![]() Les autorités de Singapour doivent renoncer immédiatement à l’exécution imminente d’un homme condamné à mort au titre de la loi répressive sur le contrôle des stupéfiants, a déclaré Amnistie internationale le 15 septembre 2020. La famille de Syed Suhail bin Syed Zin, 44 ans, a été informée de la date de son exécution, fixée au vendredi 18 septembre, et il leur a été conseillé de prendre des dispositions pour les funérailles. Arrêté en août 2011, Syed Suhail a par la suite été reconnu coupable de possession à des fins de trafic de 38,84 grammes de diamorphine et condamné automatiquement à la peine capitale. Le recours à la peine de mort pour des infractions à la législation sur les stupéfiants et l’imposition automatique de la peine capitale bafouent le droit international et les normes internationales. « Les autorités de Singapour doivent renoncer sur-le-champ à cette pendaison. Du recours à la peine de mort pour des infractions liées aux stupéfiants, à l’application automatique de la peine de mort et à l’utilisation de la présomption légale de culpabilité, elles continuent de piétiner les garanties internationales », a déclaré Chiara Sangiorgio, spécialiste de la peine de mort à Amnistie internationale. Singapour est l’un des quatre pays dont on sait qu’ils ont procédé à des exécutions pour des infractions liées aux stupéfiants ces dernières années. La loi très répressive relative au contrôle des stupéfiants ne permet pas aux juges de prendre en compte d’éventuelles circonstances atténuantes lors de l’énoncé du jugement, y compris la dépendance à la drogue ou d’autres circonstances jugées pertinentes dans le cadre de l’affaire. Les avocats de Syed Suhail ont fait valoir au tribunal qu’il était toxicomane à l’héroïne, ce qui a été un facteur déterminant ayant conduit à son arrestation. « Les autorités singapouriennes maintiennent ce châtiment cruel et tournent le dos à des approches s’appuyant sur la santé et la communauté, qui s’avèrent bien plus efficaces. Le fait d'avoir beaucoup misé sur des lois et des politiques draconiennes n’a pas permis de réduire la consommation et l’offre de stupéfiants, et n’offre aucune protection réelle contre les préjudices liés à la drogue. Le temps du changement est venu et il faut commencer par annuler l’exécution prévue vendredi », a déclaré Chiara Sangiorgio. À ce jour, plus de 106 États ont aboli la peine de mort pour tous les crimes, et plus des deux-tiers des pays du monde ont aboli ce châtiment en droit ou en pratique. « Alors que le monde tend à consigner la peine de mort dans les livres d’histoire, Singapour s’entête à résister à cette tendance. Il est temps que le gouvernement instaure un moratoire sur toutes les exécutions, à titre de première étape vers l’abolition. » Complément d’information Le droit international et les normes internationales interdisent d’imposer des peines de mort automatiques, car elles privent les juges de la possibilité de prendre en considération d’éventuelles circonstances atténuantes relatives à l’affaire. En outre, aux termes du droit et des normes internationaux, le recours à la peine de mort doit être limité aux « crimes les plus graves », c’est-à-dire aux homicides volontaires. Au titre de la Loi relative à l’usage illicite de stupéfiants en vigueur à Singapour, s’il est prouvé qu’une personne a en sa possession plus de 2 grammes de diamorphine, il est alors présumé qu’elle l’a en sa possession à des fins de trafic à moins qu’elle ne puisse prouver le contraire, en violation du droit à la présomption d’innocence. Amnistie internationale s’oppose en toutes circonstances et sans aucune exception à la peine de mort, quelles que soient la nature et les circonstances du crime commis, la culpabilité ou l’innocence ou toute autre situation du condamné, ou la méthode utilisée pour procéder à l’exécution.
1 Commentaire
![]() Un tribunal de Singapour a condamné à mort un homme via une visioconférence sur la plateforme Zoom. « Que ce soit via Zoom ou en personne, une condamnation à mort est toujours cruelle et inhumaine », a déclaré Chiara Sangiorgio, spécialiste de la peine de mort à Amnistie internationale. « Ce cas nous rappelle une nouvelle fois que Singapour continue de défier le droit international et les normes internationales en prononçant des condamnations à mort pour trafic de stupéfiants, à titre de châtiment obligatoire. « Cela doit cesser dès à présent. Singapour compte parmi les quatre pays du monde seulement dont on sait qu’ils continuent d’exécuter des personnes pour des infractions liées à la législation sur les stupéfiants, d’après les recherches d’Amnistie internationale. Il est temps que le gouvernement revienne sur son approche draconienne et abolisse définitivement la peine capitale. « Alors que le monde entier s’efforce de sauver et de protéger des vies en cette période de pandémie, cette demande de condamnation à mort est d’autant plus abjecte. » Complément d’information Le 20 mai 2020, un porte-parole de la Cour suprême de Singapour a confirmé qu’un ressortissant malaisien avait été condamné à la peine capitale après avoir été déclaré coupable d’infractions liées au trafic de stupéfiants. Cette décision a été communiquée par visioconférence vendredi 15 mai. L’avocat de cet homme a confirmé que l’audience de détermination de la peine s’était tenue via Zoom. ![]() Les autorités de Singapour doivent empêcher l’exécution imminente du ressortissant malaisien Micheal Anak Garing, a déclaré Amnistie internationale lundi 19 mars. Cet homme et un autre, tous deux originaires de l’État de Sarawak, en Malaisie, ont été reconnus coupables de meurtre par la Haute Cour de Singapour en 2014 pour avoir tué un homme au cours d’une attaque à main armée qui a eu lieu en 2010. Micheal Anak Garing a été condamné à mort. Sa famille a récemment été informée que son exécution était prévue pour vendredi 22 mars. « Une fois de plus, les autorités de Singapour menacent d’infliger la cruauté qu’elles prétendent combattre. Quelle que soit la gravité du crime commis, la peine de mort constitue une peine dégradante et inhumaine. Nous dénonçons son application en toutes circonstances, a déclaré Rachel Chhoa-Howard, chercheuse sur Singapour à Amnistie internationale. « Les autorités de Singapour doivent immédiatement annuler leur projet de procéder à cette exécution impitoyable. » Si elle avait lieu, cette exécution serait la première de l’année à Singapour à la connaissance d’Amnistie internationale. Les autorités singapouriennes ont exécuté 13 personnes en 2018, mais aucun détail sur les exécutions n’est rendu public dans ce pays. « Le nombre d’exécutions à Singapour a atteint les deux chiffres l’an dernier, pour la première fois depuis 2003, a déclaré Rachel Chhoa-Howard. Il s’agit d’une escalade très inquiétante. Nous appelons les autorités à changer de cap et à rétablir le moratoire sur les exécutions, première étape vers l’abolition de la peine de mort. » Complément d’information Lorsque Micheal Anak Garing et son coaccusé ont été inculpés, les personnes reconnues coupables de meurtre étaient automatiquement condamnées à mort. À la suite de modifications du Code pénal de Singapour qui sont entrées en vigueur en 2013, les meurtres commis sans intention explicite de tuer sont devenus passibles de la réclusion à perpétuité et d’une peine de flagellation ou, à la discrétion du juge, de la peine de mort. Lors de l’audience consacrée à la détermination de la peine des deux accusés, en avril 2015, Micheal Anak Garing a été condamné à mort, ayant été identifié comme l’auteur des blessures mortelles infligées à la victime – un élément qu’il a contesté devant la Cour d’appel, qui l’a débouté en 2017. Son coaccusé a été condamné à une peine de réclusion à perpétuité et 24 coups de badine. Amnistie internationale s’oppose à la peine de mort de façon catégorique et sans aucune exception, indépendamment de la nature et des circonstances de l’infraction commise, de la situation du condamné, de sa culpabilité ou de son innocence, ou encore de la méthode utilisée pour procéder à l’exécution. La peine capitale bafoue le droit à la vie et constitue le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit. À l’heure actuelle, 106 pays l’ont abolie pour toutes les infractions, et 142 au total sont abolitionnistes en droit ou en pratique. En 2017, la peine de mort a été prononcée ou appliquée pour des infractions à la législation sur les stupéfiants dans 15 pays, en violation du droit international et des normes internationales. Amnistie internationale a recensé des exécutions pour de tels faits dans seulement quatre pays : l’Arabie saoudite, la Chine (où les données à ce sujet sont classées secret d’État), l’Iran et Singapour. L’application automatique de la peine de mort dans certains cas, pour meurtre et trafic de stupéfiants, est maintenue à Singapour, contrairement aux garanties et restrictions internationales concernant le recours à ce châtiment. Les autorités singapouriennes doivent empêcher l'exécution imminente de Prabu N Pathmanathan, un Malaisien de 31 ans, et d'un autre homme dont le nom n'a pas été révélé, a déclaré Amnistie internationale le 24 octobre. Les deux prisonniers ont été condamnés à la peine de mort dans deux affaires distinctes pour des infractions liées aux stupéfiants.
Les proches de Prabu Pathmanathan ont été informés la semaine dernière du fait que son exécution a été fixée au 26 octobre. Il a été condamné automatiquement à la peine de mort pour avoir été trouvé en possession de diamorphine. Selon les informations reçues, un autre homme doit être exécuté ce vendredi, également pour des infractions liées aux stupéfiants. Les informations concernant ces deux exécutions prévues pour vendredi ont été reçues à la suite d'autres informations signalant qu'un autre homme a été exécuté le 24 octobre, et trois autres encore le 5 octobre, également pour des infractions liées aux stupéfiants. Le recours à la peine de mort et l'application de cette peine pour des infractions à la législation sur les stupéfiants bafouent le droit international et les normes internationales. « Les autorités singapouriennes doivent immédiatement faire le nécessaire pour empêcher la mise à mort de ces hommes, et mettre fin à cette impitoyable vague d'exécutions, a déclaré Rachel Chhoa-Howard, chargée de recherches sur Singapour à Amnistie internationale. « Il est grand temps que Singapour rétablisse un moratoire sur la peine de mort et suive l'exemple du gouvernement malaisien, qui a suspendu toutes les exécutions et annoncé son intention d'abolir le recours à ce châtiment cruel pour tous les crimes. « Le fait que la famille de Prabu Pathmanathan, en Malaisie, ait été informée de son exécution imminente alors même que leur gouvernement vient de décider de mettre un terme à cette ignoble pratique rend cette affaire encore plus désolante, a-t-elle ajouté. Ce châtiment cruel et irréversible n’a sa place dans aucune société, comme l’ont reconnu plus des deux tiers des pays du monde. » À la connaissance d'Amnistie internationale, six exécutions ont eu lieu à Singapour cette année, toutes pour des infractions liées aux stupéfiants. Les autorités singapouriennes ont procédé à huit exécutions en 2017, toujours pour des infractions à la législation sur les stupéfiants, mais elles n'ont pas systématiquement rendu publiques les informations relatives à ces exécutions. Complément d’information Amnistie internationale s’oppose à la peine de mort en toutes circonstances et sans aucune exception, indépendamment de la nature et des circonstances de l'infraction commise, de la situation du condamné, de sa culpabilité ou de son innocence, ou encore de la méthode utilisée pour procéder à l’exécution. La peine capitale bafoue le droit à la vie et constitue le châtiment le plus cruel, le plus inhumain et le plus dégradant qui soit. À l'heure actuelle, 106 pays ont aboli la peine capitale pour toutes les infractions, et 142 sont abolitionnistes en droit ou en pratique. En 2017, la peine de mort a été prononcée ou appliquée pour des infractions liées aux stupéfiants dans 15 pays, mais Amnistie internationale n'a enregistré de cas d'exécution de personnes condamnées pour de telles infractions que dans quatre pays : la Chine (où les chiffres relatifs à ce châtiment sont classés secret d'État), l'Iran, l'Arabie saoudite et Singapour. ![]() Les autorités singapouriennes doivent renoncer immédiatement à exécuter un homme condamné à mort au titre des lois répressives relatives aux stupéfiants. Les proches d’Hishamrudin Bin Mohd ont été informés cette semaine que son exécution était prévue pour vendredi 16 mars. Il avait été automatiquement condamné à mort pour détention de presque 35 grammes de diamorphine à des fins de trafic. « Cette exécution doit être immédiatement annulée. Les autorités singapouriennes ont deux jours pour prendre la bonne décision et éviter que la cruelle législation relative aux stupéfiants ne coûte la vie à une personne de plus », a déclaré James Gomez, directeur régional pour l’Asie du Sud-Est et le Pacifique à Amnistie internationale. « La peine de mort est toujours une violation des droits humains, mais les condamnations à mort automatiques rendent le recours à ce châtiment encore plus révoltant. Ces lois empêchent les tribunaux de tenir compte des circonstances de l’infraction commise et de la situation de l’accusé. » Le recours à la peine de mort pour des infractions à la législation sur les stupéfiants et l’imposition automatique de la peine capitale bafouent le droit international et les normes internationales. La cour d’appel examinera une ultime demande de sursis pour Hishamrudin Bin Mohd jeudi 15 mars. « Hishamrudin Bin Mohd a exprimé de graves préoccupations quant aux éléments de preuve sur la base desquels il a été condamné ainsi qu’à l’équité de son procès et de son appel, et il continue de clamer son innocence. L’audience du 15 mars est la dernière chance d’empêcher son exécution, et il ne faut pas la rater », a déclaré James Gomez. « Le fait que, pas plus tard que la semaine dernière, Singapour a envoyé à la potence une autre personne condamnée à mort au titre de la législation sur les stupéfiants est très inquiétant. Singapour doit instaurer immédiatement un moratoire sur la peine de mort en vue de l’abolir définitivement. Ce châtiment cruel et irréversible n’a sa place dans aucune société, comme l’ont reconnu plus des deux tiers des pays du monde. » Amnistie internationale s’oppose à la peine de mort en toutes circonstances et sans aucune exception, indépendamment de la nature et des circonstances de l’infraction commise, de la situation du condamné, de sa culpabilité ou de son innocence, ou encore de la méthode utilisée pour procéder à l’exécution. À ce jour, 106 pays ont aboli la peine capitale pour toutes les infractions, et plus des deux tiers des pays du monde sont abolitionnistes en droit ou en pratique. COMPLÉMENT D’INFORMATION Le 9 mars 2018, un ressortissant ghanéen condamné automatiquement à mort en juillet 2016 pour avoir importé 1 634,90 grammes de méthamphétamine a été exécuté. L’exécution d’Hishamrudin Bin Mohd est prévue pour le 16 mars, une semaine après que la première exécution de 2018 à Singapour a eu lieu. Ce Singapourien a été déclaré coupable d'infractions liées aux stupéfiants et condamné automatiquement à la peine de mort en 2016. Il continue de clamer son innocence dans ce crime.
Des représentants des autorités carcérales ont déclaré lundi 12 mars à des membres de la famille d’Hishamrudin Bin Mohd que son exécution était prévue pour vendredi 16 mars, soit quatre jours plus tard. Hishamrudin Bin Mohd, un Singapourien âgé de 56 ans, a été automatiquement condamné à la peine de mort le 6 avril 2016 après qu’il a été déclaré coupable de détention de 34,96 grammes de diamorphine à des fins de trafic. Il a été débouté de son appel le 3 juillet 2017. Les tribunaux ont estimé qu’il ne remplissait pas les critères permettant aux juges de faire usage de leur pouvoir d’appréciation lors de la condamnation en vertu des modifications apportées à la Loi relative à l'usage illicite de stupéfiants, car son rôle présumé dans l’infraction a été considéré comme allant au-delà du simple transport de stupéfiants, et parce qu’il n’avait fait aucune déclaration concernant sa santé mentale dans le but de voir sa responsabilité atténuée. Hishamrudin Bin Mohd clame son innocence depuis son arrestation et affirme que les poursuites engagées contre lui étaient injustes. Durant son procès et son appel, il a déclaré avoir été agressé par des membres de la Brigade des stupéfiants lors de son arrestation, et dit que des représentants de l’État avaient disposé et falsifié des éléments de preuve l’incriminant. Selon un membre de sa famille, il a dessaisi plusieurs avocats qui lui avaient été assignés au titre de l’Aide juridictionnelle pour les infractions passibles de la peine de mort, car ils ne respectaient pas ses instructions en matière de défense, et il a fini par se représenter lui-même à son procès et durant son appel. Il a ainsi choisi de ne pas former de recours en grâce auprès de la présidente, et a plutôt essayé pendant des mois de rouvrir le cas en faisant de nouveau appel. Ces tentatives se sont avérées infructueuses, et son exécution a été programmée pour le 16 mars. Une demande de révision judiciaire a été déposée à la dernière minute, puis acceptée lundi 12 mars ; une audience doit se tenir à huis clos mercredi 14 mars. DANS LES APPELS QUE VOUS FEREZ PARVENIR LE PLUS VITE POSSIBLE AUX DESTINATAIRES MENTIONNÉS CI-APRÈS, en anglais ou dans votre propre langue : - demandez aux autorités singapouriennes de renoncer immédiatement à exécuter Hishamrudin Bin Mohd et qui que ce soit d’autre ; - déplorez le recours persistant à la peine de mort à Singapour pour les infractions liées aux stupéfiants, et l’existence de la condamnation automatique à ce châtiment, qui portent tous deux atteinte au droit international et aux normes qui y sont associées ; - priez-les d’instaurer un moratoire officiel sur les exécutions et de commuer toutes les condamnations à mort, à titre de première étape vers l’abolition de la peine de mort. ENVOYEZ VOS APPELS AVANT LE 24 AVRIL 2018 À : Présidente de Singapour Her Excellency Halimah Yacob Office of the President of the Republic of Singapore Orchard Road, Singapore 238823 Télécopieur : +65 6735 3135 Courriel : istana_feedback@istana.gov.sg Twitter : @govsingapore Formule d’appel : Your Excellency, / Madame la Présidente, Premier ministre de Singapour Lee Hsien Loong Prime Minister's Office Orchard Road, Istana Singapore 238823 Télécopieur : +65 6835 6621 Courriel : pmo_hq@pmo.gov.sg Formule d’appel : Dear Prime Minister, / Monsieur le Premier ministre, Copies à : Directeur de l'administration pénitentiaire Desmond Chin Kim Tham Changi Prison Complex Singapore Prison Service 982 Upper Changi Road North Singapore 507799 Télécopieur : +65 65420 425 Courriel : prisonfeedback@pris.gov.sg Veuillez également adresser des copies aux représentants diplomatiques de Singapour dans votre pays. Vérifiez auprès de votre section s’il faut encore intervenir après la date indiquée ci-dessus. Merci. COMPLÉMENT D’INFORMATION Lundi 12 mars 2018, des représentants de l’administration carcérale de Singapour ont demandé aux proches d’Hishamrudin Bin Mohd de lui rendre visite à la prison de Changi, dans l’est de l’État, le jour même. À la fin de leur visite, il leur a été annoncé que l’exécution par pendaison d’Hishamrudin Bin Mohd était prévue pour le 16 mars, et que sa famille bénéficierait d’un temps de visite plus long, jusqu’à quatre heures par jour, les trois jours précédant sa mise à mort. Les fonctionnaires ont ajouté qu’Hishamrudin Bin Mohd n’apprendrait la date de son exécution que le lendemain matin, mardi 13 mars, et que la veille de l’exécution, deux membres de la famille auraient la possibilité d’utiliser une pièce dédiée - créée par les services carcéraux en novembre 2017 - pour se reposer et attendre d’assister à la pendaison. L’administration carcérale a aussi indiqué que le corps du prisonnier serait rendu à sa famille après l’exécution. L’information concernant l’exécution imminente d’Hishamrudin Bin Mohd a été communiquée à sa famille trois jours après l’annonce par la Brigade des stupéfiants, dans les médias nationaux, de l’exécution d’un ressortissant ghanéen, vendredi 9 mars 2018. Cet homme avait été déclaré coupable d’avoir importé 1 634,90 grammes de méthamphétamine en juillet 2016, et automatiquement condamné à la peine capitale. Sa mise à mort porte à 19 le nombre d’exécutions auxquelles il est établi que Singapour a procédé depuis l’entrée en vigueur des réformes législatives de 2012. Sur ces 19 personnes, 16 étaient des hommes reconnus coupables d’infractions à la législation sur les stupéfiants. Les autorités singapouriennes ne rendent pas publiques les informations relatives aux exécutions programmées, se limitant à faire occasionnellement des annonces officielles sur les exécutions, après qu’elles ont eu lieu. Depuis l’adoption des modifications de la Loi relative à l’usage illicite de stupéfiants (2012) et du Code pénal (14 novembre 2014), les tribunaux de Singapour ont désormais la possibilité de ne pas imposer la peine de mort dans certains cas. Dans les affaires de stupéfiants, les prévenus peuvent échapper à ce châtiment s'ils ne sont impliqués que dans le transport, l’expédition ou la livraison d’une substance illicite (en tant que « mules »), à condition que le parquet puisse certifier de leur coopération avec la Brigade des stupéfiants dans ses opérations de lutte contre la drogue. Dans tous les autres cas, ce châtiment reste obligatoire. Dans son récent rapport intitulé Cooperate or Die (https://www.amnesty.org/fr/documents/act50/7158/2017/en/), Amnistie internationale a indiqué que les avocats et les juges sont uniquement informés de la décision du parquet concernant cette coopération et ne savent donc pas comment cette assistance a été fournie. L’imposition obligatoire de la peine de mort porte atteinte au droit international. Le Comité des droits de l’homme des Nations unies a indiqué que « la condamnation automatique et obligatoire à la peine de mort constitue une privation arbitraire de la vie, en violation du paragraphe 1 de l’article 6 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, dans des circonstances où la peine capitale est prononcée sans qu’il soit possible de prendre en considération la situation personnelle de l’accusé ou les circonstances ayant entouré le crime en question ». Aux termes du droit international, le recours à la peine de mort doit être limité aux « crimes les plus graves ». À de nombreuses reprises, le Comité des droits de l’homme de l’ONU a établi que les infractions à la législation sur les stupéfiants ne relevaient pas des « crimes les plus graves », un constat confirmé par le rapporteur spécial des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires et arbitraires et par le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Amnistie internationale s’oppose en toutes circonstances et sans aucune exception à la peine de mort, quelles que soient la nature et les circonstances du crime commis, la culpabilité ou l’innocence ou toute autre situation de la personne condamnée, ou la méthode utilisée pour procéder à l’exécution. À ce jour, plus de 106 États ont aboli la peine de mort pour tous les crimes, et plus des deux-tiers des pays du monde ont aboli ce châtiment en droit ou en pratique. ![]() L’enquête menée sur dix militants anti-peine de mort, pour la seule raison qu’ils ont participé à une manifestation silencieuse devant la prison de Changi, est la dernière initiative en date pour intimider les défenseurs des droits humains à Singapour. Des policiers ont informé Kirsten Han, Jolovan Wham, Terry Xu, Jason Soo et au moins six autres personnes par lettre qu’ils faisaient l’objet d’une enquête pour « avoir participé à un rassemblement public sans autorisation » au titre de l’article 16(2)(a) de la Loi relative à l’ordre public, après qu’ils eurent participé à une manifestation silencieuse pour Prabagaran Srivijayan, un ressortissant malaisien condamné à mort et exécuté le 14 juillet. La veille de son exécution, des militants anti-peine de mort, ainsi que des amis et des membres de la famille de Prabagaran Srivijayan, se sont rassemblés devant la prison de Changi, où ils ont tenu une veillée aux bougies et ont brandi des photos de lui. Des policiers ont par la suite informé le groupe qu’ils ne pouvaient pas allumer de bougies et ont confisqué les bougies et les photos. Les militants des droits humains ont déclaré qu’ils ont obéi aux ordres et qu’ils ont donné les bougies et les photos aux policiers. D’après eux, les policiers ont autorisé le groupe à rester devant la prison, à condition qu’ils n’allument plus de bougies, et ils ne sont ensuite plus intervenus dans le rassemblement. À Singapour, les rassemblements publics font l’objet de lourdes restrictions. La Loi relative à l’ordre public, promulguée en 2009, règlemente les conférences publiques, les rassemblements religieux et les manifestations à caractère politique. En avril 2017, des modifications de la loi ont accordé des pouvoirs renforcés aux policiers et à d’autres responsables de l’application des lois qui leur permettent de restreindre ou d’interdire indûment les manifestations, accroissant ainsi le risque que les rassemblements pacifiques soient pénalisés. En plus de faire l’objet d’une enquête menée par la police, les défenseurs des droits humains sont également soumis à une interdiction de voyager arbitraire, ce qui les empêche de quitter le pays. Le 6 septembre, Terry Xu a été arrêté par des agents de l’immigration alors qu’il voulait traverser le poste de contrôle de Woodlands pour se rendre en Malaisie. La personne responsable de l’enquête lui a dit qu’il faisait l’objet d’une interdiction de voyager à l’étranger. On ne lui a donné aucune information sur la durée de cette interdiction de voyager, et il ne sait pas non plus si elle sera levée une fois les enquêtes terminées. L’imposition d’interdictions de voyager arbitraires est contraire au droit de circuler librement. Selon l’article 13(2) de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, « Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays. » Les interdictions de voyager prononcées contre des défenseurs des droits humains stigmatisent encore plus leur travail et répriment le droit aux libertés d’expression et d’association. Amnistie internationale demande aux autorités singapouriennes de garantir le droit aux libertés d’expression, de rassemblement pacifique, d’association et de circuler librement en mettant fin à toutes les enquêtes menées sur des défenseurs des droits humains en raison de leur militantisme pacifique, et en levant immédiatement les restrictions arbitraires en matière de déplacement qui leur sont imposées. De plus, l’organisation demande au gouvernement d’abroger toutes les lois restrictives qui limitent les rassemblements publics, notamment l’article 16(2)(a) de la Loi sur l’ordre public, et de rendre les lois et les politiques conformes aux normes internationales. Complément d’information À Singapour, les modifications apportées à la Loi relative à l’ordre public, que le Parlement a adoptées, confèrent à la police et à certains représentants de l'État de vastes pouvoirs arbitraires leur permettant de restreindre ou d'interdire les rassemblements publics et les manifestations. Dès le 3 avril 2017, les organisateurs d'événements publics ont dû se conformer à des mesures encore plus strictes, et notamment demander une autorisation au moins 28 jours à l'avance et informer la police de leurs prévisions quant à la taille du rassemblement. S'ils ne le font pas, ils s'exposent à une amende de 20 000 dollars singapouriens ou à une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à un an, voire aux deux. En février 2017, la militante politique Han Hui Hui, qui critique le gouvernement, a été condamnée à une amende de 3 100 dollars singapouriens, pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d'expression. En conséquence, elle ne pourra pas se porter candidate aux prochaines élections législatives. Elle a été condamnée à cette amende parce qu'elle a organisé une manifestation pacifique au parc Hong Lim en 2014, pour protester contre l'utilisation des fonds de pension par le gouvernement. En juin, les organisateurs du Pink Dot – un événement annuel rassemblant des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT), leurs amis, leurs proches et des personnes soutenant leurs droits – ont dû mettre en place des barricades autour du parc Hong Lim, où doit se tenir cet événement, et vérifier l’identité des participants, afin de veiller à ce qu’aucun étranger ne participe à l’événement. En 2012, Prabagaran Srivijayan, un ressortissant malaisien, a été reconnu coupable d’avoir tenté d’importer de l’héroïne et avait été condamné automatiquement à la peine de mort, après que la police eût trouvé 22,24 grammes du stupéfiant dans l’accoudoir de la voiture qu’il avait empruntée. Avant son exécution, Prabagaran Srivijayan n’avait cessé de clamer son innocence, et ses avocats ont soulevé de graves inquiétudes quant à l'équité de son procès, affirmant que les autorités n'ont pas donné suite à certains éléments et n'ont pas convoqué des témoins clés qui auraient corroboré sa version des faits. ![]() En réaction à l’annonce de l’exécution du ressortissant malaisien Prabagaran Srivijayan à Singapour le 14 juillet, James Gomez, directeur de la région Asie du Sud-Est et Pacifique à Amnistie internationale, a déclaré : « Cette exécution est une violation choquante du droit à la vie. Ce châtiment cruel a été infligé après un procès inique entaché d’irrégularités, ce qui rend cette atteinte au droit international d’autant plus choquante. » « Le fait qu’un appel était en cours dans son pays d’origine au moment de son exécution, ainsi que les graves inquiétudes quant à l’équité de son procès soulignent le mépris flagrant pour les garanties prévues par la loi dont ont fait preuve les autorités dans ces circonstances douteuses. » Complément d’information Prabagaran Srivijayan avait été déclaré coupable de trafic de stupéfiants et condamné automatiquement à la peine de mort en 2012, après la découverte de 22,24 grammes d’héroïne dans l’accoudoir d’un véhicule qu’il avait emprunté. Il a toujours clamé son innocence. Les avocats de Prabagaran Srivijayan ont soulevé de graves inquiétudes quant à l’équité de son procès, notamment en raison du fait que les autorités n’ont pas donné suite à certains éléments et n’ont pas convoqué des témoins clés qui auraient corroboré sa version des faits. Ses avocats ont engagé une procédure en Malaisie en mars 2017, demandant au pays de solliciter l’intervention de la Cour internationale de justice. Un appel était toujours en cours d’examen par la cour d’appel malaisienne. Les garanties internationales pour la protection des droits des personnes passibles de la peine de mort indiquent clairement qu’aucune exécution ne doit être menée tant que des procédures d’appel sont en cours. Une demande de sursis avait été déposée auprès de la cour d’appel de Singapour, mais avait été refusée le 13 juillet. ![]() Les autorités de Singapour doivent empêcher l’exécution imminente d’un homme malaisien déclaré coupable, à l’issue d’un procès ayant soulevé de sérieux doutes quant à son équité, d’avoir importé des stupéfiants, a déclaré Amnistie internationale le 11 juillet 2017. L’exécution de Prabagaran Srivijayan est prévue pour vendredi 14 juillet, d’après sa famille qui a été informée la semaine dernière. Prabagaran Srivijayan a été déclaré coupable de trafic de stupéfiants et condamné automatiquement à la peine de mort en 2012, après que 22,24 grammes de diamorphine ont été découverts dans l’accoudoir d’une voiture qu’il avait empruntée. Il a toujours clamé son innocence. « Il ne reste que quatre jours pour sauver la vie de Prabagaran Srivijayan avant qu’il soit conduit à la potence. Les autorités singapouriennes doivent immédiatement empêcher cette exécution, avant qu’une autre personne ne soit victime de ce châtiment inhumain et irréversible », a déclaré James Gomez, directeur du programme Asie du Sud-Est et Pacifique d’Amnistie internationale. Les avocats de Prabagaran Srivijayan ont émis de sérieux doutes quant à l’équité de son procès, notamment en raison du fait que les autorités n’ont pas donné suite à certains éléments et n’ont pas convoqué des témoins clés qui auraient corroboré sa version des faits. Ses avocats ont également engagé une procédure en Malaisie en mars 2017, pour demander au pays d’intervenir auprès de la Cour internationale de justice. Un appel est toujours en cours d’examen par la cour d’appel. Les garanties internationales pour la protection des prisonniers condamnés à mort indiquent clairement qu’aucune exécution ne doit être menée tant que des procédures d’appel sont en cours. « La peine de mort est toujours une violation du droit à la vie, et les circonstances de cette affaire rendent la volonté des autorités singapouriennes de procéder à l’exécution d’autant plus inquiétante », a déclaré James Gomez. « Non seulement les avocats de Prabagaran Srivijayan ont signalé les irrégularités de son procès, mais en plus, un appel est toujours en instance en Malaisie. Singapour enfreindrait le droit international en procédant à cette exécution. » Complément d’information La loi à Singapour prévoit qu’en cas de présomption de possession et de trafic de stupéfiants, la charge de la preuve ne pèse pas sur le parquet mais sur l’accusé. Il s’agit là d’une violation du droit à un procès équitable, garanti par le droit international relatif aux droits humains, renversant la présomption d’innocence. Les infractions à la législation sur les stupéfiants n’entrent pas dans la catégorie des « crimes les plus graves » qui seuls, au regard du droit international et des normes internationales, peuvent emporter la peine capitale. L’imposition automatique de la peine de mort est par ailleurs également interdite. Depuis que Singapour a mis fin à un moratoire sur les exécutions en 2014, les autorités ont exécuté au moins dix personnes, dont sept pour trafic de stupéfiants. En 2016, quatre personnes ont été exécutées (deux pour homicide et deux pour trafic de stupéfiants) et au moins 38 personnes étaient condamnées à mort à la fin de l’année. Amnistie internationale est opposée à la peine de mort en toutes circonstances, quelle que soit la nature du crime. À l’heure actuelle, 103 pays ont aboli la peine capitale pour toutes les infractions, et 141 sont abolitionnistes en droit ou en pratique. Les proches de Prabagaran Srivijayan, un ressortissant malaisien, ont été informés que son exécution était prévue pour vendredi 14 juillet à Singapour. Il avait été déclaré coupable d’infractions liées aux stupéfiants et condamné automatiquement à la peine de mort en 2012, en violation du droit international et des normes internationales. Une procédure d’appel est toujours en instance devant les tribunaux malaisiens.
Les proches de Prabagaran Srivijayan, qui habitent en Malaisie, ont reçu une lettre des autorités de Singapour, datée du 6 juillet 2017, les informant que son exécution aurait lieu une semaine plus tard, le 14 juillet, à la prison de Changi. Prabagaran Srivijayan, un ressortissant malaisien de 29 ans, avait été déclaré coupable d’avoir tenté de faire entrer 22,24 grammes d’héroïne à Singapour et avait été condamné automatiquement à la peine de mort le 22 juillet 2012. Prabagaran Srivijayan a sans cesse clamé son innocence. Il a déclaré qu’il ignorait tout des stupéfiants découverts dans l’accoudoir d’une voiture qu’il avait empruntée. Aux termes du droit singapourien, toute substance interdite découverte dans un véhicule est présumée appartenir au conducteur. Dans ces circonstances, la charge de la preuve revient à l’accusé, en violation du droit à la présomption d’innocence et du droit à un procès équitable. En outre, l’un des avocats de Prabagaran Srivijayan a fait part d’autres inquiétudes quant au respect du droit à un procès équitable, notamment parce que les autorités singapouriennes n’ont pas exploré toutes les pistes ni entendu deux témoins qui, selon Prabagaran Srivijayan, pourraient prouver son innocence. Afin d’essayer de remédier à ces violations, ses avocats ont engagé une procédure en Malaisie en mars 2017, demandant au pays d’intervenir auprès de la Cour internationale de justice. Un appel est toujours en cours d’examen et les autorités de Singapour ont été informées de cette procédure en cours. Les garanties internationales pour la protection des droits des personnes passibles de la peine de mort indiquent clairement qu’aucune exécution ne doit être menée tant que des procédures d’appel sont en cours. DANS LES APPELS QUE VOUS FEREZ PARVENIR LE PLUS VITE POSSIBLE AUX DESTINATAIRES MENTIONNÉS CI-APRÈS, en anglais ou dans votre propre langue : - appelez les autorités de Singapour à empêcher immédiatement l’exécution de Prabagaran Srivijayan et à le gracier, et rappelez-leur que les garanties pour la protection des droits des personnes passibles de la peine de mort indiquent clairement qu’aucune exécution ne doit être menée tant que des procédures d’appel sont en cours, et qu’une procédure est toujours en cours en Malaisie, son pays d’origine ; - engagez les autorités à rétablir un moratoire officiel sur les exécutions en vue de l’abolition de la peine de mort et à commuer sans délai toutes les peines capitales ; - rappelez-leur que les infractions liées aux stupéfiants n’entrent pas dans la catégorie des « crimes les plus graves », seuls pour lesquels le droit international autorise le recours à la peine de mort, dont l’imposition automatique est par ailleurs interdite. ENVOYEZ VOS APPELS AVANT LE 14 JUILLET 2017 À : Président de Singapour His Excellency Tony Tan Keng Yam Office of the President of the Republic of Singapore Orchard Road, 238823 Singapour Télécopieur : +65 6735 3135 Courriel : istana_feedback@istana.gov.sg Twitter : @govsingapore Formule d’appel : Monsieur le Président, / Your Excellency, Surintendant adjoint des prisons Woon Wei Khoon Changi Prison Complex Singapore Prison Service 982 Upper Changi Road North Singapour 507799 Télécopieur : (65) 65469208 Courriel : woon_wei_khoon@pris.gov.sg Formule d’appel : Monsieur le surintendant adjoint, / Dear Deputy Superintendent, Copies à : Ministre malaisien des Affaires étrangères His Excellency Dato’ Sri Anifah Aman Ministry of Foreign Affairs of Malaysia No. 1, Jalan Wisma Putra Precinct 2 Federal Government Administrative Centre 62602 Putrajaya, Malaisie Télécopieur : +603 8889 1717 Courriel : anifah@kln.gov.my Veuillez également adresser des copies aux représentants diplomatiques de Singapour dans votre pays. Vérifiez auprès de votre section s’il faut encore intervenir après la date indiquée ci-dessus. Merci. Ceci est la première mise à jour de l’AU 12/17. Pour plus d’informations : https://www.amnesty.org/fr/documents/asa36/5481/2017/fr/. COMPLÉMENT D’INFORMATION Le 18 juillet 2014, Singapour a procédé à ses deux premières exécutions depuis 2012. Deux hommes ont alors été pendus après avoir été reconnus coupables de trafic de stupéfiants et condamnés automatiquement à la peine de mort. En les mettant à mort, Singapour a mis fin à un moratoire sur la peine de mort décrété en juillet 2012 pour permettre au Parlement de réexaminer les lois imposant la peine capitale comme châtiment obligatoire. Depuis, les autorités singapouriennes ont exécuté au moins dix autres personnes, dont sept pour trafic de stupéfiants. Au moins sept nouvelles condamnations à mort ont été prononcées de manière automatique pour trafic de stupéfiants en 2016. À la fin de l’année 2016, Singapour comptait au moins 38 condamnés à mort. L’imposition obligatoire de la peine de mort est contraire au droit international. Le Comité des droits de l’homme des Nations unies a indiqué que « la condamnation automatique et obligatoire à la peine de mort constitue une privation arbitraire de la vie, en violation du paragraphe 1 de l’article 6 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, dans des circonstances où la peine capitale est prononcée sans qu’il soit possible de prendre en considération la situation personnelle de l’accusé ou les circonstances ayant entouré le crime en question ». Depuis l’adoption des modifications de la Loi relative à l’usage illicite de stupéfiants (2012) et du Code pénal (14 novembre 2014), les tribunaux de Singapour ont la possibilité de ne pas imposer la peine de mort dans certains cas. Dans les affaires de stupéfiants, les prévenus peuvent maintenant échapper à ce châtiment s’ils ne sont impliqués que dans le transport, l’expédition ou la livraison d’une substance illicite, ou s’ils ont simplement proposé leurs services (en tant que « mules ») pour de tels actes, à condition que le parquet puisse certifier de leur coopération avec l’Office central des stupéfiants dans ses opérations de lutte contre la drogue. Cependant, dans d’autres circonstances, ce châtiment reste obligatoire. Aux termes du droit international, le recours à la peine de mort doit être limité aux « crimes les plus graves ». À de nombreuses reprises, le Comité des droits de l’homme de l’ONU a établi que les infractions à la législation sur les stupéfiants ne relevaient pas des « crimes les plus graves », un constat confirmé par le rapporteur spécial des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires et arbitraires et par le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Amnistie internationale estime que la peine de mort constitue le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit, ainsi qu’une violation du droit à la vie, inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l’homme. Amnistie internationale soutient les appels, figurant notamment dans cinq résolutions adoptées par l’Assemblée générale des Nations unies depuis 2007, en faveur de la mise en place d’un moratoire sur les exécutions en vue de l’abolition de la peine capitale. À ce jour, 141 pays ont aboli la peine capitale en droit ou en pratique. Dans la région Asie-Pacifique, 20 États ont aboli la peine capitale pour tous les crimes et sept autres sont abolitionnistes dans la pratique. Après le second examen périodique universel du pays réalisé par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU en janvier 2016, la délégation de Singapour a rejeté les recommandations formulées par plusieurs pays, dont l’Argentine, la Namibie, la Sierra Leone, l’Afrique du Sud, l’Espagne et la Suède, en faveur du rétablissement d’un moratoire sur toutes les exécutions et de la mise en place de mesures pour limiter le recours à la peine de mort et, à terme, l’abolir. |
Centre de presseLe centre de presse du Secrétariat international met à la disposition des professionnels et du grand public des nouvelles de dernière minute, des commentaires de spécialistes et des informations importantes sur la situation dans le monde relative à la peine de mort. Archives
Janvier 2021
Catégories
Tout
|