoulés, ont décidé de se venger de leur voisine et l'ont tuée. Ils n'avaient que 18 et 20 ans au moment des faits. Amnistie internationale n'excuse absolument pas leurs actes, mais recommande que leur condamnation à mort soit commuée en peine d'emprisonnement. Les autorités doivent prendre en compte les conditions entourant cette affaire et adopter une approche tournée, non pas vers la vengeance et la punition, mais vers la réinsertion. Au Bélarus, les exécutions ont lieu dans le plus grand secret, sans que les prisonniers condamnés, leur famille ou leurs avocats n'en soient avertis suffisamment à l'avance. Les autorités refusent de remettre les dépouilles des personnes exécutées à leurs proches ou même de leur dire où elles ont été inhumées. Le Bélarus continue de procéder à des mises à mort bien que le Comité des droits de l’homme des Nations unies l’ait plusieurs fois appelé à s’en abstenir tant qu’il n’aurait pas examiné chaque affaire avant l'exécution programmée. En novembre 2012, le Comité a conclu que l’application de la peine capitale dans ce pays bafouait les droits fondamentaux des personnes condamnées et de leurs familles. Amnistie internationale s’oppose en toutes circonstances et sans aucune exception à la peine de mort, qui constitue le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit, ainsi qu’une violation du droit à la vie tel qu’il est consacré par la Déclaration universelle des droits de l’homme. Elle soutient les appels, figurant notamment dans six résolutions adoptées par l'Assemblée générale des Nations unies depuis 2007, en faveur d'un moratoire sur les exécutions en vue de l'abolition de la peine capitale. À ce jour, 142 pays ont aboli la peine capitale en droit ou dans la pratique. LANGUES À PRIVILÉGIER POUR LA RÉDACTION DE VOS APPELS : anglais, russe, bélarussien ou dans votre propre langue. MERCI D’AGIR DANS LES PLUS BREFS DÉLAIS ET AVANT LE : 21 mai 2020 NOMS : Stanislau Kostseu (il) et Illia Kostseu (il).
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![]() Taiwan a procédé le 1er avril à la deuxième exécution d’un condamné à mort enregistrée dans le pays depuis le début du mandat du président Tsai Ing-wen. L’exécution, par peloton d’exécution, a pris une heure, car le condamné a refusé de coopérer. « Le fait que les autorités aient procédé à cette exécution le jour même où elles ont été complimentées dans le monde entier pour avoir donné 10 millions de masques afin de contribuer à la lutte contre le COVID-19 en Europe et aux États-Unis met en évidence une manœuvre visant cyniquement à faire oublier une mauvaise nouvelle », a déclaré E-Ling Chiu, directrice d’Amnistie internationale Taiwan. M. Weng Jen-hsien, qui était âgé de 53 ans, a été condamné à mort en février 2019 et il a été exécuté à 9 heures le 2 avril, la veille de la journée nationale du Nettoyage des tombes, qui est un jour férié. Weng Jen-hsien a été condamné quatre fois à la peine capitale pour avoir provoqué un incendie dans lequel ont été tués six de ses proches, lors d’un rassemblement familial pour le réveillon de la nouvelle année lunaire, en 2016. L’évaluation de son état de santé mentale indique qu’il se tenait à l’écart de la société et qu’il avait des difficultés à avoir des interactions normales ou positives avec d’autres personnes. Son cas a aussi été évoqué par le Premier ministre taïwanais, qui a déclaré que « l’affaire mettant en cause M. Weng représente le crime le plus grave et inacceptable correspondant à la catégorie de l’article 6 du PIDCP ». « Cet article du PIDCP (article 6.6) interdit d’invoquer l’une quelconque de ses dispositions pour retarder ou empêcher l’abolition de la peine capitale. Il est très regrettable de constater que le gouvernement taïwanais continue de procéder à des exécutions alors qu’il dit par ailleurs s’orienter vers l’abolition de ce châtiment », a déclaré E-Ling Chiu. Cette exécution semble avoir eu lieu en réaction à une affaire de meurtre très médiatisée, en mars, qui a suscité de vives critiques quant à l’abolition de la peine de mort. En mars, l’Alliance taïwanaise pour l’abolition de la peine de mort a fait l’objet d’une intense campagne d’intimidation et de harcèlement en ligne à la suite de ce meurtre. « Le gouvernement taïwanais n’a guère pris de mesures pour éduquer la société et engager un dialogue sur la question de la peine de mort et en conséquence, des ONG de défense des droits humains et des proches de victimes n’exprimant pas un fort soutien pour la peine capitale continuent d’être victimes d’un harcèlement en ligne, a déclaré E-Ling Chiu. « À chaque fois qu’il y a une affaire de meurtre, la société attaque les ONG abolitionnistes et de défense des droits humains, au lieu de demander au gouvernement des comptes au sujet de l’absence de système de protection sociale ou d’autres systèmes d’aide en faveur des personnes ayant besoin d’un soutien. « Faute de stratégie et de programme clairs et efficaces, le pays ne réalise plus aucune avancée sur la voie de l’abolition. Le gouvernement taïwanais devrait promouvoir l’éducation aux droits humains et encourager un dialogue constructif entre les personnes ayant des opinions divergentes. « Le discours dominant en faveur des exécutions n’a permis d’empêcher aucun crime. Le phénomène du harcèlement en ligne exercé contre des personnes qui ne soutiennent pas la peine de mort est non seulement nuisible pour l’abolition de ce châtiment, mais aussi préjudiciable pour la liberté d’expression et l’espace civique. » La peine de mort est le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit. Amnistie internationale est opposée à la peine de mort en toutes circonstances, indépendamment des questions relatives à la culpabilité ou à l’innocence et quels que soient l’accusé, le crime commis et la méthode d’exécution. Amnistie internationale exhorte de nouveau le gouvernement de Taiwan à instaurer un moratoire sur les exécutions qui constituerait une première étape vers l’abolition de la peine capitale. |
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