Amnistie internationale Abolition de la Peine de mort
  • ACCUEIL
  • ACTIONS
    • ACTIONS A L'INTERNATIONAL
    • ACTIONS AUX ETATS-UNIS
    • CALENDRIER
    • 40 ANS DE LUTTE
    • JOURNEE MONDIALE
    • VILLES POUR LA VIE
  • PORTRAIT MONDIAL
    • AUX ETATS-UNIS
    • EN ARABIE SAOUDITE
    • EN IRAN
    • AU MOYEN-ORIENT
    • EN CHINE
    • EN ASIE-PACIFIQUE
    • EN AFRIQUE
    • AILLEURS DANS LE MONDE
  • PROBLEMATIQUES
    • DROITS HUMAINS
    • CRIMES PASSIBLES
    • FAMILLES DE VICTIMES
    • HISTORIQUE AU CANADA
    • INNOCENCE
    • METHODES D'EXECUTION
    • MINEURS DELINQUANTS
    • MINORITES SEXUELLES
    • SANTE MENTALE
    • TERRORISME
  • INFOS
    • BONNES NOUVELLES
    • CENTRE DE PRESSE
    • MATERIEL PEDAGOGIQUE
    • VIDEOS TEMOIGNAGES
  • CONTACT
Cliquer ici pour modifier.

Centre de presse

Cliquer ici pour modifier.

Guinée équatoriale. 40 ans d'impunité depuis l’accession au pouvoir d’Obiang Nguema.

8/2/2019

0 Commentaires

 
Photo
3 août 1979 - 3 août 2019. Téodoro Obiang Nguema Mbasogo est pour la 40e année à la tête de la Guinée équatoriale. Un record mondial que ne fêteront pas les Equato-guinéens, soumis à des violations des droits humains systématiques, dans une impunité totale et hors des radars médiatiques. Face à l’océan Atlantique, située dans l’enceinte de la Présidence, la prison de Black Beach broie les détenus dans des conditions inhumaines.
​

En quarante ans, six présidents des Etats-Unis ont épuisé leurs mandats, le mur de Berlin est tombé, de nouveaux Etats sont nés, des espèces animales ont disparu. Comme un folioscope dont le personnage principal resterait figé autour d’un décor en mouvement, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo a quant à lui traversé les décennies à la tête de la Guinée équatoriale. Au point d’être aujourd’hui le plus ancien dirigeant au pouvoir.

Quarante ans. C’est plus des deux-tiers d’une vie dans ce pays devenu l’un des principaux producteurs de pétrole d’Afrique subsaharienne à la fin des années 90, sans grand changement pour ses habitants. En 1982 un reportage d’une chaine de télévision française décrivait une capitale où l’eau coulait « deux demi-heures par jour », avec une fourniture en électricité « rare et fantaisiste ».

Les quelques journalistes qui ont pu se rendre récemment dans la capitale - à la faveur d’occasions telles que des événements sportifs ou des sommets officiels - décrivent des conditions de vie similaires. Derrière la vitrine des routes démesurées et des hôtels de luxe, la capitale de ce pays grand comme Haïti révèle ses bidonvilles faits de cabanes en bois et privés d’eau courante.

Moins d’un million et demi d’habitants y vivent comme dans une prison à ciel ouvert, partagés entre une partie continentale et une partie insulaire, l’île de Bioko, où siège le pouvoir. Un pouvoir qui impose la terreur par des exécutions extrajudiciaires, des arrestations arbitraires et des tortures. Comme un vieux gramophone rayé, le gouvernement d’Obiang répète depuis quatre décennies la même musique morbide, rythmée par des tentatives de coup d’Etat aux contours flous, utilisés comme prétextes à des répressions d’opposants opportunément accusés des crimes et délits les plus divers. Chaque élection est sanctionnée d’une victoire écrasante du président actuel : toujours plus de 90% des voix.
​
Au sommet de la pyramide répressive, la prison de Black Beach est moins un lieu de détention qu’une machine à briser des détenus dont Amnistie internationale s’évertue à documenter le sort depuis des décennies. L’enfermement dans des conditions indignes s’y accompagne le plus souvent de tortures, comme ce prisonnier sorti après « qu'on l'avait forcé à rester pendant des heures sous un robinet qui gouttait ». Les prisonniers y sont généralement jetés sans possibilité de soins, après avoir subi de précédentes violences dans les commissariats, et après des simulacres de procès quand ils ont lieu.

Officiers militaires tombés en disgrâce, vrais ou faux putschistes, opposants piégés par l’illusoire avènement du multipartisme au début des années 90, lecteurs de journaux d’oppositions ou auditeurs de radios étrangères… Black Beach empile les hommes et les mauvais traitements. 

En dépit de nombreuses dénonciations au sein des organisations onusiennes et africaines, les libertés d’expression et de réunion demeurent étouffées et les arrestations arbitraires sont banales. Les autorités continuent à enfermer à sa guise défenseurs des droits humains et opposants, comme Joaquín Elo Ayeto.

Arrêté le 25 février 2019 à son domicile de Malabo, ce Membre de la plateforme Somos+ et du parti d’opposition Convergence pour la démocratie sociale (CPDSI) est actuellement détenu à Black Beach, après avoir selon des sources fiables été roué de coups et suspendu par les mains au poste central de police de la capitale. Il est accusé de détenir des informations sur un complot visant à assassiner le président.

Ramón Esono Ebalé est quant à lui sorti de Black Beach le 7 mars 2018 après plus de cinq mois d’enfermement. Arrêté à la suite d’un faux témoignage l’accusant de faux monnayage, le véritable tort de cet artiste a été de pourfendre le pouvoir Equato-guinéen via des dessins humoristiques. « Black Beach ce n'est pas une prison normale, c'est un trou, un trou présidentiel car elle se situe dans l’enceinte de la Présidence », raconte-t-il« La rencontre de l’océan et de la terre humide rendent les conditions de détention inhumaines et les tortures sont habituelles. Un esprit sain n’y mangerait pas la nourriture servie, elle n’est pas adaptée à des êtres humains. »

Pour les condamnés à la peine capitale ou les oubliés des cachots, Black Beach est aussi un couloir de la mort. L’annonce faite le 15 avril 2019 au Cap-Vert par le président Nguéma de la préparation d’un projet de loi visant à abolir la peine de mort - comme l’exige la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) dont la Guinée équatoriale est membre depuis 2014 - n’a pas encore été suivie d’effet. Neuf personnes ont été exécutées en janvier 2014 quelques jours avant l’instauration d’un moratoire.

​La Guinée équatoriale n’est pas plus ouverte aux recommandations formulées – entre autres – par Amnistie internationale à l’occasion de son examen devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU en mai 2019. A l’adoption d’une législation reconnaissant et protégeant les défenseurs des droits humains, ou de la ratification du Protocole relatif à la Charte Africaine portant création d’une cour africaine des droits de l’homme et des peuples, les autorités ont préféré l’interdiction début juillet du Centre d’études et d’initiatives pour le développement (CEID), l’une des rares ONG indépendantes dénonçant les violations des droits humains dans le pays.

En 1982 déjà, Nguéma invitait la communauté internationale à aider la Guinée équatoriale à « continuer de mettre en place un régime de libertés dans notre pays ». Après quatre décennies de faux-semblants, parvenir enfin à des avancées concrètes en matière de défense des droits humains devrait être la priorité, et non les intérêts particuliers liés à l’exploitation des ressources naturelles. Pour ce pays dont le silence imposé pousse à l’indifférence, il doit être dit et répété que derrière les murs moites de Black Beach, ce ne sont que cris et lamentations.

ORIGINAL DE CETTE TRIBUNE PUBLIE PAR JEUNE AFRIQUE LE 2 AOÛT 2019

0 Commentaires



Laisser un réponse.

    Centre de presse

    Le centre de presse du Secrétariat international met à la disposition des professionnels et du grand public des nouvelles de dernière minute, des commentaires de spécialistes et des informations importantes sur la situation dans le monde relative à la peine de mort.

    Pour les archives de 2016 et avant, cliquez ici.

    Archives

    Mars 2023
    Février 2023
    Janvier 2023
    Décembre 2022
    Novembre 2022
    Octobre 2022
    Septembre 2022
    Août 2022
    Juillet 2022
    Juin 2022
    Mai 2022
    Avril 2022
    Mars 2022
    Février 2022
    Janvier 2022
    Décembre 2021
    Novembre 2021
    Octobre 2021
    Septembre 2021
    Août 2021
    Juillet 2021
    Juin 2021
    Mai 2021
    Avril 2021
    Mars 2021
    Février 2021
    Janvier 2021
    Décembre 2020
    Novembre 2020
    Octobre 2020
    Septembre 2020
    Août 2020
    Juillet 2020
    Juin 2020
    Mai 2020
    Avril 2020
    Mars 2020
    Février 2020
    Janvier 2020
    Décembre 2019
    Novembre 2019
    Octobre 2019
    Septembre 2019
    Août 2019
    Juillet 2019
    Juin 2019
    Mai 2019
    Avril 2019
    Mars 2019
    Février 2019
    Janvier 2019
    Décembre 2018
    Novembre 2018
    Octobre 2018
    Septembre 2018
    Août 2018
    Juillet 2018
    Juin 2018
    Mai 2018
    Avril 2018
    Mars 2018
    Février 2018
    Janvier 2018
    Décembre 2017
    Novembre 2017
    Octobre 2017
    Septembre 2017
    Août 2017
    Juillet 2017
    Juin 2017
    Mai 2017
    Avril 2017
    Mars 2017
    Février 2017
    Janvier 2017

    Catégories

    Tous
    Action Urgente
    Afghanistan
    Afrique
    Algérie
    Algérie
    Arabie Saoudite
    Bahreïn
    Bahreïn
    Bangladesh
    Bélarus
    Bélarus
    Bénin
    Bénin
    Bonne Nouvelle
    Botswana
    Brunéi Darussalam
    Brunéi Darussalam
    Burkina Faso
    Cameroun
    Canada
    Caraïbes
    Caraïbes
    Chine
    Défenseurs
    Défenseurs
    Egypte
    États Unis
    États-Unis
    Gambie
    Ghana
    Guatemala
    Guinée
    Guinée équatoriale
    Inde
    Indonésie
    Indonésie
    Irak
    Iran
    Japon
    Jordanie
    Kazakhstan
    Kenya
    Koweït
    Koweït
    Libye
    Malaisie
    Malawi
    Maldives
    Maroc Et Sahara Occidental
    Mauritanie
    Mineurs
    Monde
    Mongolie
    Myanmar
    Nations Unies
    Nigéria
    Ouganda
    Pakistan
    Palestine
    Pays-Bas
    Philippines
    RDC
    Royaume-Uni
    Russie
    Sierra Leone
    Singapour
    Somalie
    Soudan
    Soudan Du Sud
    Sri Lanka
    Statistiques
    Syrie
    Taïwan
    Taïwan
    Tchad
    Thaïlande
    Thaïlande
    Tunisie
    Ukraine
    Viêt Nam
    Viêt-Nam
    Yémen
    Yémen
    Zambie

    Flux RSS

Nos actions
Actions à l'international
Actions États-Unis
Calendrier
Journée mondiale
Villes pour la vie
Portrait mondial
Aux États-Unis
En Iran
Au Moyen-Orient
En Chine
En Asie-Pacifique
En Afrique

Ailleurs dans le monde
Problématiques
Droits humains
Crimes passibles
Familles de victimes
Historique au Canada
​Innocence

Méthodes d'exécution
Mineurs délinquants

Minorités sexuelles
Santé mentale
Terrorisme

Infos
Bonnes nouvelles
Centre de presse

Matériel pédagogique
Vidéos témoignages
Nous joindre

Amnistie internationale Canada francophone - Abolition de la peine de mort - Tél. : 819-944-5157
Secrétariat national à Montréal : Tél. 1-800-565-9766 / www.amnistie.ca
Photo
  • ACCUEIL
  • ACTIONS
    • ACTIONS A L'INTERNATIONAL
    • ACTIONS AUX ETATS-UNIS
    • CALENDRIER
    • 40 ANS DE LUTTE
    • JOURNEE MONDIALE
    • VILLES POUR LA VIE
  • PORTRAIT MONDIAL
    • AUX ETATS-UNIS
    • EN ARABIE SAOUDITE
    • EN IRAN
    • AU MOYEN-ORIENT
    • EN CHINE
    • EN ASIE-PACIFIQUE
    • EN AFRIQUE
    • AILLEURS DANS LE MONDE
  • PROBLEMATIQUES
    • DROITS HUMAINS
    • CRIMES PASSIBLES
    • FAMILLES DE VICTIMES
    • HISTORIQUE AU CANADA
    • INNOCENCE
    • METHODES D'EXECUTION
    • MINEURS DELINQUANTS
    • MINORITES SEXUELLES
    • SANTE MENTALE
    • TERRORISME
  • INFOS
    • BONNES NOUVELLES
    • CENTRE DE PRESSE
    • MATERIEL PEDAGOGIQUE
    • VIDEOS TEMOIGNAGES
  • CONTACT