![]() Il s’appelait Mohsen Shekari. Il avait 23 ans. Comme des milliers d’Iraniennes et d’Iraniens, il participait aux manifestations, dans le cadre du soulèvement de la population depuis plus de trois mois. Mohsen Shekari a été exécuté, après un simulacre de procès. Cette exécution met en évidence toute la cruauté des autorités et fait craindre de nouvelles exécutions dans les jours à venir. Le 8 décembre 2022, Mohsen Shekari a été exécuté à Téhéran. Les autorités iraniennes l’ont déclaré coupable d' « inimitié à l'égard de Dieu ». La justice iranienne l’a reconnu coupable d'avoir « bloqué une rue de Téhéran, suscité la peur et privé les personnes de liberté et de sécurité, et blessé intentionnellement un agent de sécurité avec une arme blanche ». Sur ces accusations, moins de trois semaines après avoir été reconnu coupable et condamné dans le cadre d’un procès manifestement injuste, la peine capitale est tombée. Nous sommes profondément choqués de cette nouvelle. Mohsen Shekari a été déclaré coupable et condamné à mort sans aucune procès équitable. En exécutant ce jeune homme de 23 ans, les autorités iraniennes montrent jusqu’où elles sont prêtes à aller pour réprimer le mouvement de contestation. INSTILLER LA PEUR Pour étouffer les manifestations, les autorités iraniennes recourent à de nombreuses méthodes de répression. Les condamnations à mort en font partie. Elles les utilisent comme arme de répression politique. Elles ont accéléré leurs procédures de condamnations à mort pour procéder rapidement à des exécutions. Le 3 décembre, les autorités ont laissé entendre, dans des termes délibérément vagues, que la police des mœurs aurait été dissoute. Mais ne nous laissons pas berner. La violence envers les femmes et les filles inscrite dans les lois sur le port obligatoire du voile et alimentée par l’impunité dont jouissent ceux qui les appliquent persistent, la répression contre les protestations continue de faire de nombreux morts et les autorités n'ont pas cessé de recourir à des méthodes de répression des plus sordides. Mohsen Shekari est le premier manifestant à avoir été exécuté. Compte tenu des milliers d’arrestations et d’inculpations recensées, de nombreuses autres personnes risquent la peine de mort en lien avec leur participation à la révolte en cours. Nous craignons que d'autres manifestants condamnés à la peine capitale soient exécutés dans les jours à venir. 28 PERSONNES RISQUENT LE MÊME SORT Vingt-huit personnes dont trois mineurs, arrêtées depuis le début des manifestations en Iran, risquent d’être exécutés. Ils s’appellent Sahand Nourmohammad-Zadeh, Mahan Sedarat Madani, Manouchehr Mehman Navaz, Mohammad Boroughani, Mohammad Ghobadlou, Abolfazl Mehri Hossein Hajilou, Mohsen Rezazadeh Gharagholou, Saman Seydi (Yasin), Saeed Shirazi, Farzaneh Ghare-Hasanlou, Hamid Ghare-Hasanlou, Amin Mohammad (Mehdi) Shokrollahi, Amir Mohammad (Mehdi) Jafari et Arian Farzamnia. Mohammad Mehdi Karami, Seyed Mohammad Hosseini, Reza Arya, Mehdi Mohammadi, Shayan Charani, Mohammad Amin Akhlaghi, Reza Shaker Zavardahi, Javad Zargaran, Behrad Ali Kenari, Ali Moazemi Goudarzi, Akbar Ghafari, Majidreza Rahnavard, Khorasan Razavi, Ebrahim Rigi,Toomaj Salehi (rappeur dissident accusé en raison de sa musique et de ses publications sur les réseaux sociaux). Nous sommes et resterons à leur côtés. Depuis le début des protestations, on compte plus de 400 morts dans le pays, dont 41 enfants. Mais le bilan humain pourrait être bien plus élevé.
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Mars 2023
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