![]() La défenseure iranienne des droits humains Narges Mohammadi, qui souffre déjà de graves problèmes de santé, présente des symptômes correspondant au COVID-19. Les autorités iraniennes mettent sa santé et sa vie en danger en la privant de soins médicaux et en la maintenant en détention dans des conditions inhumaines. Elle est détenue uniquement pour son travail pacifique en faveur des droits fondamentaux et doit être remise en liberté immédiatement et sans condition. PASSEZ À L’ACTION : ENVOYEZ UN APPEL EN UTILISANT VOS PROPRES MOTS OU EN VOUS INSPIRANT DU MODÈLE DE LETTRE CI-DESSOUS Responsable du pouvoir judiciaire Ebrahim Raisi c/o Mission permanente Chemin du Petit-Saconnex 28, 1209 Genève, Suisse de l’Iran auprès de l’Organisation des Nations unies Monsieur Raisi, Souffrante, la défenseure des droits humains Narges Mohammadi, injustement incarcérée depuis mai 2015, présente depuis le 29 juin des symptômes pouvant correspondre au COVID-19, notamment des quintes de toux, le souffle court, des douleurs musculaires et articulaires, et la perte d’odorat. Bien que son état s’aggrave, les autorités continuent de lui refuser des soins médicaux et refusent de l’informer des résultats d’un test effectué le 8 juillet. Cela met sa santé et sa vie en danger, particulièrement si l’on prend en compte son affection pulmonaire préexistante et son système immunitaire affaibli à la suite d’opérations chirurgicales en 2018 et 2019. Depuis son transfert violent et punitif de la prison d’Evin à Téhéran vers la prison de Zandjan le 24 décembre 2019, Narges Mohammadi est délibérément privée de soins, ce qui peut s’apparenter à des actes de torture ou d’autres mauvais traitements. Les autorités pénitentiaires et les autorités chargées des enquêtes ont refusé de la transférer en dehors de la prison pour qu’elle reçoive des soins spécialisés. En conséquence, ses prescriptions pour des médicaments visant à prévenir la formation de caillots sanguins dans les poumons n’ont pas été renouvelées depuis son transfert hors de la prison d’Evin. Elle est détenue avec des femmes condamnées pour des crimes violents et aurait reçu des menaces de mort d’une autre détenue. Les autorités ne lui ont pas permis d’appeler ses enfants depuis près d’un an et ne l’autorisent pas à recevoir les livres, les vêtements et les vitamines que sa famille lui apporte. Le 22 février 2020, des représentants du ministère public et des renseignements ont rendu visite à Narges Mohammadi à la prison de Zandjan et l’ont informée qu’elle est accusée de plusieurs chefs d’inculpation liés à la sécurité nationale en lien avec son militantisme en faveur des droits humains à l’intérieur de la prison. Parmi les activités citées à titre de « preuves » figuraient des déclarations condamnant la peine de mort, la détention prolongée à l’isolement et d’autres formes de torture ou de mauvais traitements, ainsi que les homicides de manifestant·e·s en novembre 2019, et l’appel à la tenue d’un référendum sur le système politique du pays. Elle a également été avertie qu’une deuxième information judiciaire a été ouverte contre elle pour avoir « causé des troubles en prison » et pour « calomnie à l’égard du directeur de la prison d’Evin ». Elle avait auparavant été inculpée d’avoir organisé un sit-in avec d’autres prisonnières à Evin entre le 21 et le 24 décembre 2019 en vue de protester contre les homicides de manifestant·e·s en novembre 2019. La dernière accusation est liée à une plainte qu’elle a déposée en décembre 2019 contre le directeur de la prison d’Evin, affirmant que celui-ci et d’autres responsables de la prison lui ont infligé des insultes, des menaces de mort et des coups durant son transfert vers la prison de Zandjan, ce qui lui a valu des contusions sur le corps et des blessures dues à du verre brisé lorsque sa main a heurté une porte en verre. Je vous prie instamment de libérer Narges Mohammadi dans les meilleurs délais et sans condition, car cette femme est détenue uniquement en raison des activités pacifiques qu’elle mène en faveur des droits humains. Dans l’attente de sa libération, je vous prie de faire le nécessaire pour qu’elle ait accès aux soins de santé dont elle a besoin à l’extérieur de la prison, de mettre fin à son placement en détention punitif et dangereux à la prison de Zandjan et de la ramener à la prison d’Evin, son lieu de détention habituel. Pendant qu’elle est incarcérée, je vous demande de veiller à ce qu’elle puisse recevoir régulièrement des visites et des appels téléphoniques de sa famille, et notamment de ses enfants, et à ce qu’elle soit protégée contre toute forme de torture et de mauvais traitements. Ses allégations de torture et d’autres mauvais traitements doivent donner lieu sans délai à une enquête menée par un organisme indépendant et impartial. Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de ma haute considération, COMPLÉMENT D'INFORMATION Le bureau du procureur à Téhéran a refusé de traiter la plainte que Narges Mohammadi avait déposée fin décembre 201 en lien avec les violations des droits humains que lui aurait infligées le directeur de la prison d’Evin. Les autorités chargées des enquêtes ont également refusé de lui transmettre une copie du rapport de l’Organisation iranienne de médecine légale (institut médicolégal placé sous la supervision du système judiciaire) qui, selon Narges Mohamadi, a confirmé fin décembre 2019 qu’elle a subi des contusions et des blessures au cours de son transfert violent de la prison d’Evin à celle de Zandjan. En revanche, son avocat a été informé que Narges Mohamadi devait adresser des excuses écrites au directeur de la prison d’Evin pour l’avoir accusé publiquement de torture et de mauvais traitements. À la prison de Zandjan, Narges Mohammadi et 11 détenues souffrent de symptômes correspondant à ceux du COVID-19 depuis le 29 juin. Sa famille s’est plusieurs fois rendue au bureau du procureur de la province de Zandjan, afin de réclamer des soins médicaux. Le 8 juillet, à la suite de plusieurs vérifications, Narges Mohammadi et les 11 autres détenues ont été testées pour le COVID-19, mais les autorités ont refusé de leur communiquer les résultats. À peu près au même moment, plusieurs détenues de l’aile réservée aux femmes qui ne présentaient pas de symptômes ont été transférées vers un autre lieu, avivant les craintes que Narges Mohammadi et les 11 détenues ne soient infectées par ce coronavirus. Narges Mohammadi est particulièrement exposée au risque de maladie grave ou de mort, en raison d’une affection pulmonaire préexistante, caractérisée par des difficultés respiratoires, pour laquelle elle doit utiliser un inhalateur et prendre régulièrement des anticoagulants qui empêchent la formation de caillots de sang dans les poumons. Les médecins ont conseillé qu’elle soit régulièrement examinée par un spécialiste, au moins tous les six mois, en vue d’ajuster ses doses de médicaments. Pourtant, depuis son transfert à la prison de Zandjan le 24 décembre 2019, elle n’a bénéficié d’aucun soin spécialisé. Ses prescriptions n’ont pas été renouvelées et elle ne reçoit pas certains médicaments essentiels. Le bureau du procureur de la province de Zandjan a indiqué à sa famille que le ministère des Renseignements à Téhéran a explicitement donné l’ordre de ne pas la transférer en dehors de la prison de Zandjan. En avril 2020, elle a souffert pendant plusieurs semaines de fortes quintes de toux et de douleurs à la poitrine, suite à l’application de fortes doses de traitements de désinsectisation destinés à éradiquer les punaises de lit. Narges Mohammadi est détenue en compagnie de femmes condamnées pour des crimes violents, ce qui bafoue la législation iranienne et le droit international et les normes internationales, qui exigent que les prisonniers déclarés coupables d’infractions non violentes soient incarcérés séparément des prisonniers condamnés pour des crimes violents. En avril 2020, une prisonnière reconnue coupable de meurtre aurait menacé de la tuer. Des agressions sont fréquemment signalées, entre détenues ou commises par le personnel pénitentiaire, alors que les autorités ne parviennent pas à faire face aux nombreux problèmes de santé mentale observés parmi la population carcérale. Ces conditions peu sûres contribuent à la détérioration de la santé mentale de Narges Mohammadi. Narges Mohammadi et d’autres détenues incarcérées à Zandjan souffrent également de la surpopulation carcérale, du manque d’aération, des douches crasseuses et en nombre insuffisant, et du manque d’installations sanitaires et de produits adaptés pour laver vaisselle et vêtements et maintenir l’hygiène. Les repas distribués sont qualifiés d’immangeables et Narges Mohammadi doit subsister principalement en mangeant du pain, des yaourts, des tomates, des oignons et des haricots, qu’elle achète au magasin de la prison et cuisine en prison. Il y a fort à craindre qu’elle ne reçoive pas le régime à haute teneur en protéines conseillé par les médecins pour qu’elle cicatrise et se remette des opérations chirurgicales qu’elle a subies en 2018 et 2019 afin de lui enlever l’utérus et la vésicule biliaire. Narges Mohammadi est incarcérée depuis son arrestation, en mai 2015. D’après les autorités, elle a été arrêtée pour recommencer à purger sa peine de six ans d’emprisonnement prononcée en 2011, peine liée uniquement aux activités pacifiques de défense des droits fondamentaux qu’elle menait au Centre pour les défenseurs des droits humains. Toutefois, elle pense qu’elle a été arrêtée à titre de représailles pour avoir rencontré en 2014 Catherine Ashton, alors haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. Elle a été condamnée à 16 ans d’emprisonnement supplémentaire en mai 2016, à l’issue d’un procès inique devant la 15e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran. Selon les dispositions iraniennes relatives aux condamnations, elle doit purger 10 ans de cette peine. Sa condamnation est uniquement liée à son travail en faveur des droits humains, notamment à sa participation à la Campagne pour l’abolition étape par étape de la peine de mort (connue sous le sigle persan Legam). Depuis son arrestation, elle a bénéficié d’une seule permission pendant trois jours. Au fil de ses années de détention, elle a reçu à plusieurs reprises la visite d’un agent du ministère des Renseignements chargé de l’interroger, qui supervise son affaire, et a subi des pressions pour signer un engagement, afin de cesser toute activité en faveur des droits humains. Dans une lettre envoyée depuis la prison de Zandjan fin décembre 2019, Narges Mohammadi a écrit : « Afin de réduire ma voix au silence, le régime de la République islamique ne m’a épargné aucune violence, me condamnant à de lourdes peines de prison et me privant de la possibilité de voir mes enfants ou même d’entendre leur voix au téléphone, m’infligeant des coups, l’exil, des insultes et attaquant ma dignité. Ce qui me fait tenir debout, [...] c’est l’amour que je voue au peuple fier et tourmenté de mon pays, et aux idéaux de justice et de liberté. Jusqu’à mon dernier souffle, je continuerai de parler de justice, de m’élever contre l’oppression, de défendre ceux qui luttent pour la justice et la liberté, et de réclamer la mise en œuvre d’une paix durable. » LANGUES À PRIVILÉGIER POUR LA RÉDACTION DE VOS APPELS : persan et anglais. Vous pouvez également écrire dans votre propre langue. MERCI D’AGIR DANS LES PLUS BREFS DÉLAIS ET AVANT LE : 24 août 2020. Au-delà de cette date, vérifiez auprès de votre section s’il faut encore intervenir. PRÉNOM, NOM ET PRONOM À UTILISER : Narges Mohammadi (elle)
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Le 24 décembre 2019, des agents iraniens ont soumis la défenseure des droits humains Narges Mohammadi à des mauvais traitements au cours de son transfert vers la prison de Zandjan, selon une lettre qu'elle a rédigée. Il semble que ce transfert ait été une forme de représailles pour les activités militantes qu’elle a menées en prison en faveur des familles des personnes tuées pendant les manifestations de novembre 2019. Cette femme est une prisonnière d’opinion ; en tant que telle, elle doit être libérée immédiatement et sans condition.
PASSEZ À L’ACTION : ENVOYEZ UN APPEL EN UTILISANT VOS PROPRES MOTS OU EN VOUS INSPIRANT DU MODÈLE DE LETTRE CI-DESSOUS Directeur de l’administration pénitentiaire iranienne Ali Asghar Jahangir Faraz Alley, Northern Wing of Yadegar Imam Highway Sa’dat Abad, Tehran Iran Monsieur le Directeur, La défenseure des droits humains Narges Mohammadi a écrit en prison une lettre ouverte dans laquelle elle dit avoir été soumise à ce qui s’apparente à des traitements cruels, inhumains et dégradants pendant son transfert vers la prison de Zandjan, dans la province du même nom, le 24 décembre 2019. Il semble que ce transfert ait été effectué à titre de représailles, en raison de sa participation à un sit-in pacifique organisé dans le quartier des femmes de la prison d'Evin, à la mémoire des manifestants tués par les forces de sécurité lors des manifestations de novembre 2019. Narges Mohammadi purge une peine de 10 ans de réclusion en raison ses activités de défense des droits humains. Dans sa lettre, Narges Mohammadi indique que pendant le sit-in, les autorités de la prison ont affirmé que son avocat était venu la voir, mais que lorsqu'elle a quitté le quartier des femmes pour aller le retrouver, on l’a emmenée au bureau du directeur de la prison d'Evin. Celui-ci l’aurait invectivée, lui disant qu’elle devait mettre fin au sit-in, sans quoi on s’occuperait de son cas. Selon la lettre, lorsque Narges Mohammadi a voulu regagner le quartier des femmes, un fonctionnaire de la prison l’a attrapée par le coude et l'a violemment tirée en arrière. Elle a alors heurté de la main un panneau vitré qui a volé en éclats ; sa main s'est mise à saigner et, alors qu'on continuait à tirer Narges Mohammadi en arrière, son «épaule a fait un fort bruit de craquement». D’après le témoignage de Narges Mohammadi, elle a ensuite été poussée dans une voiture en attente tout en recevant dans le dos des coups de poing assénés par des fonctionnaires appartenant selon elle au ministère des renseignements. Pendant le trajet de deux heures vers la prison de Zandjan, sa main a continué à saigner, ce qui l’a particulièrement inquiétée, car elle prend un traitement anticoagulant. Depuis août 2019, Narges Mohammadi se voit refuser tout contact avec ses enfants, qui ont déménagé à l'étranger en juillet 2015 pour vivre avec leur père après l’arrestation de la militante, en mai 2015. Je vous prie instamment de libérer Narges Mohammadi dans les meilleurs délais et sans condition, car cette femme est une prisonnière d’opinion, détenue uniquement en raison des activités pacifiques qu’elle mène en faveur des droits humains. Dans l’attente de sa libération, je vous prie instamment de lui permettre de recevoir régulièrement des visites et des appels téléphoniques de sa famille, y compris de ses enfants, de faire le nécessaire pour qu'elle ait accès immédiatement et durablement aux soins de santé dont elle a besoin à l’extérieur de la prison, de veiller à ce que ses allégations de mauvais traitements donnent lieu sans délai à une enquête menée par un organe indépendant et impartial, et de la protéger contre toute forme de mauvais traitements. Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l'expression de ma haute considération, COMPLÉMENT D’INFORMATION Lors de la répression des manifestations nationales qui ont eu lieu dans plus de 100 villes en Iran en novembre 2019, les forces de sécurité ont fait un usage illégal de la force, tuant au moins 304 personnes, dont des enfants, selon des informations dignes de foi. La majorité des décès recensés par l’organisation sont dûs à des tirs au niveau de la tête, du cœur, du cou et d’autres organes vitaux, ce qui laisse à penser que les forces de sécurité tiraient pour tuer. Les autorités ont arrêté des milliers de manifestants et ont soumis certains d'entre eux à des disparitions forcées, à des détentions au secret, ainsi qu’à des actes de torture et à d'autres mauvais traitements. Les autorités ont également menacé et arrêté arbitrairement certains des proches des manifestants tués, soit pour les punir d'avoir parlé aux médias et aux organisations de défense des droits humains, soit pour les empêcher de le faire. Le 21 décembre 2019, Narges Mohammadi, ainsi que d'autres détenues du quartier des femmes de la prison d'Evin, dont Atena Daemi, Mojgan Keshavarz, Monireh Arabshahi, Saba Kordafshari, Samaneh Norouz Moradi, Soheila Hijab et Yasaman Aryani, ont annoncé leur intention de faire un sit-in à partir de cette date, par solidarité avec les commémorations organisées en l’honneur des personnes tuées par les forces de sécurité lors des manifestations de novembre 2019, 40 jours après leur mort (pour plus d'informations, voir : https://www.amnesty.org/fr/documents/mde13/4578/2016/fr/). Le 26 décembre 2019, Narges Mohammadi a publié une lettre ouverte dans laquelle elle décrivait les mauvais traitements qu’elle avait subis lors de son transfert vers la prison de Zandjan. Le 27 décembre 2019, une agence de presse publique a indiqué que le service des relations publiques de la prison d'Evin avait nié ces mauvais traitements dans une déclaration publique. En juillet 2019, Gholamreza Ziaei a été nommé à la tête de la prison d'Evin. Depuis lors, les prisonniers d'opinion détenus dans cet établissement se plaignent d’une détérioration de leurs conditions de détention. Ils dénoncent l’espacement des visites personnelles, passées d'une fois par mois à une fois tous les deux mois et demi, la suppression des jours de visite supplémentaires accordés aux femmes avec enfants, et le fait que l’administration pénitentiaire empêche les détenus de recevoir les livres et autres supports de lecture apportés par leurs familles. L'accès aux soins de santé a également été limité aux détenus payant leurs dépenses médicales. Narges Mohammadi est incarcérée depuis son arrestation, en mai 2015. En 2011, elle a été condamnée à une peine de six ans d’emprisonnement, uniquement liée aux activités pacifiques de défense des droits fondamentaux qu’elle menait au Centre pour les défenseurs des droits humains. Narges Mohammadi a été condamnée à 16 ans d’emprisonnement au total dans une affaire distincte en mai 2016, à l’issue d’un procès inique devant la 15e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran, après avoir été déclarée coupable de «formation d’un groupe composé de plus de deux personnes dans le but de porter atteinte à la sécurité nationale», «rassemblement et collusion en vue de commettre des atteintes à la sécurité nationale» et «diffusion de propagande hostile au régime». Selon les dispositions iraniennes relatives aux condamnations, elle doit purger 10 ans de cette peine. Sa condamnation est uniquement liée à son travail en faveur des droits humains, notamment à sa participation à la Campagne pour l'abolition étape par étape de la peine de mort (Legam). Parmi les éléments de «preuve» retenus contre elle figurent des entretiens qu'elle a accordés aux médias sur les violations des droits humains, sa participation à des rassemblements pacifiques devant des prisons pour soutenir les familles des condamnés à mort, ses liens avec d’autres défenseurs des droits humains, dont la lauréate du prix Nobel de la paix Shirin Ebadi, sa participation à des manifestations pacifiques dénonçant les attaques à l'acide visant des femmes, et sa rencontre avec Catherine Ashton, alors haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars 2014. En juillet 2016, Narges Mohammadi a observé une grève de la faim pendant 20 jours pour dénoncer le fait que les autorités ne lui permettaient pas de parler avec ses enfants. Elle a mis un terme à sa grève de la faim après avoir obtenu l’autorisation de leur parler ainsi qu’une déclaration écrite du substitut du procureur de la prison d'Evin, dans laquelle celui-ci s’engageait à lui permettre d’appeler ses enfants une fois par semaine (voir ici pour plus d'informations). Narges Mohammadi souffre de pathologies qui nécessitent une prise en charge spécialisée et régulière, dont elle ne peut bénéficier en prison. Elle dit devoir prendre un traitement anticoagulant pour prévenir le risque d’embolie pulmonaire (obstruction d’une artère transportant le sang du cœur aux poumons) ; de plus, selon son mari, elle a des problèmes de santé qui peuvent provoquer des convulsions, voire des paralysies partielles temporaires. LANGUE(S) À PRIVILÉGIER POUR LA RÉDACTION DE VOS APPELS : persan, anglais Vous pouvez également écrire dans votre propre langue. MERCI D’AGIR DANS LES PLUS BREFS DÉLAIS ET AVANT LE : 26 MARS 2020. Au-delà de cette date, vérifiez auprès de votre section s’il faut encore intervenir. PRÉNOM, NOM ET PRONOM À UTILISER : Narges Mohammadi (elle) ![]() Plus d’un million de personnes dans plus de 200 pays et territoires autour du monde se sont unies pour exprimer leur indignation face à la sentence prononcée contre l’Iranienne Nasrin Sotoudeh, éminente avocate spécialisée dans la défense des droits humains, condamnée à 38 ans et six mois de prison et 148 coups de fouet à l’issue de deux procès manifestement iniques, a annoncé Amnistie internationale le 13 juin 2019 en remettant aux différentes ambassades iraniennes toutes les signatures recueillies en faveur de sa libération. Cela fait un an que Nasrin Sotoudeh a été arrêtée et à cette occasion, Amnistie internationale a remis aux autorités iraniennes de par le monde les pétitions réclamant sa libération immédiate et sans condition. Aux termes des directives en matière de condamnation en Iran, elle devra passer 17 années derrière les barreaux. « La sentence cruelle prononcée à l’encontre de Nasrin Sotoudeh parce qu’elle a défendu les droits des femmes et s’est mobilisée contre les lois discriminatoires et dégradantes imposant le port du voile en Iran a déclenché une onde de choc autour du monde. L’injustice dont elle est victime a touché le cœur de centaines de milliers de personnes qui, dans un émouvant élan de solidarité, font entendre leur voix pour exiger qu’elle soit libre, a déclaré Philip Luther, directeur des recherches et des actions de plaidoyer pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient à Amnistie internationale. « Nous espérons que l’élan de soutien dont témoigne la campagne d’Amnistie internationale montrera à Nasrin Sotoudeh que, face à cette terrible épreuve, elle n’est pas seule. Son maintien en détention a exposé sur la scène internationale l’ampleur de la répression orchestrée par les autorités iraniennes. Aujourd’hui nous leur adressons un message clair : le monde vous observe et notre campagne se poursuivra jusqu’à ce que Nasrin Sotoudeh soit libre. » Le cas de Nasrin Sotoudeh illustre la répression plus générale qui sévit en Iran depuis quelques années dans le but d’écraser la société civile et de réduire au silence ceux qui défendent les droits fondamentaux dans le pays. Amnesty International demande aux autorités de mettre fin aux attaques visant les défenseurs des droits humains, notamment les avocats spécialisés dans la défense des droits humains et les militants des droits des femmes. « Cette campagne montre que, de l’Argentine au Cameroun, en passant par le Japon, le Pakistan ou l’Espagne, ce qui nous unit est notre humanité commune. Nous devons nous mobiliser contre les violations des droits humains où qu’elles se déroulent dans le monde », a déclaré Philip Luther. Au 10 juin, 1 188 381 personnes avaient signé la pétition d’Amnistie internationale. Complément d’information Nasrin Sotoudeh est une avocate et une défenseure des droits des femmes bien connue qui consacre sa vie à œuvrer pacifiquement en faveur des droits fondamentaux, notamment en s’opposant aux lois discriminatoires relatives au port obligatoire du voile et à la peine de mort. Elle a été arrêtée chez elle le 13 juin 2018. En mars 2019, elle a été condamnée à 33 ans et six mois de réclusion et 148 coups de fouet en raison de son travail en faveur des droits humains. Conformément aux directives en matière de condamnation en vigueur, la peine de prison qu’elle doit purger dans le cadre de cette affaire est de 12 ans. En septembre 2016, elle avait été condamnée par contumace à cinq ans d’emprisonnement dans le cadre d’une autre affaire également liée à son travail en faveur des droits humains. Au total, dans le cadre de ces deux affaires, elle a été condamnée à 38 ans et six mois de prison, et devra purger 17 années. ![]() Les lettres déchirantes, rédigées en prison, de l’avocate et défenseure des droits des femmes iranienne Nasrin Sotoudeh révèlent le traumatisme infligé aux familles par un gouvernement qui prétend les protéger. Nasrin Sotoudeh est une avocate qui n’a jamais eu peur de se battre pour ce qui est juste en Iran. Au cours de sa longue et impressionnante carrière, elle a dénoncé les injustices de la peine de mort et a fait campagne en faveur des droits des enfants. Récemment, elle s’est opposée aux lois dégradantes qui obligent les jeunes filles dès l’âge de neuf ans à porter le voile, faute de quoi elles risquent d’être emprisonnées, flagellées ou condamnées à payer une amende. Nasrin a été condamnée, au total, à 38 ans de réclusion et à 148 coups de fouet, à l’issue de deux procès manifestement iniques, pour avoir revendiqué le droit des femmes et des filles d’avoir le choix. Elle devra purger une peine de 17 ans de réclusion pour cette condamnation. Nasrin Sotoudeh est également mère de deux enfants. Sa détermination à obtenir justice et égalité pour ses client·e·s a provoqué l’hostilité des autorités iraniennes, qui l’ont jetée en prison à deux reprises : une fois en 2010, puis de nouveau en 2018. Les deux fois, Nasrin a été arrachée à ses enfants et ses enfants ont été séparés de leur courageuse mère. Pendant cette période, elle a rédigé un certain nombre de lettres depuis la prison à son fils Nima, qui a maintenant 11 ans, et à sa fille Mehraveh, maintenant âgée de 19 ans. Comme le montrent les extraits suivants, la détermination de Nasrin à être qui elle est, quelqu’un qui défendra les droits à tout prix, la mène à s’interroger sur ses choix en tant que mère. Cette situation est injuste et n’est pas le résultat de ses choix, mais des actions d’un gouvernement répressif déterminé à la briser. Comme de nombreuses personnes s’accorderaient à le dire, Nasrin est la meilleure mère possible : elle montre à ses enfants que la vérité et la justice sont des principes pour lesquels il vaut la peine de se battre et qu’être une bonne mère n’implique pas de choisir entre ses valeurs et ses enfants. Mars 2011 Mon cher Nima, T’écrire une lettre est tellement difficile. Comment te dire où je suis alors que tu es si innocent et trop jeune pour comprendre la véritable signification de mots tels que prison, arrestation, condamnation, procès et injustice ? La semaine dernière, tu m’as demandé : « Maman, tu rentres à la maison avec nous aujourd’hui ? », et j’ai été obligée de répondre devant les agents de sécurité : « Mon travail va me prendre un certain temps, alors je rentrerai plus tard. » Tu as alors hoché la tête comme pour dire que tu comprenais et tu as pris ma main et y as posé un doux baiser d’enfant avec tes petites lèvres. Comment t’expliquer que ce n’est pas moi qui décide si je rentre à la maison ou pas, que je ne suis pas libre de revenir vers toi, alors que je sais que tu avais demandé à ton père de me dire de finir mon travail pour que je puisse rentrer ? Comment t’expliquer qu’aucun « travail » ne pourrait jamais me tenir si loin de toi ? Mon Nima, ces six derniers mois, à deux reprises je me suis retrouvée à verser des larmes incontrôlables. La première fois lorsque mon père est décédé et que je n’ai pas été autorisée à faire mon deuil et à assister à son enterrement. La deuxième lorsque tu m’as demandé de rentrer à la maison et que je ne pouvais pas rentrer avec toi. Mon Nima, dans les affaires de garde d’enfants, la justice a statué à plusieurs reprises que, concernant les droits de visite, un enfant de trois ans ne peut pas être confié à son père pendant 24 heures consécutives. C’est parce que la justice considère que les jeunes enfants ne doivent pas être séparés de leur mère pendant 24 heures et qu’une telle séparation aurait des conséquences psychologiques néfastes pour l’enfant. Cette même justice ignore pourtant les droits d’un enfant de trois ans sous prétexte que sa mère cherche à « agir contre la sécurité nationale » du pays. Il va sans dire que je ne cherchais en aucun cas à « agir contre la sécurité nationale » et qu’en tant qu’avocate, mon seul objectif a toujours été de défendre mes client·e·s dans le respect de la loi. Je veux que tu saches qu’en tant que femme, je suis fière de la lourde condamnation prononcée contre moi et honorée d’avoir défendu de nombreux défenseur·e·s des droits humains. Les efforts incessants des femmes ont enfin prouvé qu’elles ne peuvent plus être ignorées, qu’on les soutienne ou qu’on s’oppose à elles. J’espère voir des jours meilleurs, Maman Nasrin Avril 2011 Ma chère Mehraveh, ma fille, ma fierté et ma joie, Voici six mois que j’ai été arrachée à vous, mes chers enfants. Pendant ces six mois, nous n’avons pu nous voir que quelques rares fois, et même là, en présence d’agents de sécurité. Pendant ce temps, je n’ai jamais été autorisée à vous écrire, à recevoir une photo, ni même à vous voir librement, sans restrictions liées à la sécurité. Ma chère Mehraveh, plus que personne, tu comprends le déchirement dans mon cœur et les conditions dans lesquelles nous avons pu nous voir. À chaque fois, après chaque visite et chaque jour, je me demande si j’ai pris en considération et respecté les droits de mes propres enfants. Plus que tout, j’ai besoin d’être sûre que toi, ma chère fille qui as une sagesse en laquelle je crois profondément, tu n’as pas considéré que je bafouais les droits de mes propres enfants. Je t’ai un jour dit : « Ma fille, j’espère que tu ne penses jamais que je n’ai pas pensé à vous ou que mes actions méritaient une telle punition… Tout ce que j’ai fait est légal et conforme à la loi. » C’est alors que tu m’as caressé le visage avec tes petites mains et que tu m’as dit : « Je sais maman… Je sais… » Ce jour-là, j’ai été libérée du cauchemar d’être jugée par ma propre fille. Ma chère Mehraveh, je n’ai jamais été capable d’ignorer les droits de mes client·e·s, au même titre que je n’ai jamais pu ignorer vos droits et que j’ai toujours cherché à les protéger du mieux que je pouvais. Comment aurais-je pu disparaître dès que j’ai été convoquée par les autorités, alors que je savais que mes client·e·s étaient derrière les barreaux ? Comment aurais-je pu les abandonner alors qu’ils m’avaient engagée pour les représenter et qu’ils attendaient leur procès ? C’est ma volonté de protéger les droits, particulièrement ceux de mes enfants ainsi que votre avenir, qui m’a poussée à défendre des affaires dans ce domaine devant les tribunaux. Je suis convaincue que la douleur que notre famille et les familles de mes client·e·s ont dû endurer ces dernières années n’est pas vaine. La justice arrive toujours juste quand la plupart des personnes ont perdu espoir. Tu me manques, ma chère fille, jet’envoie des centaines de baisers. Maman Nasrin Septembre 2018 Mon cher Nima, Je ne sais pas comment commencer cette lettre. Comment oublier que tu dois commencer l’école cette année sans moi et même sans ton père à tes côtés, et comment te dire simplement que cette année est une année normale comme les autres ? Comment pourrais-je te demander d’aller à l’école à l’heure, de faire tes devoirs, de bien travailler et de bien te comporter jusqu’à ce que nous revenions ? Je ne supporterais pas de te dire ces mots en tant que mère, car je sais qu’au cours de ta vie, tu as dû vivre le traumatisme constant de me rendre visite en prison, de ne pas être autorisé à me rendre visite, ainsi que la peur de l’injustice. En tant que mère, je ne peux pas te demander d’oublier mon existence et de te dire que tu n’as pas de mère, simplement pour pouvoir continuer mon travail et mon combat [en faveur des droits humains] avec la conscience légère. J’espère ne jamais être si cruelle envers toi. *** Mon travail d’avocate, qui est constamment menacé en Iran, me projette, et cette fois projette également ton père, dans la tempête de l’injustice et de la lâcheté qui détruit les avocats iraniens. Ces derniers jours, j’ai pensé à toi constamment, à la solitude que tu dois ressentir et à notre Mehraveh, qui nous a rendus fiers et qui doit maintenant s’occuper de toi et être à la fois ta mère et ton père. Je vous envoie mes larmes d’amour, en espérant qu’elles rendent l’injustice des jours que nous vivons un peu plus tolérable pour vous. Je vous envoie des milliers de baisers, car je ne vous ai pas vus depuis bien trop longtemps. Maman Nasrin ![]() Le 22 avril 2012, il y a sept ans, la défenseure des droits humains iranienne Narges Mohammadi commençait à purger une peine de six ans de prison. Elle avait été reconnue coupable en 2011 de "rassemblement et collusion en vue de commettre des infractions compromettant la sécurité nationale" et de "propagande contre le régime". Ce n’était que le début de l’enfer judiciaire dans lequel Narges est toujours plongée aujourd’hui. En 2016, cette éminente défenseure des droits humains, partisane d’une campagne contre la peine de mort et vice-présidente du Centre pour les défenseurs des droits humains, a en effet été de nouveau condamnée, à 16 ans de prison cette fois. Narges encourt de graves risques pour sa santé. Elle souffre notamment d’une embolie pulmonaire et de troubles neurologiques qui peuvent lui causer des crises et une paralysie partielle temporaire. Elle a besoin de soins médicaux spécialisés constants, qui ne peuvent pas lui être prodigués en prison. En janvier dernier, elle a entamé une grève de la faim pour contester le défaut de soins. Signez pour que Narges Mohammadi soit libérée, ainsi que tous les prisonniers d’opinion iraniens. ( Pétition ) ![]() Nasrin Sotoudeh, éminente avocate iranienne spécialisée dans les droits humains, a été condamnée au total à 38 ans de réclusion et à 148 coups de fouet à l’issue de deux procès manifestement iniques. Les accusations portées contre elle découlent uniquement de son travail pacifique en faveur des droits humains : elle défend notamment les droits des femmes et s’oppose ouvertement à la peine de mort. PASSEZ À L’ACTION : ENVOYEZ UN APPEL EN UTILISANT VOS PROPRES MOTS OU EN VOUS INSPIRANT DU MODÈLE DE LETTRE CI-DESSOUS Guide suprême Ali Khamenei c/o Mission permanente de l’Iran auprès de l’Organisation des Nations unies Chemin du Petit-Saconnex 28 1209 Genève, Suisse Monsieur, Nasrin Sotoudeh, éminente avocate spécialiste des droits humains et défenseure des droits des femmes, a été injustement condamnée, au total, à 38 ans de réclusion et à 148 coups de fouet, à l’issue de deux procès manifestement iniques. Je m’adresse à vous pour vous prier de la libérer, car il s’agit d’une prisonnière d’opinion. Le 9 février 2019, le bureau chargé de l’application des peines de la prison d’Evin, à Téhéran, où Nasrin Sotoudeh est incarcérée, l’a informée qu’une décision avait été rendue dans son dernier procès en date. Elle a été autorisée à lire le jugement, qui la déclarait coupable de sept chefs d'accusation et la condamnait à 33 ans de réclusion et à 148 coups de fouet. Son procès a eu lieu en son absence le 30 décembre 2018, devant la 28e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran. Elle n’a pas été autorisée à consulter son avocat. Certains des chefs d’accusation retenus contre elles étaient liés à son opposition aux lois relatives au port obligatoire du hijab (voile) - elle était notamment poursuivie pour avoir « incité à la corruption et à la prostitution » et « commis ouvertement un acte immoral […] en apparaissant en public sans porter le hijab ». Parmi les activités légitimes que les autorités ont invoquées à titre d’éléments de « preuve » à son encontre figurent notamment son opposition aux lois iraniennes abusives, discriminatoires et dégradantes relatives au port obligatoire du hijab, ainsi que le fait qu’elle ait enlevé son voile lors de visites en prison et donné des interviews à des médias sur l'arrestation violente et la détention de femmes qui protestaient contre le port obligatoire du hijab. Le 11 mars 2019, Mohammad Moghiseh, le juge qui a prononcé le jugement, a semé la confusion en affirmant à des journalistes qu'elle avait été condamnée à sept ans d’emprisonnement pour deux chefs d'accusation, dont un, « outrage au Guide suprême », pour lequel elle n'était en réalité pas poursuivie. Nasrin Sotoudeh a réagi en appelant les avocats iraniens à porter plainte contre le juge devant le tribunal disciplinaire de la magistrature pour diffusion d’informations mensongères. En septembre 2016, Nasrin Sotoudeh avait été condamnée à cinq ans d’emprisonnement dans une affaire distincte. La 28e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran l’avait déclarée coupable en son absence. Nasrin Sotoudeh n’avait pas assisté au procès parce que les autorités judiciaires avaient refusé de la laisser entrer dans la salle d’audience, au motif qu’elle ne portait pas une tenue islamique appropriée. Elle était poursuivie pour « diffusion de propagande contre le régime » et « rassemblement et collusion en vue de commettre des infractions compromettant la sécurité nationale ». Toutefois, en violation de la procédure, le juge l’avait déclarée coupable d’une autre infraction (« avoir aidé à cacher des espions dans l’intention de porter atteinte à la sécurité nationale »), invoquant, pour la condamner, des activités légitimes telles que ses rencontres avec des diplomates étrangers. Cette affaire est à présent en instance devant une cour d’appel. Je vous prie instamment de libérer Nasrin Sotoudeh immédiatement et sans condition, car cette femme est une prisonnière d’opinion, détenue uniquement en raison des activités pacifiques qu’elle mène en faveur des droits humains. Je vous engage à faire le nécessaire, dans l’attente de sa libération, pour qu’elle puisse régulièrement avoir des contacts avec ses proches et consulter l’avocat de son choix. Je vous appelle également à cesser de criminaliser les activités des personnes qui défendent les droits des femmes, notamment des personnes qui protestent pacifiquement contre le port obligatoire du hijab, et à abolir les lois relatives au port obligatoire du hijab. Je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de ma haute considération. COMPLEMENT D’INFORMATION Nasrin Sotoudeh a été arrêtée à son domicile à Téhéran le 13 juin 2018 et conduite à la prison d'Evin, où elle est incarcérée dans l’aile réservée aux femmes. Elle n'a pas été autorisée à consulter son avocat. Les dernières accusations portées contre Nasrin Sotoudeh découlent de ses activités pacifiques en faveur des droits des femmes : elle a notamment défendu des femmes poursuivies en 2018 pour avoir manifesté pacifiquement contre les lois abusives, discriminatoires et dégradantes relatives au port obligatoire du hijab (voile) en Iran. Dans son acte d'accusation, les autorités de poursuite ont dressé une liste de sept chefs à son encontre, dont quatre étaient fondés sur son opposition au port obligatoire du hijab. Il lui était ainsi reproché d’avoir « incité à la corruption et à la prostitution », « commis ouvertement un acte immoral […] en apparaissant en public sans porter le hijab », « troublé l'ordre public » et « perturbé l'opinion publique ». Les activités pacifiques menées par Nasrin Sotoudeh contre le port obligatoire du hijab, notamment en tant qu'avocate de la défense, comme le fait de rencontrer ses clientes, ont été utilisées pour monter le dossier pénal à son encontre. Les trois autres chefs d’accusation – « formation d’un groupe dans le but de porter atteinte à la sécurité nationale », « diffusion de propagande contre le régime » et « rassemblement et collusion en vue de commettre des infractions compromettant la sécurité nationale » – étaient également fondés sur des activités pacifiques considérées comme des « infractions pénales » par les autorités. Ces activités sont notamment l'appartenance à des groupes de défense des droits humains tels que le Centre de défense des droits humains et la Campagne pour l'abolition progressive de la peine de mort. Le parquet a même cité comme infraction pénale le fait que Nasrin Sotoudeh ait insisté pour choisir un avocat indépendant, en dehors de la liste des 20 avocats sélectionnés par le responsable du pouvoir judiciaire. Le procès de Nasrin Sotoudeh a eu lieu le 30 décembre 2018 devant la 28e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran, en son absence. Elle avait refusé d’y assister, invoquant le caractère injuste de la procédure. Dans le jugement, l’article 134 du Code pénal iranien a été appliqué. Cet article autorise les juges à user de leur pouvoir discrétionnaire pour imposer une peine plus élevée que la peine obligatoire maximale lorsque l’accusé fait l’objet de plus de trois chefs d’accusation. Dans le cas de Nasrin Sotoudeh, le juge Mohammad Moghiseh a appliqué la peine maximale prévue par la loi pour chacun des sept chefs d’accusation et a ajouté quatre années d’emprisonnement au total obtenu, portant à 33 ans de réclusion la durée totale de sa peine, au lieu du maximum prévu de 29 ans. Selon des informations relayées le 11 mars 2019 par l'Agence de presse de la République islamique d’Iran, le juge Mohammad Moghiseh a affirmé à la presse que Nasrin Sotoudeh avait été condamnée à sept ans d’emprisonnement : cinq années pour « rassemblement et collusion en vue de commettre des infractions compromettant la sécurité nationale » et deux années pour « outrage au Guide suprême ». Il a également déclaré : « le jugement n'a pas été rendu en son absence puisqu’elle avait un avocat ». Le 13 mars, le mari de Nasrin Sotoudeh a dit dans un message publié sur Facebook que Nasrin, lors d’une visite sa famille à la prison, était furieuse que le juge ait menti au sujet de l’affaire. Réagissant aux propos du magistrat, elle a déclaré qu’elle n’avait été accusée d’« outrage au guide suprême » dans aucune des affaires à son encontre. Elle a ajouté que son procès avait eu lieu en son absence et en l’absence de son conseil, et que le jugement avait aussi été rendu en leur absence. Elle a également indiqué qu’elle n’avait pas été autorisée à consulter son avocat dans la dernière affaire la concernant. Comme elle a été déclarée coupable de plusieurs chefs d’accusation, chacun passible d’une peine d’emprisonnement distincte, si sa déclaration de culpabilité et sa condamnation sont confirmées en appel, elle devra purger la plus longue des peines. En septembre 2016, Nasrin Sotoudeh avait été jugée par la 28e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran pour « diffusion de propagande contre le régime » et « rassemblement et collusion en vue de porter atteinte à la sécurité nationale ». Le jour du procès, elle s’était vu refuser l’entrée du tribunal et l’audience s’était déroulée en son absence. Elle n’a été informée du fait qu’elle avait été jugée et déclarée coupable dans cette affaire qu’après sa dernière arrestation en date. Aucune référence aux chefs d’accusation mentionnés plus haut ne figurait dans le jugement rendu. En revanche, le juge l’avait déclarée coupable d’une accusation plus discutable encore, à savoir « avoir aidé à cacher des espions dans l’intention de porter atteinte à la sécurité nationale », au titre de l’article 510 du Code pénal, et l’avait condamnée à cinq ans d’emprisonnement, soit deux ans de plus que la peine obligatoire maximale prévue pour cette infraction. Dans le jugement, les autorités l’accusaient de collaborer avec des « contre-révolutionnaires », installés en Iran et à l’étranger, en vue de menacer la sécurité nationale, et d’« organiser des rencontres secrètes avec des diplomates étrangers et des personnes soupçonnées d’être des agents de renseignement liés à des ambassades étrangères à Téhéran » sous le « prétexte » de défendre les droits humains. Elles ajoutaient que Nasrin Sotoudeh « avait reçu 50 000 euros en tant que lauréate du prix Sakharov et pouvait donc financer ses activités contre la sécurité nationale et pour le renversement de l’État ». En 2012, alors qu’elle purgeait une peine précédente à la prison d’Evin, Nasrin Sotoudeh s’est effectivement vu attribuer le Prix Sakharov pour la liberté de pensée par le Parlement européen, conjointement avec le réalisateur iranien Jafar Panahi. À la connaissance d’Amnistie internationale, elle n’a jamais reçu de récompense financière pour ce prix. LANGUE(S) À PRIVILÉGIER POUR LA RÉDACTION DE VOS APPELS : persan, anglais Vous pouvez également écrire dans votre propre langue. Iran. La défenseure Nasrin Sotoudeh est condamnée à 33 ans de prison et 148 coups de fouet.3/11/2019 ![]() La condamnation de Nasrin Sotoudeh, éminente avocate iranienne spécialisée dans la défense des droits humains et des droits des femmes, à 33 ans de prison et 148 coups de fouet dans le cadre de nouvelles poursuites engagées contre elle est une injustice sans nom, a déclaré Amnistie internationale le 11 mars 2019. Cette sentence, que son époux Reza Khandan a publiée sur sa page Facebook, porte sa condamnation totale à l’issue de deux procès manifestement iniques à 38 années derrière les barreaux. En septembre 2016, elle avait en effet été condamnée en son absence à cinq ans d’emprisonnement dans le cadre d’une autre affaire. « Il est scandaleux que Nasrin Sotoudeh puisse être condamnée à près de 40 ans de prison et 148 coups de fouet parce qu’elle mène des activités pacifiques en faveur des droits humains, et notamment parce qu’elle a défendu des femmes protestant contre les lois dégradantes relatives au port obligatoire du voile (hijab) en Iran. Nasrin Sotoudeh doit être libérée immédiatement et sans condition, et sa condamnation doit être annulée sans délai, a déclaré Philip Luther, directeur de la recherche et de l’action de plaidoyer pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnistie internationale. « Elle a consacré sa vie à défendre les droits des femmes et à dénoncer la peine de mort. Il est révoltant que les autorités iraniennes la punissent pour son travail en faveur des droits humains. Ce jugement et cette condamnation ternissent encore la réputation de l’Iran en tant qu’oppresseur cruel des droits des femmes. » C’est la condamnation la plus sévère recensée par Amnistie internationale contre un défenseur des droits humains en Iran ces dernières années, ce qui laisse à penser que les autorités, encouragées par l’impunité généralisée en matière de violations des droits humains, durcissent leur répression. Nasrin Sotoudeh a été arrêtée à son domicile le 13 juin 2018. Cette semaine, le bureau d’application des peines de la prison d’Evin à Téhéran où elle est incarcérée l’a informée qu’elle avait été reconnue coupable de sept chefs d’inculpation et condamnée à 33 ans de prison et 148 coups de fouet. Elle était notamment inculpée, en représailles de son travail pacifique en faveur des droits humains, d’« incitation à la corruption et à la prostitution », d’avoir commis ouvertement « un acte immoral… en apparaissant en public sans porter le hijab » et de « troubles à l’ordre public ». Lors du prononcé du jugement, l’article 134 du Code pénal iranien a été appliqué, qui autorise les juges à user de leur pouvoir discrétionnaire pour imposer une peine plus élevée que la peine obligatoire maximale, lorsque l’accusé fait l’objet de plus de trois chefs d’inculpation. Dans le cas de Nasrin Sotoudeh, le juge Mohammad Moghiseh a appliqué la peine maximale prévue par la loi pour chacun des sept chefs d’inculpation et lui a infligé quatre années supplémentaires, faisant passer sa peine du maximum statutaire de 29 à 33 ans. « Incarcérer une défenseure des droits humains en raison de ses activités pacifiques est déplorable, mais le fait que le juge dans cette affaire ait usé de son pouvoir discrétionnaire pour qu’elle soit enfermée pendant plus longtemps que la durée requise au titre du droit iranien ajoute à l’injustice flagrante de sa condamnation, a déclaré Philip Luther. « Les gouvernements qui jouissent d’une influence sur l’Iran doivent s’en servir pour faire pression en faveur de la libération de Nasrin Sotoudeh. La communauté internationale, notamment l’Union européenne, qui entretient un dialogue actif avec l’Iran, doit prendre fermement position et ce publiquement contre cette condamnation honteuse et intervenir de toute urgence pour qu’elle soit libérée immédiatement et sans condition. » Le 11 mars, l’Agence de presse de la République islamique d’Iran a révélé que le juge Mohammad Moghiseh avait déclaré aux journalistes que Nasrin Sotoudeh a été condamnée à sept ans de prison : cinq années pour « rassemblement et collusion en vue de commettre des infractions compromettant la sécurité nationale » et deux années pour « outrage au Guide suprême ». Aucune autre information n’était fournie et l’article ne disait pas clairement si le juge faisait référence à une autre affaire. S’il s’agit de la même affaire, Amnistie internationale n’est pas en mesure pour l’instant d’expliquer pourquoi ces informations contredisent celles qui ont été fournies à Nasrin Sotoudeh par le bureau d’application des peines de la prison d’Evin. ![]() Huit défenseures et défenseurs de l’environnement incarcérés risquent d’être condamnés à la peine capitale ou à de lourdes peines de prison, à l’issue d'un procès manifestement inique, dans le cadre duquel ils ont été poursuivis sur la base de charges d’espionnage forgées de toutes pièces. Ces poursuites sont uniquement liées à leurs activités de protection de l’environnement, notamment aux recherches qu’ils mènent sur la faune iranienne en danger. Ils disent avoir été soumis à des actes de torture et à d’autres mauvais traitements. PASSEZ À L’ACTION : ENVOYEZ UN APPEL EN UTILISANT VOS PROPRES MOTS OU EN VOUS INSPIRANT DU MODÈLE DE LETTRE CI-DESSOUS Responsable du pouvoir judiciaire Ebrahim Raisi c/o Mission permanente de l’Iran auprès de l’Organisation des Nations unies Chemin du Petit-Saconnex 28 1209 Genève, Suisse Télécopieur : +41 22 733 02 03 Twitter : @UN_Iran Monsieur, Huit défenseures et défenseurs de l’environnement incarcérés dans la prison d’Evin, à Téhéran, depuis leur arrestation fin janvier 2018, attendent une décision du tribunal à l’issue d’un procès manifestement inique. Niloufar Bayani, Houman Jowkar, Morad Tahbaz et Taher Ghadirian ont été accusés de « corruption sur la terre » (ifsad fil Arz) et encourent la peine de mort. Amirhossein Khaleghi, Sepideh Kashani et Abdolreza Kouhpayeh ont été accusés d’espionnage et risquent jusqu’à 10 ans de réclusion. Sam Rajabi a été notamment accusé de « collaboration avec des États hostiles à la République islamique » et encourt jusqu’à 11 ans de réclusion. Sans fournir aucun élément de preuve, les autorités les ont accusés d'utiliser des projets scientifiques et environnementaux comme couverture pour recueillir des informations militaires classifiées. Les accusations contre ces scientifiques, qui sont liés à la Fondation pour la faune persane, dérivent de leurs activités de recherche sur les espèces menacées d’extinction en Iran, notamment le guépard asiatique et la panthère de Perse. Après leur arrestation, ils ont été détenus au secret dans la section 2-A de la prison d'Evin, où ils n’ont pas été autorisés à consulter un avocat et ont eu des contacts limités avec leur famille. Selon des sources dignes de foi, au cours de la visite d'une famille à la prison, certains des écologistes présentaient des marques de torture, à savoir des dents cassées et des ecchymoses sur le corps. Leur procès, inique, qui a eu lieu devant la 15e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran, a été presque exclusivement fondé sur des « aveux » qui leur auraient été extorqués sous la torture et sur lesquels ils sont revenus par la suite, et qui étaient le principal élément de preuve à leur encontre. Niloufar Bayani a déclaré au tribunal qu'elle n'avait « avoué » qu'après avoir été « brisée » par des actes de torture physique et psychologique et qu'elle s’était ensuite rétractée. Elle a ajouté que les personnes qui l’avaient interrogée avaient menacé de la frapper, de lui injecter des drogues hallucinogènes, de lui arracher les ongles et d'arrêter ses parents, et qu’elles lui avaient montré une feuille de papier en affirmant qu’il s’agissait de sa condamnation à mort. Pendant l’une des audiences, le juge lui a ordonné de quitter la salle pour avoir « causé trop de perturbations », parce qu’elle s’était opposée à plusieurs reprises à ce que les « aveux » forcés sur lesquels elle était revenue soient utilisés contre elle et contre les autres écologistes. En conséquence, elle n'a pas été autorisée à comparaître devant le tribunal pendant les trois dernières audiences. Les huit défenseurs de l'environnement se sont vu refuser la possibilité de consulter l'avocat de leur choix pendant toute la durée de leur détention et de leur procès. Je vous prie instamment de libérer ces huit défenseurs de l'environnement immédiatement et sans condition, car ce sont des prisonniers d'opinion. En effet, ils sont détenus uniquement pour avoir exercé pacifiquement leurs droits à la liberté d'expression, d'association et de réunion, notamment à travers les activités qu’ils mènent pour protéger la faune menacée d'Iran. Je vous engage également à veiller à ce que, dans l'attente de leur libération, ces personnes soient protégées contre la torture et les autres mauvais traitements et puissent régulièrement voir leur famille et consulter les avocats de leur choix. Veuillez agréer, Monsieur, l'expression de ma haute considération, COMPLEMENT D’INFORMATION Les 24 et 25 janvier 2018, des pasdaran (gardiens de la révolution) sont entrés dans les bureaux de la Fondation pour la faune persane à Téhéran, ont interrogé le personnel et ont fouillé les locaux pendant plusieurs heures. Ils ont ensuite emmené plusieurs membres du personnel, notamment Niloufar Bayani et Sam Rajabi, à leur domicile, fouillé les lieux et saisi des effets personnels. Ils ont arrêté d'autres membres du personnel chez eux. Ils ont ensuite transféré huit défenseurs de l'environnement dans la section 2-A de la prison d'Evin, gérée par les gardiens de la révolution, où les écologistes ont été détenus pendant des mois sans pourvoir consulter un avocat et en n’ayant que des contacts très limités avec leur famille, sous la forme d’appels téléphoniques brefs et irréguliers. Par la suite, les visites de leurs proches ont été courtes et peu fréquentes, et se sont déroulées sous surveillance, dans le bureau du procureur de la prison d’Evin. Aucun des scientifiques n'a été autorisé à consulter un avocat de son choix. L’avocat que plusieurs des accusés avaient initialement choisi a été refusé, le juge faisant valoir qu’il était « actif sur Twitter, publi[ait] des tweets sur les droits humains et sur les cas [qu’il défendait], et parl[ait] avec les médias ». Même au tribunal, ils n'ont pas été autorisés à s’entretenir avec leurs avocats. Les demandes répétées que Sam Rajabi a déposées pour être défendu par un avocat choisi par lui-même de manière indépendante ont été rejetées par le juge, et il n’a été défendu par aucun conseil devant le tribunal. Ces huit défenseurs de l'environnement font partie des neuf scientifiques qui ont été arrêtés par des gardiens de la révolution en janvier 2018. L'un d'eux, Kavous Seyed-Emami, scientifique et universitaire irano-canadien, est mort dans des circonstances suspectes dans la prison d'Evin deux semaines après son arrestation. Les autorités ont affirmé qu'il s'était suicidé, ce que sa famille a contesté, et ont refusé de restituer son corps à ses proches si ceux-ci n'acceptaient pas de l’enterrer immédiatement, sans réaliser une autopsie indépendante. Les autorités iraniennes n'ont pas mené d'enquête indépendante et impartiale sur la mort de Kavous Seyed-Emami et ont interdit à sa femme de quitter le pays. Au tribunal, Niloufar Bayani a déclaré que les personnes qui l’avaient interrogée lui avaient montré des photos du cadavre de Kavous Seyed-Emami et avaient laissé entendre qu'elle subirait le même sort. Les autorités ont accusé les huit défenseurs de l'environnement d'utiliser des projets scientifiques et environnementaux, par exemple le repérage du guépard asiatique au moyen de caméras, comme couverture pour recueillir des informations militaires classifiées, bien que les caméras soient un outil couramment utilisé par les défenseurs de l'environnement pour surveiller les espèces rares et menacées. En mai 2018, une commission gouvernementale, composée des ministres du Renseignement, de l'Intérieur et de la Justice et du représentant légal du président, a examiné la détention des écologistes et a conclu qu'aucun élément ne prouvait qu'il s'agissait d'espions. Plusieurs hauts responsables du gouvernement iranien, y compris des services de l’Environnement, ont appelé à la libération des scientifiques, invoquant l’absence d’éléments prouvant qu’ils s’étaient livrés à des activités d’espionnage. La Fondation pour la faune persane est une organisation non gouvernementale, à but non lucratif. Elle a obtenu l’agrément des services de l’Environnement du gouvernement iranien et mène ses recherches après l’obtention de permis auprès des autorités. Selon son site Internet, l'organisation « contribue à la protection et à la préservation de la faune et des habitats naturels de l'Iran via des recherches scientifiques, des actions d’éducation et de sensibilisation, ainsi que des pratiques de préservation sur le terrain et la participation des populations locales ». Plusieurs des défenseurs de l'environnement incarcérés sont membres d'un ou plusieurs des groupes suivants : l’Union internationale pour la conservation de la nature, la Commission de la sauvegarde des espèces, le Groupe de spécialistes des félins et le Groupe de spécialistes des ours. En 2018, au total, au moins 63 militantes et militants écologistes et scientifiques spécialistes de l'environnement ont été arrêtés en Iran. LANGUE(S) À PRIVILÉGIER POUR LA RÉDACTION DE VOS APPELS : persan, anglais Vous pouvez également écrire dans votre propre langue. NOM, PRÉNOM ET PRONOM À UTILISER : Niloufar Bayani (elle); Houman Jowkar (il); Morad Tahbaz (il); Taher Ghadirian (il); Amirhossein Khaleghi (il); Sepideh Kashani (elle); Abdolreza Kouhpayeh (il); Sam Rajabi (il) ![]() Nasrin Sotoudeh, avocate iranienne spécialiste des droits humains incarcérée, encourt jusqu’à 34 ans de prison et 148 coups de fouet, à l’issue de deux procès manifestement iniques. Les accusations portées contre elle découlent uniquement de son travail pacifique en faveur des droits humains : elle a notamment défendu des femmes ayant contesté les lois abusives obligeant à porter le voile (hijab) en Iran et s’oppose ouvertement à la peine de mort. PASSEZ À L’ACTION : ENVOYEZ UN APPEL EN UTILISANT VOS PROPRES MOTS OU EN VOUS INSPIRANT DU MODÈLE DE LETTRE CI-DESSOUS Responsable du pouvoir judiciaire Ebrahim Raisi c/o Permanent Mission of Iran to the UN Chemin du Petit-Saconnex 28 1209 Genève, Suisse Télécopieur : +41 22 733 02 03 Twitter : @UN_Iran Monsieur, Nasrin Sotoudeh, éminente avocate spécialisée dans la défense des droits humains et des droits des femmes, est détenue de manière arbitraire à la prison d'Evin à Téhéran depuis son arrestation le 13 juin 2018. Elle encourt jusqu’à 34 ans de prison et 148 coups de fouet, dans le cadre de deux affaires actuellement devant les tribunaux. Je vous prie instamment de la libérer car il s’agit d’une prisonnière d’opinion. Nasrin Sotoudeh attend le verdict du tribunal, après avoir été jugée dans le cadre d’un procès manifestement inique, en son absence et en l’absence de son avocat, le 30 décembre 2018, devant la 28e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran. Elle est poursuivie pour sept chefs d’inculpation, certains en lien avec son opposition aux lois relatives au port obligatoire du hijab, notamment pour « incitation à la corruption et à la prostitution » et pour avoir commis ouvertement « un acte immoral… en apparaissant en public sans porter le hijab ». Parmi ses activités légitimes citées à titre de « preuves » contre elle, figurent le fait qu’elle se soit opposée au port obligatoire du hijab, qu’elle ait retiré son foulard lors de visites à la prison, défendu des femmes ayant manifesté pacifiquement contre le port obligatoire du hijab, accordé des interviews aux médias sur l’arrestation violente et la détention de femmes contestant cette obligation, et déposé des fleurs à l’endroit où une manifestante avait été violemment interpellée. Elle est également inculpée d’avoir « formé un groupe dans le but de porter atteinte à la sécurité nationale » et certaines accusations se fondent en partie sur sa collaboration avec trois organisations de défense des droits humains, dont la Campagne pour l'abolition étape par étape de la peine de mort. Après son arrestation, Nasrin Sotoudeh a été informée pour la première fois qu’en septembre 2016, la 28e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran l’avait déclarée coupable, en son absence, dans le cadre d’une autre affaire et l’avait condamnée à cinq ans de prison. Elle n’était pas présente lors de ce procès, parce que le jour de l’audience, les autorités judiciaires ont affirmé qu’elle ne portait pas la tenue islamique appropriée et ont refusé de la laisser entrer. Elle était initialement poursuivie pour « diffusion de propagande contre le régime » et « rassemblement et collusion en vue de commettre des infractions compromettant la sécurité nationale ». Toutefois, en violation de la procédure, le juge l’a déclarée coupable d’une autre accusation, pour avoir aidé à cacher des espions dans l’intention de nuire à la sécurité nationale, s’appuyant sur des activités légitimes telles que ses rencontres avec des diplomates étrangers. Cette affaire est à présent en instance devant la Cour d’appel. Je vous prie instamment de libérer immédiatement et sans condition Nasrin Sotoudeh, car c’est une prisonnière d’opinion, détenue uniquement en raison des activités pacifiques qu’elle mène en faveur des droits humains. Je vous demande de veiller, en attendant sa libération, à lui permettre d'avoir des contacts réguliers avec ses proches et l’avocat de son choix. Je vous engage à cesser de criminaliser le travail des défenseurs des droits des femmes, notamment ceux qui protestent pacifiquement contre le port obligatoire du hijab, et à abolir les lois concernées. Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de ma haute considération, COMPLEMENT D’INFORMATION Nasrin Sotoudeh a été arrêtée chez elle à Téhéran le 13 juin 2018 et conduite à la prison d'Evin, où elle est incarcérée dans l’aile réservée aux femmes. Elle n’a pas pu consulter l’avocat de son choix pendant des mois après son arrestation. Par la suite, elle a observé deux grèves de la faim. En août 2018, elle a écrit une lettre depuis la prison annonçant qu’elle entamait une grève de la faim pour protester contre sa détention arbitraire et les pressions judiciaires que subissaient sa famille et ses amis ; elle faisait référence à l’arrestation de son ami Farhad Meysami, lui aussi défenseur des droits humains. En novembre 2018, elle a de nouveau observé une grève de la faim pour protester contre le maintien en détention par les autorités iraniennes de Farhad Meysami et contre l’arrestation de son époux, Reza Khandan, interpellé le 4 septembre 2018. Les deux hommes ont depuis été reconnus coupables de « diffusion de propagande contre le régime » et « rassemblement et collusion dans le but de porter atteinte à la sécurité nationale ». Ils ont été condamnés au total à six ans de prison chacun, pour avoir apporté leur soutien à la campagne contre le port obligatoire du hijab. Les dernières accusations portées à l'encontre de Nasrin Sotoudeh découlent de son travail pacifique en faveur des droits des femmes : elle a notamment défendu les femmes poursuivies en 2018 pour avoir manifesté pacifiquement contre les lois abusives, discriminatoires et dégradantes relatives au port obligatoire du voile (hijab). Dans son acte d’inculpation, le parquet a énuméré sept chefs retenus à son encontre, dont quatre étaient fondés sur son opposition au port obligatoire du voile : « incitation à la corruption et à la prostitution », avoir commis ouvertement « un acte immoral… en apparaissant en public sans porter le hijab », « troubles à l’ordre public » et « troubles à l’opinion publique ». Les activités pacifiques menées par Nasrin Sotoudeh contre le port obligatoire du hijab, notamment en tant qu'avocate de la défense, comme le fait de rencontrer ses clientes, semblent avoir été utilisées pour l'inculper pénalement. Les trois autres chefs d’inculpation – « formation d’un groupe dans le but de porter atteinte à la sécurité nationale », « diffusion de propagande contre le régime » et « rassemblement et collusion dans le but de porter atteinte à la sécurité nationale » – étaient également fondés sur des activités pacifiques jugées « criminelles » par les autorités : appartenance à des organisations de défense des droits humains, comme le Centre de défense des droits humains et la Campagne pour l'abolition étape par étape de la peine de mort, et publication d’informations concernant Shaparak Shajarizadeh, condamnée à une peine de 20 ans de prison dont 18 avec sursis, pour avoir manifesté pacifiquement contre le port obligatoire du hijab. Le parquet a même cité comme acte criminel le fait que Nasrin Sotoudeh ait insisté pour choisir un avocat indépendant, en dehors de la liste des 20 avocats sélectionnés par le responsable du pouvoir judiciaire. Son procès s'est déroulé le 30 décembre 2018 devant la 28e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran, en son absence. Elle avait refusé d’y assister, invoquant le caractère injuste de cette procédure. En septembre 2016, Nasrin Sotoudeh a été jugée par la 28e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran pour « diffusion de propagande contre le régime » et « rassemblement et collusion dans le but de porter atteinte à la sécurité nationale ». Le jour de son procès, elle s’est vu refuser l’entrée du tribunal et l’audience s’est déroulée en son absence. Elle n’a pas été informée du fait qu’elle avait été jugée et déclarée coupable avant sa dernière arrestation. Le jugement rendu ne faisait pas référence aux accusations précédemment mentionnées. En revanche, le juge l’a déclarée coupable d’une accusation plus discutable, avoir aidé à cacher des espions dans l’intention de nuire à la sécurité nationale, au titre de l’article 510 du Code pénal et l’a condamnée à cinq ans de prison, soit deux ans de plus que la peine obligatoire maximale prévue pour cette infraction. Dans le jugement, les autorités l’ont accusée de collaborer avec des « contre-révolutionnaires » installés en Iran et à l’étranger en vue de menacer la sécurité nationale et d’« organiser des rencontres secrètes avec des diplomates étrangers et des personnes soupçonnées d’être des agents du renseignement liés à des ambassades étrangères à Téhéran » sous couvert de défendre les droits humains. Elles ajoutaient que Nasrin Sotoudeh « avait reçu 50 000 € en tant que lauréate du prix Sakharov et pouvait donc financer ses activités contre la sécurité nationale et pour le renversement de l’État ». En effet, en 2012, alors qu’elle purgeait une peine précédente à la prison d’Evin, Nasrin Sotoudeh s’est vu attribuer le Prix Sakharov pour la liberté de pensée par le Parlement européen, conjointement avec le réalisateur iranien Jafar Panahi. D’après ce que sait Amnistie internationale, elle n’a jamais reçu de dotation financière dans le cadre de ce prix. LANGUE(S) À PRIVILÉGIER POUR LA RÉDACTION DE VOS APPELS : persan, anglais Vous pouvez également écrire dans votre propre langue. MERCI D’AGIR DANS LES PLUS BREFS DÉLAIS ET AVANT LE : 15 avril 2019. Au-delà de cette date, vérifiez auprès de votre section s’il faut encore intervenir. PRÉNOM, NOM ET PRONOM À UTILISER : Nasrin Sotoudeh (elle) LIEN VERS L’AU PRÉCÉDENTE : https://www.amnesty.org/fr/documents/mde13/8734/2018/fr/ ![]() En réaction à l'arrestation de Zeynab Taheri, l'avocate de Mohammad Salas, chauffeur de bus soufi de 51 ans exécuté dans la matinée du 18 juin 2018 à l'issue d'un procès manifestement inique, Philip Luther, directeur des recherches et des actions de plaidoyer pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amiestie internationale, a déclaré : « Il est édifiant que Zeynab Taheri ait été arrêtée après avoir annoncé publiquement son intention de révéler des éléments clés attestant de l’innocence de Mohammad Salas. Son arrestation témoigne une nouvelle fois de la détermination des autorités iraniennes à persécuter les avocats qui dénoncent la torture et les procès iniques. « Zeynab Taheri a défendu haut et fort Mohammad Salas en dénonçant publiquement l'iniquité de son procès, notamment le rejet d'éléments clés attestant de son innocence. « Elle doit être libérée immédiatement et sans condition. Au lieu de l'arrêter pour son travail d'avocate, les autorités iraniennes doivent remédier aux préoccupations largement partagées quant à l'exécution inconcevable de Mohammad Salas à l'issue d'un procès inique. » Complément d’information Zeynab Taheri a été arrêtée le 20 juin au matin pour des accusations forgées de toutes pièces, notamment « diffusion de propagande contre le régime », « publication de mensonges » et « troubles à l'opinion publique ». Certaines informations indiquent qu'elle a été conduite à la prison de Shahr-e Rey (alias Gharchak), à Varamin, près de Téhéran, où s’entassent des centaines de femmes déclarées coupables d'infractions violentes, dans des mauvaises conditions d'hygiène. Zeynab Taheri défend également l'universitaire irano-suédois Ahmadreza Djalali, condamné à mort et qui risque d'être exécuté. Les autorités iraniennes ont un lourd bilan en matière de persécution des avocats qui défendent des personnes incarcérées pour des motifs politiques, notamment les prisonniers d'opinion. |
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