Amnistie internationale Abolition de la Peine de mort
  • ACCUEIL
  • ACTIONS
    • ACTIONS A L'INTERNATIONAL
    • ACTIONS AUX ETATS-UNIS
    • CALENDRIER
    • 40 ANS DE LUTTE
    • JOURNEE MONDIALE
    • VILLES POUR LA VIE
  • PORTRAIT MONDIAL
    • AUX ETATS-UNIS
    • EN ARABIE SAOUDITE
    • EN IRAN
    • AU MOYEN-ORIENT
    • EN CHINE
    • EN ASIE-PACIFIQUE
    • EN AFRIQUE
    • AILLEURS DANS LE MONDE
  • PROBLEMATIQUES
    • DROITS HUMAINS
    • CRIMES PASSIBLES
    • FAMILLES DE VICTIMES
    • HISTORIQUE AU CANADA
    • INNOCENCE
    • METHODES D'EXECUTION
    • MINEURS DELINQUANTS
    • MINORITES SEXUELLES
    • SANTE MENTALE
    • TERRORISME
  • INFOS
    • BONNES NOUVELLES
    • CENTRE DE PRESSE
    • MATERIEL PEDAGOGIQUE
    • VIDEOS TEMOIGNAGES
  • CONTACT
Cliquer ici pour modifier.

Centre de presse

Cliquer ici pour modifier.

Action urgente - Iran. Un universitaire emprisonné a besoin de soins médicaux urgents.

5/16/2019

1 Commentaire

 
Photo
L'universitaire irano-suédois Ahmadreza Djalali a besoin de toute urgence de soins médicaux spécialisés qui ne peuvent lui être prodigués à l'intérieur de la prison. Les autorités iraniennes avaient accepté son transfert dans un hôpital en dehors de la prison à condition qu'il soit enchaîné, ce qui constituerait un traitement dégradant. Il a été condamné à mort à l'issue d'un procès manifestement inique, basé sur des « aveux » qui avaient, d'après Ahmadreza Djalali, été obtenus sous la torture.

PASSEZ À L’ACTION : ENVOYEZ UN APPEL EN UTILISANT VOS PROPRES MOTS OU EN VOUS INSPIRANT DU MODÈLE DE LETTRE CI-DESSOUS

Procureur général de Téhéran Ali Alghasi Mehr
Office of the Prosecutor
Corner (Nabsh-e) of 15 Khordad Square
Tehran, Iran

Monsieur,


Médecin et professeur d'université, Ahmadreza Djalali, incarcéré à la prison d'Evin à Téhéran, se voit refuser les soins médicaux spécialisés dont il a besoin de toute urgence. L'an dernier, trois tests sanguins différents ont révélé un faible taux de globules blancs. Le médecin qui l'a examiné en prison au début de l'année 2019 a déclaré qu'Ahmadreza Djalali devait être ausculté par des spécialistes en hématologie et en oncologie dans un hôpital à l'extérieur de la prison. À ce jour, les autorités ne l'ont pas conduit à l'hôpital pour qu'il puisse recevoir les soins dont il a besoin. Depuis son arrestation le 26 avril 2016, il a perdu 24 kilos et pèse aujourd'hui 51 kilos.

À deux reprises, la dernière fois en février 2019, son transfert dans un hôpital à l'extérieur de la prison avait été programmé, afin qu'il voit un spécialiste ; toutefois, le jour J, on lui a dit que la condition était qu'il soit enchaîné et qu'il porte un uniforme de prisonnier. Il a protesté contre ces conditions dégradantes et les autorités ont annulé son transfert à titre de représailles. Amnistie internationale estime que les conditions imposées pour le transférer à l'hôpital étaient inutiles et excessives, et avaient pour objectif délibéré de l'humilier et de le punir. Ce traitement viole l'interdiction absolue de tout traitement cruel, inhumain ou dégradant inscrit dans le droit international. Les autorités iraniennes sont tenues de traiter les prisonniers dans le respect de la dignité inhérente à l’être humain.

En novembre 2018, Ahmadreza Djalali a été opéré d'une hernie dans un hôpital extérieur à la prison, après avoir enduré de fortes douleurs. Après l'opération, on l'a enchaîné au niveau des chevilles à son lit d'hôpital, mesure inutile qui lui a causé une détresse émotionnelle et une gêne physique. Il a été ramené en prison moins de deux jours plus tard, alors que les médecins préconisaient de prolonger son hospitalisation. En février 2019, un médecin de la prison lui a dit qu'il avait besoin d'un suivi pour soigner son hernie, mais rien n'a encore été mis en place.

Je vous demande de veiller à ce qu'Ahmadreza Djalali puisse bénéficier sans attendre des soins médicaux spécialisés dont il a besoin à l'extérieur de la prison et de ne pas utiliser la privation de soins médicaux opportuns et adaptés comme une punition supplémentaire. Je vous engage à suivre la recommandation du Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire dans cette affaire, qui appelle à libérer immédiatement Ahmadreza Djalali et à rendre effectif son droit à réparation.

Veuillez agréer, Monsieur, l'expression de ma haute considération,


COMPLEMENT D’INFORMATION

De nationalité iranienne et suédoise, l'universitaire Ahmadreza Djalali, installé en Suède, était en voyage pour des raisons professionnelles en Iran lorsqu'il a été arrêté, le 26 avril 2016. Il a été détenu à la prison d'Evin par des agents du ministère du Renseignement pendant sept mois, dont trois à l'isolement, sans pouvoir consulter d’avocat. Selon son témoignage, durant cette période, Ahmadreza Djalali a subi des actes de torture et d’autres mauvais traitements dans le but de lui faire « avouer » qu'il était un espion. Les agents ont notamment menacé de l'exécuter, d'exécuter ses enfants qui vivent en Suède et sa mère âgée qui vit en Iran. Il affirme avoir été contraint de faire des « aveux » devant une caméra et de lire des déclarations déjà rédigées par les agents chargés de l’interroger. Il nie les accusations portées à son encontre et affirme qu'elles ont été forgées de toutes pièces par les autorités.

Ahmadreza Djalali a été condamné à mort en octobre 2017 pour « corruption sur terre » (efsad-e fel-arz) à l'issue d'un procès manifestement inique devant la 15e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran. Amnistie internationale a fait valoir à maintes reprises que l'infraction de « corruption sur terre » ne répond pas aux exigences de clarté et de précision requises en droit pénal et enfreint le principe de légalité et de certitude juridique. Dans une lettre rédigée en août 2017 depuis la prison d'Evin à Téhéran, Ahmadreza Djalali affirmait qu'il est détenu uniquement à titre de représailles parce qu'il a refusé de mettre à profit ses relations universitaires dans les institutions européennes pour espionner pour le compte de l'Iran. Le 9 décembre 2018, ses avocats ont appris que la 1ère chambre de la Cour suprême avait confirmé sa condamnation à mort dans le cadre d’une procédure sommaire, sans leur accorder la possibilité de présenter leurs arguments en faveur de leur client. Le 17 décembre, la télévision publique iranienne a diffusé les « aveux » d'Ahmadreza Djalali dans le cadre d'un programme intitulé Axing the root, qui utilisait une musique dramatique, des graphiques et des images d’actualités internationales entrecoupées de ses aveux, pendant qu'une voix off le présentait comme un « espion ». En lui extorquant ces « aveux » forcés et en les diffusant à la télévision, les autorités iraniennes ont bafoué son droit à la présomption d'innocence, ainsi que son droit de ne pas témoigner contre lui-même. Ahmadreza Djalali a déclaré depuis que les « aveux » diffusés étaient ceux qui avaient été filmés alors qu'il était détenu à l'isolement, sans avoir la possibilité de consulter un avocat. Depuis décembre 2017, son avocat a déposé au moins deux requêtes en faveur d’un réexamen judiciaire de cette affaire : la première a été rejetée et la décision concernant la seconde, déposée en janvier 2019, est en instance.

En novembre 2017, le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a demandé à l'Iran de libérer immédiatement Ahmadreza Djalali et de lui accorder le droit d’obtenir réparation, notamment sous la forme d’une indemnisation, au motif qu'il a été arrêté sans mandat, n'a été inculpé officiellement que 10 mois après son arrestation et s'est vu priver de la possibilité d'exercer son « droit de contester la légalité de sa détention ». Il a aussi conclu que le non-respect de son droit à un procès équitable est « d’une gravité telle qu’il confère à la privation de liberté de M. Djalali un caractère arbitraire ».

Le refus des autorités de fournir aux prisonniers des soins médicaux constitue une forme de torture si cette privation est intentionnelle et inflige à une personne « des douleurs ou des souffrances aiguës » aux fins notamment de la punir, de faire pression sur elle ou de l’intimider, d’obtenir d’elle des « aveux », ou pour tout autre motif fondé sur une forme de discrimination quelle qu'elle soit. Pour plus d’informations, voir le rapport d’Amnistie internationale intitulé Health care taken hostage: Cruel denial of medical care in Iran’s prisons, 18 juillet 2016.

LANGUE(S) À PRIVILÉGIER POUR LA RÉDACTION DE VOS APPELS : persan, anglais.
Vous pouvez également écrire dans votre langue.

MERCI D’AGIR DANS LES PLUS BREFS DÉLAIS ET AVANT LE : 27 juin 2019
Au-delà de cette date, vérifiez auprès de votre section s’il faut encore intervenir.

PRÉNOM, NOM ET PRONOM À UTILISER : Ahmadreza Djalali (il)

LIEN VERS L'AU PRÉCÉDENTE : https://www.amnesty.org/fr/documents/mde13/7353/2017/fr.

1 Commentaire

Pakistan. Remise en liberté, Asia Bibi quitte le Pakistan pour le Canada.

5/14/2019

0 Commentaires

 
Photo
Asia Bibi, ouvrière agricole chrétienne, a été condamnée à mort pour blasphème en 2010. Au bout de huit années de calvaire, la Cour suprême du Pakistan a acquitté cette femme de toutes les charges retenues contre elle et a ordonné sa libération en octobre 2018. Après la confirmation de son acquittement par la Cour suprême le 29 janvier 2019, le ministère pakistanais des Affaires étrangères a annoncé le9 mai qu’Asia Bibi avait quitté le Pakistan et était arrivée au Canada afin d’y retrouver sa famille.

​AUCUNE ACTION COMPLÉMENTAIRE N’EST REQUISE. UN GRAND MERCI À TOUTES LES PERSONNES QUI ONT ENVOYÉ DES APPELS.

​Asia Bibi, 54 ans, mère de cinq enfants, a été condamnée à mort pour blasphème en novembre 2010. Elle avait été accusée d’outrage envers le prophète Mahomet après avoir proposé un verre d'eau à une ouvrière agricole avec qui elle travaillait, qui a réagi en disant que cette eau était « impure » parce qu'Asia Bibi était chrétienne.

Trois ans après avoir accepté d’examiner le recours formé par Asia Bibi, la Cour suprême du Pakistan l'a acquittée le 31 octobre 2018 de toutes les charges retenues contre elle, invoquant un manque d’éléments probants. Après l'annonce du jugement, de violentes manifestations ont éclaté dans de grandes villes du Pakistan. Il a donc été décidé que le nom d’Asia Bibi serait ajouté à la liste de contrôle des sorties, et que la Cour suprême examinerait une « demande de révision » cherchant à faire annuler son acquittement.

Cette demande a été rejetée le 29 janvier 2019. Selon certaines informations, Asia Bibi avait été placée en détention « pour sa protection » et restait dans l’incapacité de quitter le Pakistan. Le 8 mai 2019, son avocat a toutefois annoncé qu’elle était bien arrivée au Canada, où sa famille l’attendait. Cela a été confirmé un jour plus tard par le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

Amnistie internationale est extrêmement reconnaissante aux sympathisant·e·s ayant envoyé des appels demandant non seulement qu’Asia Bibi soit acquittée, mais également qu’elle puisse quitter le Pakistan en toute sécurité. Sa condamnation injuste à la peine capitale a par ailleurs permis d’amener de la nuance dans les débats sur les lois relatives au blasphème et leur utilisation abusive. Asia Bibi, qui s’est vu proposer l’asile au Canada, peut commencer à vivre comme une femme libre.

« Nous vous remercions d’avoir soutenu Asia Bibi durant cette épreuve. C’est un grand soulagement de savoir qu’elle et sa famille sont en sécurité. Elle n’aurait pour commencer jamais dû être incarcérée, sans parler de sa condamnation à mort », a déclaré Omar Waraich, directeur adjoint pour l’Asie du Sud à Amnistie internationale.

Les lois pakistanaises relatives au blasphème sont notoirement vagues et prévoient de lourdes peines. Même s’il existe peu d’éléments à charge, voire aucun, les personnes accusées peuvent être condamnées à mort. Amnistie internationale continue à demander que les lois relatives au blasphème soient abrogées, et que tout nouveau texte de loi soit pleinement conforme au droit international et aux normes internationales.

PRÉNOM, NOM ET PRONOM À UTILISER : Asia Noreen (alias Asia Bibi) (elle)

CECI EST LA SECONDE ET DERNIÈRE MISE À JOUR DE L’AU 192/18

LIEN VERS L’AU PRÉCÉDENTE : https://www.amnesty.org/fr/documents/asa33/9373/2018/fr/​.

0 Commentaires

Action urgente - Bahreïn. Deux hommes risquent d'être exécutés.

5/10/2019

0 Commentaires

 
Le 6 mai 2019, la Cour de cassation de Bahreïn a confirmé les condamnations à mort d’Ali Mohamed Hakeem al Arab et Ahmed Issa Ahmed al Malali. Ces deux hommes ont été déclarés coupables de plusieurs chefs d’accusation, notamment d’avoir «formé et rejoint une organisation terroriste», à l’issue d’un procès collectif inique. Ils ont tous deux été torturés. Leurs condamnations à mort vont maintenant être transmises au roi pour ratification.

​PASSEZ À L’ACTION : ENVOYEZ UN APPEL EN UTILISANT VOS PROPRES MOTS OU EN VOUS INSPIRANT DU MODÈLE DE LETTRE CI-DESSOUS. 

​Roi de Bahreïn
Sheikh Hamad bin Issa Al Khalifa
King of Bahrain
Office of His Majesty the King
P.O. Box 555
Rifa’a Palace
al-Manama
Bahreïn
Télécopieur : +973 1766 4587


Monseigneur,

Le 6 mai 2019, la Cour de cassation de Bahreïn a confirmé les condamnations à mort d’Ali Mohamed Hakeem al Arab et Ahmed Issa Ahmed al Malali. La quatrième chambre de la Haute Cour criminelle de Bahreïn a déclaré ces deux hommes coupables de plusieurs chefs d’accusation, notamment d’avoir «formé et rejoint une organisation terroriste», à l’issue d’un procès collectif contre 60 personnes en janvier 2018. Un an après, le 28 janvier 2019, leurs condamnations ont été confirmées en appel. Des membres des forces de sécurité les ont soumis à des actes de torture et d’autres mauvais traitements pour les contraindre à signer des «aveux» qu’ils n’avaient même pas lus.

Dans un courrier daté de décembre 2018, un groupe d’experts des Nations unies s’est déclaré «extrêmement préoccupé par les allégations selon lesquelles des aveux mettant en cause plusieurs prévenus auraient été obtenus sous la torture et retenus comme preuve lors du procès». Ali al Arab et Ahmed al Malali figuraient parmi les prévenus cités dans ce courrier.

Nous appelons votre Altesse à ne pas ratifier les condamnations à mort prononcées contre ces deux hommes et à veiller à ce qu’ils ne soient pas exécutés. Nous vous demandons instamment d’ordonner un nouveau procès pleinement conforme aux normes internationales d’équité, excluant tout élément de preuve obtenu sous la torture et tout recours à la peine de mort, ainsi que de diligenter une enquête indépendante et impartiale sur leurs allégations de torture. Nous reconnaissons qu’il incombe aux autorités de prévenir les infractions et de traduire en justice leurs auteurs présumés, mais nous tenons à souligner que cela doit toujours être fait dans le respect des obligations internationales de Bahreïn en matière de droits humains. Nous vous engageons donc à commuer toutes les condamnations à mort en peines d’emprisonnement et à instaurer immédiatement un moratoire sur les exécutions, en vue d’abolir la peine capitale.

Veuillez agréer, votre Altesse, l’expression de notre haute considération.

​

​COMPLÉMENT D’INFORMATION

Les forces de sécurité ont arrêté séparément Ali Mohamed Hakeem al Arab (Ali al Arab) et Ahmed Issa Ahmed al Malali (Ahmed al Malali) le 9 février 2017. Ali al Arab, alors âgé de 25 ans, a été arrêté en même temps que son cousin Ahmed Mohammad Saleh al Arab, un étudiant infirmier bahreïnite qui s’était évadé de la prison de Jaww avec plusieurs autres prisonniers le 1er janvier 2017, évasion qui avait entraîné la mort d’un policier. Des membres de la Direction des enquêtes criminelles (CID) ont torturé Ali al Arab, notamment en lui arrachant des ongles de pied, en lui infligeant des décharges électriques, en le frappant et en le forçant à signer des «aveux» les yeux bandés. Le 7 mars 2017, il a été transféré à la prison de Dry Dock, où il a été roué de coups aux deux jambes, à tel point qu’il pouvait à peine tenir debout.

Les gardes-côtes de Bahreïn ont arrêté Ahmed al Malali, qui avait 24 ans à l’époque, lors d’une opération conjointe avec la CID, le Commandement des forces spéciales de sécurité et l’Agence nationale de sécurité. Au cours de son arrestation, Ahmed al Malali a été touché par au moins deux balles et a eu une jambe cassée. Les balles ne lui ont été retirées par chirurgie que le 4 mars 2017, au bout de 23 jours. Après son arrestation, il a été détenu au secret pendant deux mois dans les locaux du CID, où il a également été torturé (passages à tabac, décharges électriques, position debout prolongée) et contraint à signer des «aveux» dont il ignorait le contenu.

Le 22 août 2017 a débuté le procès collectif de ces deux hommes et de 58 autres prévenus. Les «aveux» d’Ali al Arab, qui lui ont été extorqués sous la torture, ont été retenus comme preuve par le tribunal. Le 31 janvier 2018, la quatrième chambre de la Haute Cour criminelle de Manama, la capitale de Bahreïn, a rendu son jugement à l’encontre des 60 prévenus, dont 12 par contumace. Elle a prononcé deux condamnations à mort, contre Ali al Arab et Ahmed al Malali, condamné 56 personnes à des peines d’emprisonnement comprises entre cinq ans et la réclusion à perpétuité, et acquitté deux hommes. En outre, 47 accusés ont été déchus de leur nationalité. Ils ont été reconnus coupables de plusieurs chefs d’accusation, notamment d’avoir «formé et rejoint une organisation terroriste», de s’être «entraînés à l’utilisation d’armes et d’explosifs», de «meurtre et tentative de meurtre visant des policiers» et d’«aide apportée à d’autres accusés dans cette affaire pour s’enfuir et se cacher». Leur procès en appel a débuté le 8 mars 2018. Le 6 mai 2019, la Cour de cassation a confirmé les condamnations prononcées, y compris les deux peines de mort.

Le 21 avril 2019, le roi de Bahreïn a ordonné le rétablissement de la nationalité de 551 personnes qui en avaient été déchues, dont Ali al Arab et Ahmed al Malali.

Bahreïn est partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), qui reconnaît le droit à la vie et le droit à un procès équitable, comprenant le droit de ne pas être contraint de témoigner contre soi-même ou de s’avouer coupable. Le Comité des droits de l'homme de l’ONU a rappelé qu’«une condamnation à la peine capitale prononcée à l’issue d’un procès au cours duquel les dispositions du Pacte [international relatif aux droits civils et politiques] n’ont pas été respectées constitue une violation de l’article 6 du Pacte» [droit à la vie]. Dans son rapport de 2012, le rapporteur spécial des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires a souligné : «Il est arbitraire d’imposer la peine de mort lorsque la procédure ne respecte pas les normes les plus élevées du procès équitable.»

Amnistie internationale s’oppose en toutes circonstances et sans aucune exception à la peine de mort, indépendamment de la nature et des circonstances du crime commis, de la situation du condamné, de sa culpabilité ou de son innocence, ou encore de la méthode utilisée pour procéder à l’exécution.

​LANGUE(S) À PRIVILÉGIER POUR ENVOYER VOS APPELS AUX DESTINATAIRES : arabe, anglais. Vous pouvez également écrire dans votre propre langue. 
MERCI D’AGIR DANS LES PLUS BREFS DÉLAIS ET AVANT LE : 29 juillet 2019 Au-delà de cette date, vérifiez auprès de votre section s’il faut encore intervenir.
0 Commentaires

Gambie. Avancée vers l'abolition de la peine de mort.

5/9/2019

0 Commentaires

 
Photo
En réaction à l’information selon laquelle Adama Barrow, le président de la Gambie, a commué 22 condamnations à mort en peines de réclusion à perpétuité :

« La décision du président de commuer ces condamnations à la peine capitale en peines de réclusion à perpétuité représente une avancée importante pour la Gambie, qui s’éloigne lentement mais sûrement de la peine de mort, a déclaré Marie-Evelyne Petrus Barry, directrice pour la région Afrique de l’Ouest et Afrique centrale à Amnistie internationale - qui a rencontré le président gambien la semaine dernière.

« Il y a quelques jours, Amnistie internationale a rencontré le président Adama Barrow, qui nous a confirmé sa détermination à supprimer ce châtiment cruel. Il est encourageant de le voir adopter une nouvelle mesure concrète contre la peine de mort.

« Si cette décision est une avancée positive, nous souhaitons toutefois que les autorités aillent plus loin, en abolissant sans attendre la peine de mort pour tous les crimes, notamment dans la future Constitution du pays.

« Nous espérons qu’il suivra nos recommandations l’engageant à abroger les lois draconiennes relatives aux médias, à réformer le secteur de la sécurité et à mettre fin aux discriminations contre les femmes. »


COMPLÉMENT D’INFORMATION

Aboubacarr Tambadou, procureur général et ministre de la Justice, a déclaré mercredi 8 mai que le président Barrow a commué la sentence de mort prononcée contre 22 prisonniers en peine de réclusion à perpétuité. Cela a fait suite à une mission d’Amnistie internationale en Gambie visant à présenter aux autorités une série de recommandations en relation avec 10 domaines nécessitant des réformes, dans le but de protéger et de promouvoir les droits humains. Ces recommandations portent notamment sur l’abolition de la peine capitale et la commutation de l’ensemble des condamnations à mort en peines de prison.

En février 2018, le président Adama Barrow a annoncé l’établissement d’un moratoire officiel sur les exécutions. En septembre 2018, la Gambie a ratifié le Deuxième protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, visant à abolir la peine de mort, devenant ainsi le 86e État partie au traité.

Amnistie internationale s’oppose à la peine de mort en toutes circonstances, quelles que soient la nature du crime commis, les caractéristiques de son auteur et la méthode d’exécution utilisée par l’État. La peine capitale viole le droit à la vie inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l’homme. Il s’agit du châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit.

0 Commentaires

Pakistan. Le gouvernement doit abroger les lois relatives au blasphème.

5/8/2019

0 Commentaires

 
Photo
En réaction aux informations selon lesquelles Asia Bibi, une Pakistanaise chrétienne libérée du couloir de la mort en 2018, a quitté le Pakistan et est arrivée au Canada :

« Si ces informations sont vraies, c’est un grand soulagement qu’Asia Bibi et sa famille soient en sécurité. Elle n’aurait jamais dû être incarcérée en premier lieu, et encore moins encourir la peine de mort. Qu’elle ait eu ensuite à subir des menaces de mort répétées, même après son acquittement, n’a fait qu’ajouter à l’injustice. Cette affaire illustre les dangers inhérents aux lois pakistanaises relatives au blasphème et l’urgence qu’il y a à les abroger, » a déclaré Omar Waraich, directeur adjoint pour l’Asie du Sud à Amnistie internationale.

COMPLÉMENT D’INFORMATION

Asia Bibi est une ouvrière agricole chrétienne, condamnée à mort pour blasphème en 2010. Après huit années de calvaire, la Cour suprême du Pakistan l’a acquittée de toutes les charges retenues contre elle et a ordonné sa libération en octobre 2018. Puis, le gouvernement du Pakistan a insisté auprès de la Cour suprême pour qu’elle examine une « requête en révision » sur cette affaire. Le 29 janvier 2019, la Cour suprême a rejeté cette requête et confirmé son acquittement. Asia Bibi a reçu des menaces de mort répétées de la part d’extrémistes religieux au Pakistan, au lendemain des décisions de la Cour suprême.

La loi pakistanaise relative au blasphème est rédigée en termes vagues, a une portée trop générale et est coercitive. Elle est utilisée de manière disproportionnée pour réprimer les minorités religieuses, y compris dans de fausses affaires montées pour assouvir des vendettas personnelles.

0 Commentaires

Action urgente - Iran. Deux arabes ahwazis risquent d’être exécutés.

5/8/2019

1 Commentaire

 
Photo
Abdullah Karmollah Chab et Ghassem Abdullah, membres de la minorité arabe ahwazie d'Iran, ont été condamnés à mort à l'issue d'un procès manifestement inique. Leur condamnation se fonde sur des « aveux » qui, selon eux, leur ont été extorqués sous la torture et d'autres mauvais traitements, notamment des décharges électriques et des simulacres d'exécution. Leurs dossiers sont actuellement examinés par la Cour suprême.

PASSEZ À L’ACTION : ENVOYEZ UN APPEL EN UTILISANT VOS PROPRES MOTS OU EN VOUS INSPIRANT DU MODÈLE DE LETTRE CI-DESSOUS.

Responsable du pouvoir judiciaire Ebrahim Raisi
c/o Mission permanente de l’Iran auprès de l’Organisation des Nations unies
Chemin du Petit-Saconnex 28
1209 Genève, Suisse

Monsieur,

Abdullah Karmollah Chab et Ghassem Abdullah, musulmans sunnites membres de la minorité arabe ahwazie d'Iran, se trouvent dans le quartier des condamnés à mort à la suite d'un procès manifestement inique fondé sur des « aveux » qui, selon eux, leur ont été extorqués sous la torture et d'autres mauvais traitements. Ils ont été reconnus coupables d’« inimitié à l’égard de Dieu » (moharebeh) en lien avec une attaque armée qui a fait deux morts lors d'une cérémonie religieuse chiite à Safiabad, dans la province du Khuzestan, le 16 octobre 2015. Ils nient avoir participé à cette attaque. Leurs avocats ont déclaré qu'aucun élément de preuve ne les relie à cette attaque et ont relevé des incohérences entre les « aveux » qui ont conduit à leur condamnation et les récits des témoins présents sur les lieux. Le 19 octobre 2015, les deux hommes ont été arrêtés par le ministère du Renseignement et placés à l'isolement dans un site tenu secret pendant six mois. Depuis, ils ont été transférés dans différents centres de détention. Ils n'ont pu contacter leurs familles que de manière extrêmement limitée – des appels téléphoniques occasionnels et une seule visite. Le 9 avril 2019, ils ont été transférés dans un centre de détention du ministère du Renseignement à Hamedan, dans la province de Hamedan, où on leur a refusé tout contact avec leurs familles.

Les deux hommes ont déclaré avoir subi des mois de torture en détention ; ils ont notamment été roués de coups et soumis à des décharges électriques. D'après Abdullah Karmollah Chab, les agents qui l'ont interrogé l'ont suspendu la tête en bas pendant 11 jours et l'ont soumis à des simulacres d'exécution, menaçant de l'exécuter et de l'enterrer dans une tombe anonyme. Selon lui, pendant trois matinées de suite, ils l'ont réveillé, lui ont mis un sac sur la tête et une corde autour du cou, et lui ont dit que s'il « avouait », il ne serait pas exécuté. Il a refusé, répétant qu'il était innocent. Le troisième jour, il aurait entendu l'un des agents chargés de l'interroger tenir ces propos : « Laissez-le partir. S'il avait quoi que ce soit à avouer, il l'aurait déjà fait. » Les deux hommes n'ont pas été autorisés à consulter un avocat jusqu'au jour de leur procès, durant lequel ils ont été représentés par un avocat commis d'office. Lors de l’audience devant le tribunal révolutionnaire d'Ahvaz le 22 juin 2016, ils auraient retiré certains de leurs vêtements pour montrer les marques de torture sur leurs corps. Cependant, aucune enquête n'a été ordonnée. La Cour suprême iranienne a par la suite annulé la condamnation et la sentence en raison du manque de preuves et des irrégularités de l'enquête, et a ordonné un nouveau procès. Le 6 juillet 2017, ils ont de nouveau été condamnés à mort. L'affaire fait l'objet d'une nouvelle procédure d'appel devant la Cour suprême.

Je vous demande de veiller à ce que la déclaration de culpabilité et la condamnation à mort prononcées contre Abdullah Karmollah Chab et Ghassem Abdullah soient annulées et à ce qu'ils soient libérés, à moins qu'il n'existe des éléments suffisants, n'ayant pas été obtenus sous la torture ni à l’aide d'autres mauvais traitements, permettant de les inculper d'une infraction dûment reconnue par la loi. En outre, je vous demande de veiller à ce qu'ils bénéficient d'un procès équitable, excluant tout recours à la peine de mort. Je vous prie de les autoriser à voir leur famille et à consulter leurs avocats. Je vous invite à faire en sorte qu'ils soient protégés contre la torture et les mauvais traitements, et à diligenter une enquête indépendante et impartiale sur leurs allégations de torture en vue de traduire les responsables présumés en justice.

Veuillez agréer, Monsieur, l'expression de ma haute considération,

COMPLEMENT D’INFORMATION

Abdullah Karmollah Chab et Ghassem Abdullah comptent parmi les 15 Arabes ahwazis arrêtés à la suite de l'attaque armée lors d'une cérémonie religieuse à Safiabad, le 16 octobre 2015. Dans les semaines qui ont suivi l'attaque et avant l’ouverture de leur procès, les autorités ont fait une série d'annonces qui ont porté atteinte à leur présomption d'innocence. Le 1 er novembre 2015, le procureur de Dezful, dans la province du Khuzestan, a annoncé : « Après avoir arrêté tous les auteurs de cette attaque et avoir [obtenu] leurs aveux, il est clair que c'était un acte terroriste. » Il poursuivait en accusant les détenus d'appartenir à un groupe se désignant sous le nom de Jandolfareq, qui comptait 15 membres et avait pour objectif de commettre des opérations de sabotage et d'autres actions dans la province. Il a expliqué : « Heureusement, ils ont été identifiés et arrêtés après leur première opération et leurs armes ainsi que d'autres équipements ont été découverts et saisis. D'après la loi, leur crime est certainement celui de moharebeh et ils sont inculpés de cette infraction. » Le 17 novembre 2015, l'Agence de presse de la République islamique d'Iran (IRNA) a relaté que le responsable de l'appareil judiciaire à Dezful avait déclaré à ses journalistes : « Je m’attends à ce que ces " terroristes " soient reconnus coupables de moharebeh et condamnés à une sanction qui les fera payer pour leurs actes déplorables et servira de leçon à d'autres. »

Au tribunal, Abdullah Karmollah Chab et Ghassem Abdullah ont été jugés en compagnie de six autres Arabes ahwazis. Le ministère public les a accusés d'être impliqués dans un groupe armé appelé Jandolfareq qui se réclame semble-t-il de l'idéologie « salafiste takfiri », mais n'a fourni aucune preuve établissant un lien entre les accusés et ce groupe. Amnesty International a reçu des informations d'une source fiable qui pointent également du doigt les lacunes de l’enquête, notamment des incohérences entre les « aveux » que ces hommes affirment avoir fait sous la torture et les preuves présentées au tribunal. Les deux hommes auraient « avoué » s’être servis durant l'attaque d’une Peugeot Persia blanche, alors que des témoins ont déclaré que les assaillants se trouvaient à bord d'une Peugeot 405 gris argenté, un modèle plus ancien. En outre, Ghassem Abdullah, qui est fermier, a déclaré aux agents chargés de l'interroger qu'il possède un fusil et leur a indiqué où le trouver. D'après les déclarations du spécialiste des armes assigné à cette affaire et un rapport des organismes de sécurité, trois cartouches retrouvées sur les lieux du crime ne correspondent pas aux balles trouvées dans la cartouche du fusil récupérée au domicile de Ghassem Abdullah. Malgré ces incohérences, et d'autres, le juge présidant le tribunal lors de leur procès a refusé d'ordonner une enquête sur leurs allégations de torture et a retenu leurs « aveux » à titre de preuves pour les condamner à mort. Les six autres accusés ont également été déclarés coupables d’« inimitié à l’égard de Dieu », mais ont échappé à la peine de mort et ont été condamnés à des peines variant de trois à 25 ans de prison.

Abdullah Karmollah Chab est âgé de 38 ans et a trois enfants, et Ghassem Abdullah est un fermier âgé de 32 ans, père de deux enfants. Les deux hommes, de la ville de Suse, dans la province du Khuzestan, sont des anciens musulmans chiites convertis à l'islam sunnite.

Aux termes du droit international relatif aux droits humains, les personnes inculpées de crimes passibles de la peine capitale ont droit au respect le plus strict de toutes les garanties d'équité des procès. La privation arbitraire de la vie, ainsi que la torture et les autres mauvais traitements, sont absolument interdits en tous temps et en toutes circonstances.

LANGUE(S) À PRIVILÉGIER POUR ENVOYER VOS APPELS AUX DESTINATAIRES : persan, anglais. Vous pouvez également écrire dans votre propre langue.
MERCI D’AGIR DANS LES PLUS BREFS DÉLAIS ET AVANT LE : 19 juin 2019 Au-delà de cette date, vérifiez auprès de votre section s’il faut encore intervenir.

1 Commentaire

Malawi. L'imposition de la peine de mort pour des crimes contre l'albinisme ne mettra pas un terme aux attaques.

5/7/2019

0 Commentaires

 
Photo
Les élections au Malawi, la semaine prochaine, auront lieu dans le contexte de défaillances de longue date du système judiciaire à l’égard des personnes albinos et d’une impunité généralisée pour les auteurs d’assassinats visant ces personnes, a déclaré Amnistie internationale ce mercredi 15 mai.

« Au Malawi, les personnes albinos continuent à vivre dans la crainte d’être tuées ou enlevées pour des parties de leur corps. Ces vagues d’attaques violentes sont alimentées par la croyance erronée et dangereuse selon laquelle certaines parties du corps des personnes albinos apportent la prospérité », a déclaré Deprose Muchena, directeur du Bureau régional d’Amnistie internationale pour l’Afrique australe.

« Alors que les citoyennes et les citoyens du Malawi s’apprêtent à se rendre aux urnes, le temps est venu pour ce pays de rompre avec l’impunité dont bénéficient depuis des années les auteurs d’assassinats et de mutilations de personnes albinos, crimes atroces qui ne sont toujours pas élucidés en raison des défaillances du système judiciaire et de l’inefficacité des enquêtes pénales. »

« Justice doit être rendue aux personnes albinos pour ces crimes haineux. L’impunité doit cesser. »

Le nombre d’agressions recensées contre des personnes albinos au Malawi s’élève au moins à 163, dont 22 homicides, depuis novembre 2014, selon des chiffres officiels.

UN SYSTÈME JUDICIAIRE DÉFAILLANT

La police malawienne a fait part à Amnistie internationale de ses préoccupations quant aux retards empêchant la conclusion des procès, en raison du nombre limité de magistrats qualifiés pour traiter les affaires concernant des personnes albinos.

Si les cas particulièrement graves donnent lieu à des poursuites devant les tribunaux de première instance, des policiers malawiens ayant reçu une formation juridique limitée sont habilités à poursuivre les auteurs présumés d’infractions. Cependant, ils manquent de compétences médicolégales et de ressources financières, d’où des retards dans le traitement des affaires. 

Dans l’immense majorité des cas, les affaires de violences à l’égard de personnes albinos ne vont pas jusqu’au procès, faute d’aide juridictionnelle et en raison du manque de moyens financiers de la justice.

Même lorsque des procès ont lieu, les accusés sont souvent relaxés parce que les enquêtes ont été entachées d’irrégularités et n’ont pas permis de recueillir des preuves recevables.

Le 3 mai 2019, Willard Mikaele a été condamné à mort pour l’assassinat de Mphatso Pensulo, une personne albinos. Amnesty International est opposée à la peine capitale et estime qu’il s’agit d’un châtiment cruel et inhumain, qui n’empêchera pas de nouvelles agressions contre des personnes albinos. Le Malawi a besoin d’un système judiciaire efficace, menant des procès équitables.

L’organisation a également recueilli des informations sur la mort en détention d’auteurs présumés de violences contre des personnes albinos, notamment de Buleya Lule, mort en garde à vue des suites de torture le 21 février dans le district de Dedza. Les responsables présumés de l’homicide de Buleya Lule doivent être traduits en justice sans délai.

« Le prochain gouvernement du Malawi devra donner la priorité à la reconstruction du système judiciaire, en veillant à ce qu’il fonctionne pour tout le monde, y compris pour les personnes albinos, qui font partie des membres les plus vulnérables de la société », a déclaré Deprose Muchena.

« La première étape consiste à doter l’appareil judiciaire d’un financement suffisant et à considérer la formation des procureurs comme une priorité, afin que les affaires d’agressions contre des personnes albinos puissent être correctement traitées.
« Justice doit être rendue aux personnes albinos pour ces crimes haineux. L’impunité doit cesser. »

COMPLÉMENT D’INFORMATION

Le 21 mai, les citoyennes et les citoyens du Malawi sont appelés aux urnes pour des élections présidentielles, législatives et locales. Ce pays a été secoué par une vague sans précédent d’assassinats et d’autres atteintes aux droits humains visant des personnes albinos, qui a attiré l’attention internationale en novembre 2014. Des violences similaires ont été commises dans des pays voisins, comme le Mozambique, la Tanzanie et l’Afrique du Sud.

Les personnes albinos sont visées en raison de la croyance selon laquelle certaines parties de leur corps ont des pouvoirs magiques. Selon certaines estimations, le nombre de personnes albinos au Malawi est actuellement compris entre 7 000 et 10 000, soit 1 personne sur 1 800.

0 Commentaires

Brunéi Darussalam. Le discours du sultan est une première Étape vers l'abrogation de lois " odieuses ".

5/6/2019

0 Commentaires

 
Photo
En réaction aux informations selon lesquelles les autorités du Brunéi Darussalam ont annoncé qu’elles continueront de maintenir le moratoire sur la peine capitale, y compris en vertu de l’ordonnance du Code pénal fondé la charia (SPCO) récemment promulguée, et qu’elles ratifieront la Convention de l’ONU contre la torture :
​

« Nous saluons l’annonce selon laquelle la peine de mort ne sera pas appliquée, tout en déplorant que les autorités du Brunéi Darussalam continuent de défendre le nouveau Code pénal et ses dispositions odieuses. Même si les condamnations à mort ne sont pas mises en œuvre, la peine de mort et d’autres châtiments cruels et inhumains sont toujours inscrits dans la loi et peuvent être prononcés contre des accusés reconnus coupables, a déclaré Rachel Chhoa-Howard, chercheuse sur le Brunéi Darussalam à Amnistie internationale.

« Le simple fait de promulguer des lois prévoyant des peines telles que la lapidation et l’amputation favorise un environnement haineux et toxique. Les autorités doivent honorer leur promesse et signer la Convention de l’ONU contre la torture. Elles doivent abroger immédiatement ces dispositions légales impitoyables et indéfendables. »

COMPLÉMENT D’INFORMATION

Le 5 mai, des médias ont relayé le discours du sultan du Brunéi, Hassanal Bolkiah. Il a annoncé que son pays poursuivrait sur sa lancée et n’appliquerait pas les condamnations à mort, même après l’entrée en vigueur du nouveau Code pénal fondé sur la charia le mois dernier, le 3 avril.

Il a ajouté : « Je suis conscient que l’application du Code pénal fondé sur la charia soulève de nombreuses questions et de nombreux malentendus. Toutefois, nous pensons que lorsqu’ils seront éclaircis, le mérite de cette loi apparaîtra clairement. »
Rien n’indique que le moratoire s’applique à d’autres peines non létales inscrites dans le Code pénal fondé sur la charia, comme la bastonnade et l’amputation.

Dans son discours, le sultan Hassanal Bolkiah a annoncé que le Brunéi Darussalam va ratifier la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Le pays avait rejeté toutes les recommandations allant en ce sens lors de son examen relatif aux droits humains à l’ONU en 2014.

Aux termes du droit international relatif aux droits humains, les châtiments corporels sous toutes leurs formes, tels que la lapidation, l’amputation ou la flagellation, constituent des actes de torture ou des traitements cruels, inhumains ou dégradants, prohibés en toutes circonstances.

Si le Brunéi maintient la peine de mort en droit, Amnistie internationale considère ce pays comme abolitionniste en pratique. La dernière exécution recensée dans le pays a eu lieu en 1957. Une nouvelle condamnation à mort a été prononcée en 2017, pour une infraction liée à la législation sur les stupéfiants. À ce jour, 106 pays ont aboli la peine de mort pour tous les crimes et 142 sont abolitionnistes en droit ou en pratique.

Le Code pénal fondé sur la charia du Brunéi ne remplace pas le Code pénal existant, inspiré de la common law, mais devrait être appliqué en parallèle. D’après les informations dont nous disposons, une décision initiale sera prise dans chaque affaire afin de déterminer si elle doit être jugée aux termes du droit civil, ou de la charia.

0 Commentaires

Gambie. De graves problèmes relatifs aux droits humains soulevés lors d’un entretien avec le président.

5/2/2019

0 Commentaires

 
Photo
  • Des adolescents, dont certains n’ont que 15 ans, languissent en prison sans jugement
  • Des lois restrictives empêchent encore de manifester pacifiquement et de critiquer les autorités
  • Trois personnes ont été condamnées à mort en 2018

Lors d’un entretien avec le président Adama Barrow qui a eu lieu le 2 mai à Banjul, la capitale, des délégué·e·s d’Amnistie internationale ont souligné les progrès considérables accomplis depuis son investiture, il y a deux ans, tout en attirant son attention sur les graves violations des droits humains auxquelles il faut s’attaquer de toute urgence en Gambie.

Le président a admis qu’il restait beaucoup à faire pour améliorer le respect des droits humains en Gambie et a reconnu les difficultés que sont pays rencontrait en cette période qu’il a qualifiée de « transition ».

Au sujet de la Commission vérité, réconciliation et réparation (TRRC), qui a débuté ses auditions le 7 janvier 2019, le président a indiqué à Amnistie internationale que le gouvernement examinerait les recommandations formulées à l’issue de l’enquête, engagerait des poursuites à l’encontre des personnes soupçonnées d’avoir commis de graves atteintes aux droits humains sous le régime de l’ancien président Yahya Jammeh et veillerait à ce que ces personnes soient traduites en justice.

Il a ajouté qu’il était déterminé à abolir la peine de mort, au titre de l’héritage qu’il souhaitait laisser à son pays.

​« La Gambie a parcouru un long chemin en ce qui concerne le respect des droits humains sous la houlette du président Adama Barrow. Néanmoins, il demeure nécessaire de prendre des mesures dans certains domaines afin d’améliorer la situation des droits humains, a déclaré Marie-Evelyne Petrus Barry, directrice du programme Afrique de l’Ouest et Afrique centrale à Amnistie internationale.

« Les forces de sécurité continuent d’avoir recours à une force excessive pour disperser des manifestations pacifiques. Les conditions carcérales sont déplorables et des éléments crédibles indiquent que des adolescents, dont certains n’ont que 15 ans, sont détenus avec des adultes et sans jugement. Des arrestations et des détentions arbitraires ont encore lieu. Si la Gambie entend remédier aux graves problèmes de droits humains qu’elle connaît depuis de nombreuses années, elle doit accélérer ses réformes et modifier les lois qui restreignent les libertés d’expression et de réunion. »

L’unité anti-criminalité de la police, créée en avril 2018, a été accusée d’avoir arrêté et placé en détention des personnes arbitrairement.

En janvier 2019, Omar Touray, un membre de l’ancien parti au pouvoir, a été arrêté et détenu pendant cinq jours sans être présenté à un juge. Citons également le cas d’Ismaila Ceesay, arrêté en janvier 2018 après avoir donné une interview à un journal dans laquelle il aurait critiqué le président. Il a été remis en liberté par la suite et les charges retenues contre lui ont été abandonnées. En juin 2017, le jeune militant et journaliste Baboucarr Sey a fait l’objet d’une arrestation et d’une détention arbitraires parce qu’il avait dirigé une initiative locale visant à protester contre l’acquisition d’un terrain de football par une entreprise privée.

Amnistie internationale a également profité de l’entretien avec le président pour insister sur la nécessité d’améliorer les conditions dans les prisons, notamment à Mile 2 et à Janjanbureh, et de réformer la législation y afférente conformément aux normes internationales. La situation était particulièrement déplorable à la prison de Mile 2, où, selon les éléments recueillis par Amnistie internationale, des garçons de 15 et 16 ans étaient détenus parmi les adultes pendant des mois sans être déférés à un tribunal.

« Nous avons demandé au président Adama Barrow d’ordonner publiquement à l’unité anti-criminalité, à l’armée et aux services de renseignement de ne maintenir personne en détention au-delà des 72 heures autorisées par la loi, a déclaré Marie-Evelyne Petrus Barry.

« Il faut également que le président donne les indications nécessaires pour que les autorités pertinentes s’attellent rapidement à l’amélioration des conditions carcérales dans tout le pays et à la réforme de la législation en vigueur dans le droit fil des normes internationales. »

En juin 2018, de terribles événements se sont déroulés : des policiers ont ouvert le feu sur des manifestant·e·s pacifiques dans le village de Faraba, à 40 kilomètres de Banjul, faisant trois morts et de nombreux blessés. Une commission d’enquête chargée de faire la lumière sur ces événements meurtriers a recommandé que les auteurs présumés soient traduits en justice, mais ceux-ci ont obtenu une grâce présidentielle.

Des cas de violations du droit à la liberté d’expression ont été enregistrés depuis l’élection d’Adama Barrow, en janvier 2017. Occupy Westfield en est un exemple. Ce groupe formé pour faire campagne contre les nombreuses coupures d’électricité et pénuries d’eau dans le pays est privé du droit de manifester.

Lors de l’entretien avec le président, Amnistie internationale a recommandé que la Gambie abroge les textes juridiques qui restreignent les droits aux libertés d’expression, de réunion pacifique et d’association. En effet, la Loi relative à l’ordre public punit l’organisation de défilés sans autorisation, et les rassemblements illégaux figurent parmi les infractions inscrites dans le Code pénal.

Les autorités ont évoqué publiquement l’idée d’abolir la peine de mort dans la future Constitution et ont même ratifié le Deuxième Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, visant à abolir la peine de mort. Cependant, ces décisions importantes sont sérieusement discréditées par le fait qu’au moins trois personnes ont été condamnées à mort en 2018.

​Il faut que les autorités gambiennes donnent suite à leurs engagements, y compris à la ratification du Deuxième Protocole, en adoptant sans délai des lois qui abolissent la peine de mort pour tous les crimes et en commuant toutes les peines capitales en peines d’emprisonnement. Le 2 mai, le président Adama Barrow a indiqué à Amnistie internationale qu’il était déterminé à abolir la peine de mort, au titre de l’héritage qu’il souhaitait laisser à son pays.

Complément d’information

Lors de l’entretien avec le président gambien Adama Barrow, les délégué·e·s d’Amnistie internationale ont formulé une série de recommandations portant sur 10 domaines à réformer. Il s’agissait notamment de garantir les droits aux libertés d’expression, de réunion pacifique et d’association, de faire cesser les arrestations et les détentions arbitraires ainsi que la torture, de protéger et promouvoir les droits des femmes et des filles, et de mettre fin à l’impunité qui entoure les violations des droits humains.
0 Commentaires

Iran. « Vous me manquez, mes chers enfants » – Les lettres que Nasrin Sotoudeh a écrites à ses enfants depuis la prison.

5/2/2019

0 Commentaires

 
Photo
Les lettres déchirantes, rédigées en prison, de l’avocate et défenseure des droits des femmes iranienne Nasrin Sotoudeh révèlent le traumatisme infligé aux familles par un gouvernement qui prétend les protéger.

Nasrin Sotoudeh est une avocate qui n’a jamais eu peur de se battre pour ce qui est juste en Iran. Au cours de sa longue et impressionnante carrière, elle a dénoncé les injustices de la peine de mort et a fait campagne en faveur des droits des enfants. Récemment, elle s’est opposée aux lois dégradantes qui obligent les jeunes filles dès l’âge de neuf ans à porter le voile, faute de quoi elles risquent d’être emprisonnées, flagellées ou condamnées à payer une amende. Nasrin a été condamnée, au total, à 38 ans de réclusion et à 148 coups de fouet, à l’issue de deux procès manifestement iniques, pour avoir revendiqué le droit des femmes et des filles d’avoir le choix. Elle devra purger une peine de 17 ans de réclusion pour cette condamnation.

Nasrin Sotoudeh est également mère de deux enfants. Sa détermination à obtenir justice et égalité pour ses client·e·s a provoqué l’hostilité des autorités iraniennes, qui l’ont jetée en prison à deux reprises : une fois en 2010, puis de nouveau en 2018. Les deux fois, Nasrin a été arrachée à ses enfants et ses enfants ont été séparés de leur courageuse mère. Pendant cette période, elle a rédigé un certain nombre de lettres depuis la prison à son fils Nima, qui a maintenant 11 ans, et à sa fille Mehraveh, maintenant âgée de 19 ans. Comme le montrent les extraits suivants, la détermination de Nasrin à être qui elle est, quelqu’un qui défendra les droits à tout prix, la mène à s’interroger sur ses choix en tant que mère. Cette situation est injuste et n’est pas le résultat de ses choix, mais des actions d’un gouvernement répressif déterminé à la briser. Comme de nombreuses personnes s’accorderaient à le dire, Nasrin est la meilleure mère possible : elle montre à ses enfants que la vérité et la justice sont des principes pour lesquels il vaut la peine de se battre et qu’être une bonne mère n’implique pas de choisir entre ses valeurs et ses enfants.

Mars 2011

Mon cher Nima,

T’écrire une lettre est tellement difficile. Comment te dire où je suis alors que tu es si innocent et trop jeune pour comprendre la véritable signification de mots tels que prison, arrestation, condamnation, procès et injustice ?

La semaine dernière, tu m’as demandé : « Maman, tu rentres à la maison avec nous aujourd’hui ? », et j’ai été obligée de répondre devant les agents de sécurité : « Mon travail va me prendre un certain temps, alors je rentrerai plus tard. » Tu as alors hoché la tête comme pour dire que tu comprenais et tu as pris ma main et y as posé un doux baiser d’enfant avec tes petites lèvres.

Comment t’expliquer que ce n’est pas moi qui décide si je rentre à la maison ou pas, que je ne suis pas libre de revenir vers toi, alors que je sais que tu avais demandé à ton père de me dire de finir mon travail pour que je puisse rentrer ? Comment t’expliquer qu’aucun « travail » ne pourrait jamais me tenir si loin de toi ?

Mon Nima, ces six derniers mois, à deux reprises je me suis retrouvée à verser des larmes incontrôlables. La première fois lorsque mon père est décédé et que je n’ai pas été autorisée à faire mon deuil et à assister à son enterrement. La deuxième lorsque tu m’as demandé de rentrer à la maison et que je ne pouvais pas rentrer avec toi.

Mon Nima, dans les affaires de garde d’enfants, la justice a statué à plusieurs reprises que, concernant les droits de visite, un enfant de trois ans ne peut pas être confié à son père pendant 24 heures consécutives. C’est parce que la justice considère que les jeunes enfants ne doivent pas être séparés de leur mère pendant 24 heures et qu’une telle séparation aurait des conséquences psychologiques néfastes pour l’enfant.

Cette même justice ignore pourtant les droits d’un enfant de trois ans sous prétexte que sa mère cherche à « agir contre la sécurité nationale » du pays.

Il va sans dire que je ne cherchais en aucun cas à « agir contre la sécurité nationale » et qu’en tant qu’avocate, mon seul objectif a toujours été de défendre mes client·e·s dans le respect de la loi.

Je veux que tu saches qu’en tant que femme, je suis fière de la lourde condamnation prononcée contre moi et honorée d’avoir défendu de nombreux défenseur·e·s des droits humains. Les efforts incessants des femmes ont enfin prouvé qu’elles ne peuvent plus être ignorées, qu’on les soutienne ou qu’on s’oppose à elles.

J’espère voir des jours meilleurs,

Maman Nasrin


Avril 2011

Ma chère Mehraveh, ma fille, ma fierté et ma joie,

Voici six mois que j’ai été arrachée à vous, mes chers enfants. Pendant ces six mois, nous n’avons pu nous voir que quelques rares fois, et même là, en présence d’agents de sécurité. Pendant ce temps, je n’ai jamais été autorisée à vous écrire, à recevoir une photo, ni même à vous voir librement, sans restrictions liées à la sécurité. Ma chère Mehraveh, plus que personne, tu comprends le déchirement dans mon cœur et les conditions dans lesquelles nous avons pu nous voir. À chaque fois, après chaque visite et chaque jour, je me demande si j’ai pris en considération et respecté les droits de mes propres enfants. Plus que tout, j’ai besoin d’être sûre que toi, ma chère fille qui as une sagesse en laquelle je crois profondément, tu n’as pas considéré que je bafouais les droits de mes propres enfants.

Je t’ai un jour dit : « Ma fille, j’espère que tu ne penses jamais que je n’ai pas pensé à vous ou que mes actions méritaient une telle punition… Tout ce que j’ai fait est légal et conforme à la loi. » C’est alors que tu m’as caressé le visage avec tes petites mains et que tu m’as dit : « Je sais maman… Je sais… » Ce jour-là, j’ai été libérée du cauchemar d’être jugée par ma propre fille.
Ma chère Mehraveh, je n’ai jamais été capable d’ignorer les droits de mes client·e·s, au même titre que je n’ai jamais pu ignorer vos droits et que j’ai toujours cherché à les protéger du mieux que je pouvais.

Comment aurais-je pu disparaître dès que j’ai été convoquée par les autorités, alors que je savais que mes client·e·s étaient derrière les barreaux ? Comment aurais-je pu les abandonner alors qu’ils m’avaient engagée pour les représenter et qu’ils attendaient leur procès ?

C’est ma volonté de protéger les droits, particulièrement ceux de mes enfants ainsi que votre avenir, qui m’a poussée à défendre des affaires dans ce domaine devant les tribunaux. Je suis convaincue que la douleur que notre famille et les familles de mes client·e·s ont dû endurer ces dernières années n’est pas vaine. La justice arrive toujours juste quand la plupart des personnes ont perdu espoir.

Tu me manques, ma chère fille, jet’envoie des centaines de baisers.

Maman Nasrin


Septembre 2018

Mon cher Nima,

Je ne sais pas comment commencer cette lettre. Comment oublier que tu dois commencer l’école cette année sans moi et même sans ton père à tes côtés, et comment te dire simplement que cette année est une année normale comme les autres ? Comment pourrais-je te demander d’aller à l’école à l’heure, de faire tes devoirs, de bien travailler et de bien te comporter jusqu’à ce que nous revenions ?

Je ne supporterais pas de te dire ces mots en tant que mère, car je sais qu’au cours de ta vie, tu as dû vivre le traumatisme constant de me rendre visite en prison, de ne pas être autorisé à me rendre visite, ainsi que la peur de l’injustice.

En tant que mère, je ne peux pas te demander d’oublier mon existence et de te dire que tu n’as pas de mère, simplement pour pouvoir continuer mon travail et mon combat [en faveur des droits humains] avec la conscience légère. J’espère ne jamais être si cruelle envers toi.

***

Mon travail d’avocate, qui est constamment menacé en Iran, me projette, et cette fois projette également ton père, dans la tempête de l’injustice et de la lâcheté qui détruit les avocats iraniens.

Ces derniers jours, j’ai pensé à toi constamment, à la solitude que tu dois ressentir et à notre Mehraveh, qui nous a rendus fiers et qui doit maintenant s’occuper de toi et être à la fois ta mère et ton père.

Je vous envoie mes larmes d’amour, en espérant qu’elles rendent l’injustice des jours que nous vivons un peu plus tolérable pour vous.

Je vous envoie des milliers de baisers, car je ne vous ai pas vus depuis bien trop longtemps.

Maman Nasrin

0 Commentaires

    Centre de presse

    Le centre de presse du Secrétariat international met à la disposition des professionnels et du grand public des nouvelles de dernière minute, des commentaires de spécialistes et des informations importantes sur la situation dans le monde relative à la peine de mort.

    Pour les archives de 2016 et avant, cliquez ici.

    Archives

    Janvier 2023
    Décembre 2022
    Novembre 2022
    Octobre 2022
    Septembre 2022
    Août 2022
    Juillet 2022
    Juin 2022
    Mai 2022
    Avril 2022
    Mars 2022
    Février 2022
    Janvier 2022
    Décembre 2021
    Novembre 2021
    Octobre 2021
    Septembre 2021
    Août 2021
    Juillet 2021
    Juin 2021
    Mai 2021
    Avril 2021
    Mars 2021
    Février 2021
    Janvier 2021
    Décembre 2020
    Novembre 2020
    Octobre 2020
    Septembre 2020
    Août 2020
    Juillet 2020
    Juin 2020
    Mai 2020
    Avril 2020
    Mars 2020
    Février 2020
    Janvier 2020
    Décembre 2019
    Novembre 2019
    Octobre 2019
    Septembre 2019
    Août 2019
    Juillet 2019
    Juin 2019
    Mai 2019
    Avril 2019
    Mars 2019
    Février 2019
    Janvier 2019
    Décembre 2018
    Novembre 2018
    Octobre 2018
    Septembre 2018
    Août 2018
    Juillet 2018
    Juin 2018
    Mai 2018
    Avril 2018
    Mars 2018
    Février 2018
    Janvier 2018
    Décembre 2017
    Novembre 2017
    Octobre 2017
    Septembre 2017
    Août 2017
    Juillet 2017
    Juin 2017
    Mai 2017
    Avril 2017
    Mars 2017
    Février 2017
    Janvier 2017

    Catégories

    Tous
    Action Urgente
    Afghanistan
    Afrique
    Algérie
    Algérie
    Arabie Saoudite
    Bahreïn
    Bahreïn
    Bangladesh
    Bélarus
    Bélarus
    Bénin
    Bénin
    Bonne Nouvelle
    Botswana
    Brunéi Darussalam
    Brunéi Darussalam
    Burkina Faso
    Cameroun
    Canada
    Caraïbes
    Caraïbes
    Chine
    Défenseurs
    Défenseurs
    Egypte
    États Unis
    États-Unis
    Gambie
    Ghana
    Guatemala
    Guinée
    Guinée équatoriale
    Inde
    Indonésie
    Indonésie
    Irak
    Iran
    Japon
    Jordanie
    Kazakhstan
    Kenya
    Koweït
    Koweït
    Libye
    Malaisie
    Malawi
    Maldives
    Maroc Et Sahara Occidental
    Mauritanie
    Mineurs
    Monde
    Mongolie
    Myanmar
    Nations Unies
    Nigéria
    Ouganda
    Pakistan
    Palestine
    Pays-Bas
    Philippines
    RDC
    Royaume-Uni
    Russie
    Sierra Leone
    Singapour
    Somalie
    Soudan
    Soudan Du Sud
    Sri Lanka
    Statistiques
    Syrie
    Taïwan
    Taïwan
    Tchad
    Thaïlande
    Thaïlande
    Tunisie
    Ukraine
    Viêt Nam
    Viêt-Nam
    Yémen
    Yémen
    Zambie

    Flux RSS

Nos actions
Actions à l'international
Actions États-Unis
Calendrier
Journée mondiale
Villes pour la vie
Portrait mondial
Aux États-Unis
En Iran
Au Moyen-Orient
En Chine
En Asie-Pacifique
En Afrique

Ailleurs dans le monde
Problématiques
Droits humains
Crimes passibles
Familles de victimes
Historique au Canada
​Innocence

Méthodes d'exécution
Mineurs délinquants

Minorités sexuelles
Santé mentale
Terrorisme

Infos
Bonnes nouvelles
Centre de presse

Matériel pédagogique
Vidéos témoignages
Nous joindre

Amnistie internationale Canada francophone - Abolition de la peine de mort - Tél. : 819-944-5157
Secrétariat national à Montréal : Tél. 1-800-565-9766 / www.amnistie.ca
Photo
  • ACCUEIL
  • ACTIONS
    • ACTIONS A L'INTERNATIONAL
    • ACTIONS AUX ETATS-UNIS
    • CALENDRIER
    • 40 ANS DE LUTTE
    • JOURNEE MONDIALE
    • VILLES POUR LA VIE
  • PORTRAIT MONDIAL
    • AUX ETATS-UNIS
    • EN ARABIE SAOUDITE
    • EN IRAN
    • AU MOYEN-ORIENT
    • EN CHINE
    • EN ASIE-PACIFIQUE
    • EN AFRIQUE
    • AILLEURS DANS LE MONDE
  • PROBLEMATIQUES
    • DROITS HUMAINS
    • CRIMES PASSIBLES
    • FAMILLES DE VICTIMES
    • HISTORIQUE AU CANADA
    • INNOCENCE
    • METHODES D'EXECUTION
    • MINEURS DELINQUANTS
    • MINORITES SEXUELLES
    • SANTE MENTALE
    • TERRORISME
  • INFOS
    • BONNES NOUVELLES
    • CENTRE DE PRESSE
    • MATERIEL PEDAGOGIQUE
    • VIDEOS TEMOIGNAGES
  • CONTACT